Il est incontestablement le mouvement politique le plus en vogue aujourd'hui en Tunisie. Depuis sa création récente et sa métamorphose de mouvement en parti, Nidaa Tounes est propulsé au-devant de la scène médiatique et s'illustre comme une force redoutable appelée à jouer un rôle de premier plan dans la vie politique du pays. D'aucuns s'interrogent sur cette ascension fulgurante et cette aura qui l'autorisent à brasser large et à recruter parmi toutes les franges de la société jusqu'aux élus de l'Assemblée Nationale Constituante. Est-ce l'effet de la personnalité charismatique de son leader Béji Caïed Essebsi ? Ce dernier, il faut le rappeler s'est distingué, alors qu'il était à la tête du gouvernement provisoire, d'avoir permis l'organisation à la date prévue et réussi les premières élections libres, démocratiques et transparentes de l'histoire de la Tunisie et qui lui a valu les éloges du monde entier y compris Ennahdha, aujourd'hui au pouvoir et dominant à la Constituante et au sein du gouvernement de la Troïka. Mais Nidaa Tounes est surtout, et avant tout autre chose, un rassemblement d'hommes et de femmes autour des principes de la démocratie et de la liberté, toutes les libertés et pour la préservation d'un modèle de société spécifique aux Tunisiens et à leur attachement à l'ouverture et à la modernité. Ceux qui adhérent à Nidaa Tounes et ceux qui ont l'intention de le rejoindre sont les frustrés par une déviation des objectifs de la Révolution et les déçus par les maigres performances d'une opposition effritée et en mal d'arguments. Nidaa Tounes est pour ceux-là la seule alternative et la seule force capable de faire le poids face au puissant parti Ennahdha. C'est une chance pour la Tunisie. Car l'équilibre des forces est toujours un garant contre l'hégémonie d'une partie, quelle que soit ses origines, sur la vie politique et un gage contre le retour de la dictature. Ce qui est étonnant, c'est que la Troïka ne voit pas les choses sous cet angle. Elle voit en Nidaa Tounes un danger menaçant ses ambitions politiques et son projet pour la Tunisie. D'où cette diabolisation excessive du parti sous toutes les formes jusqu'aux agressions et à l'usage de la force. On est encore loin des échéances électorales cruciales. Faut-il s'attendre au pire quand commenceront la campagne électorale et le duel pour l'accession au pouvoir.