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Attentat contre la pensée
Au gré du flux
Publié dans Le Temps le 04 - 10 - 2012

«J'ai aidé à conquérir celle de vos libertés qui les vaut toutes : la liberté de la presse !»
François-René de Chateaubriand

Ils se sont battus pour que survive la pensée libre, pour que, jamais, les mots ne soient muselés, pour que le voile du mensonge soit déchiré, pour que l'information soit transmise, partagée, discutée.
Nombreux sont ceux qui se sont élevés contre les murailles de l'oppression et de l'injustice, ceux qui ont refusé de s'agenouiller devant la toute-puissante des dictatures. Nombreux sont les journalistes qui ont condamné le diktat d'une censure implacable, ont affronté l'autorité, ont résisté à tous les pouvoirs, à toutes les tentations démoniaques pour préserver leur liberté. Nombreux sont les journalistes, corsetés dans un système de contraintes, qui ont brisé les chaînes de l'asservissement, ont bravé les interdits pour libérer la pensée prisonnière du bâillon. Nombreuses, les victimes sanctionnées, désavouées, réduites au silence. Nombreux, les journalistes poursuivis, traqués, assassinés, sacrifiés sur l'autel de la barbarie. « Ecrire, c'est lever toutes les censures» (Jean Genet). C'est un combat de tous les instants, un travail contre la routine, la facilité, le confort, l'ordre, le mensonge. C'est transmettre un message, témoigner d'un évènement, dévoiler des vérités, discuter, confronter, convaincre, soulever des interrogations. La liberté de la presse suppose l'engagement du journaliste envers ses lecteurs, partie prenante dans un échange fondamental : « La liberté de la presse est la base de toutes les libertés, c'est par là qu'on s'éclaire mutuellement. » ( Voltaire ). La liberté de la presse, ce n'est pas seulement la liberté d'écrire, c'est, également, la liberté de lire. Et quand le destinateur perd la sienne, le lecteur est, aussi, lésé. Le bâillon pour la bouche tue le mot et la pensée et aveugle le lecteur. Pouvoir dire, du point de vue du journaliste informateur et pouvoir lire du point de vue d'un récepteur suppose un dialogue, un échange. Le lecteur doit pouvoir accéder au plus grand nombre d'informations, variées, plurielles, sujets à la discussion, à la confrontation, au recoupement. Museler le journaliste, c'est mépriser le lecteur, le censurer, à son tour, le condamner à la cécité et la société à une plongée dans les ténèbres : « La liberté de tout dire et d'imprimer ce que nous pensons est le droit de tout homme libre dont on ne saurait le priver sans exercer la tyrannie la plus odieuse. ( Voltaire )

« La révolution est la guerre de la liberté contre ses ennemis, la constitution est le régime de la liberté victorieuse et paisible. » Il n'y a pas de démocratie sans journalistes courageux et déterminés, il n'y a pas de journalistes courageux, si nous ne nous engageons pas à leur côté. Ce combat est vital car garant de toutes nos libertés fondamentales. Ne pas tolérer que vos voix soient étranglées, que les mots sous votre plume ou sur vos lèvres soient tus, ne pas accepter que la cité abdique. La cité se meurt de silence et vit de débats, d'affrontements d'idées, d'enfantements de la pensée : « Si à l'intérieur d'un état, vous n'entendez le bruit d'aucun conflit, vous pouvez être sûrs que la liberté n'y est pas. » ( Montesquieu). La vérité ne peut être écrasée, étouffée, annihilée. Quand, il est permis de tout exprimer, elle parle d'elle-même, s'impose, brille, et son triomphe est assuré.

«C'est dans les prisons que l'idée de liberté prend le plus de force et, peut-être, ceux qui enferment les autres dedans, risquent-ils de s'enfermer dehors » ( Cocteau ). La censure est un monstre qui guette chaque mot libre, chaque opinion contraire, chaque contre argument, chaque antithèse, car elle voudrait imposer l'idée unique, désavouer toute opposition, dénoncer tout débat, filtrer chaque information, désapprouver tout avis contraire, sanctionner chaque écart par rapport à une idée directrice. Pour les censeurs, tout journaliste qui n'est pas un larbin, est accusé de fomenter la discorde, suspect d'être au service d'ennemis invisibles. Pas de remise en cause, pas de critique, pas de débat : « La censure est la canne blanche des aveugles de la pensée. » (Pascal Mourot). Elle stérilise toute idée qui suffoque et se meurt, elle promet réquisitoire, inquisition, persécution et supplice à tous ceux qui tentent de s'y soustraire, le bûcher à toute phrase rebelle, l'autodafé à la pensée qui résiste. «La liberté est le pain que les peuples doivent gagner à la sueur de leur front. » ( Lamennais). C'est ce combat âpre qui doit être mené contre tous les pouvoirs qui amputent la liberté de s'exprimer, d'écrire et d'imprimer. Diaboliser toute voix discordante est intolérable, même s'il y a dérives. Intimer silence, enchaîner ceux qui luttent pour que la voix de la cité tonne est inadmissible, car, nous sommes, tous, menacés d'aphonie. Nous refusons de nous étouffer avec nos colères rentrées, de revenir aux temps maudits des lamentations muettes. Nous voulons détruire les citadelles de la peur, abattre les prisons de la pensée. Nous voulons voir s'étaler, sur les pages de nos journaux, les mots libres, les mots de feu, les mots qui disent nos maux, les mots qui pétrissent ce rêve sacré qui nous unit


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