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Béji Caïd Essebsi et Hamadi Jebali, entre le marteau et l'enclume
Publié dans Business News le 23 - 09 - 2012

Il ne se passe plus un jour sans qu'un membre de la troïka n'attaque d'une manière ou d'une autre Nidaa Tounes, le parti de Béji Caïd Essebsi.
Le parti est nouvellement créé, il vient à peine d'ouvrir son siège et il n'a toujours pas fait de congrès ou annoncé la composition de son bureau politique. Et pourtant, l'importance que lui accordent les dirigeants de la République est digne d'une grande puissance politique, ayant des décennies d'existence et d'expérience.
A ce rythme, Nidaa Tounes n'aura plus besoin de faire de véritable campagne sur terrain, la troïka la fait à sa place. Un peu comme Chirac en 2002 face au PS, la meilleure façon de ne pas se tromper est de ne rien faire.
A force de subir des attaques gratuites et un dénigrement infondé, Nidaa Tounes est placé, malgré lui, dans la posture de la victime. Un peu comme Ennahdha, jusqu'à la veille des élections du 23 octobre 2011.
Que reproche-t-on à Nidaa Tounes ?
- Le leadership de Béji Caïd Essebsi ? Il a l'âge des dirigeants arabes idoles de la troïka et il n'a pas beaucoup d'années de plus que Rached Ghannouchi ou Mustapha Ben Jaâfar.
- L'incapacité de BCE de postuler à la présidence ? Il a démontré le contraire et, de toute façon, il est fort à parier qu'il ne postulera à aucun poste. Son avenir est derrière lui et il n'a plus rien à démontrer.
- La présence de sales RCDistes ? Que les accusateurs de la troïka donnent des noms et des preuves, Nidaa Tounes s'empressera de les éjecter, affirme-t-on dans l'entourage de BCE. En attendant, que la troïka balaie devant sa porte, elle qui concentre un nombre extraordinaire d'opportunistes autour d'elle.
- Le retour de la dictature à travers Nidaa Tounes ? La révolution du 14 janvier, la société civile, les médias et l'opposition veilleront au grain, pour crier au scandale à chaque dérive, comme c'est le cas actuellement avec la troïka.
Il ne se passe plus un jour sans qu'un membre de l'opposition n'attaque, d'une manière ou d'une autre, le gouvernement que dirige Hamadi Jebali.
Le bonhomme est là depuis neuf mois, il vient à peine de comprendre les mécanismes de fonctionnement de l'Etat et, pourtant, on lui demande des résultats concrets et immédiats comme s'il était là depuis des années. On oublie qu'il est inexpérimenté, qu'il traîne derrière lui des années de prison et de solitude et que son entourage est composé de quelques amis et de beaucoup de frères ennemis.
A force d'attaques systématiques, Hamadi Jebali est placé, malgré ses nombreuses erreurs, dans la posture de la victime.
Que reproche-t-on au gouvernement Jebali ?
- Les promesses non tenues ? Quel dirigeant pouvait tenir ces promesses en neuf mois ?
- Les résultats catastrophiques ? On sort d'une révolution sans oublier que la conjoncture nationale et internationale est déjà mauvaise.
- L'image désastreuse du pays à l'étranger ? Il y a du vrai, mais il y a de l'exagération aussi.
- Le double discours ? Il le nie.
- Le recrutement d'anciens RCDistes ? Un mal nécessaire.
Béji Caïed Essebsi a, en face de lui, toute la troïka et une partie des anciens RCDistes qui ont retourné leur veste ou ceux qui ne lui pardonnent pas d'avoir mis en prison quelques uns de leurs barons.
La troïka a peur de lui et sait parfaitement qu'il est capable de réactiver les réseaux dormants dans les régions pour gagner sa bataille. On lui attribue, d'ores et déjà, quelque 20% d'intentions de vote, ce qui n'est pas peu en quelques mois.
Chez les anciens RCDistes, on apprécie peu que ce Tunisois prenne une place si importante et les éjecte du paysage politique.
Ils feront tout pour lui barrer la route et lui faire échouer ses projets.
En face de lui, Hamadi Jebali a toute l'opposition, une bonne partie des salafistes et une partie des Nahdhaouis appartenant au camp de Rached Ghannouchi. On lui ajoutera le CPR (et notamment le président) qui rate de moins en moins d'occasions pour le tacler.
L'opposition a peur que son modèle de société ne soit changé par ces islamistes. On a déjà vu des exemples et des démonstrations de ce qu'ils préparent.
Chez les salafistes, on refuse carrément la notion et le principe de l'Etat. Pour eux, il n'y a pas d'Etat ou de realpolitik qui vaillent, il y a la umma islamique et c'est tout.
Pour les Nahdhaouis, il y a le combat des chefs, il y a la guerre des égos, mais aussi le principe fondateur du mouvement : à Ennahdha, on n'a jamais lutté pour la démocratie, les libertés et l'Etat de droit, mais pour la Chariâa, les interdits et l'Etat islamique.
Ces différentes parties feront tout pour barrer la route à Hamadi Jebali et freiner son ascension.
En résumé, aussi bien Béji Caïd Essebsi que Hamadi Jebali doivent mener des batailles, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de leur famille.
Ils se trouvent, tous les deux, entre le marteau et l'enclume.
Et la Tunisie dans tout cela ? Elle est partagée entre ses patriotes et ses opportunistes. Ses citoyens sont divisés et s'accusent mutuellement de tous les maux.
Une certitude, le pays se fragilise de plus en plus et ne pourra pas supporter longtemps autant de tiraillements, autant de combats.
Une deuxième certitude, quel que soit le vainqueur, il héritera d'un pays à genoux qui mettra de très longues années pour se remettre et retrouver son niveau de 2010.
La solution ? Que nos politiques cessent de taper les uns sur les autres et, surtout, de se taper sur eux-mêmes. Autrement, il y aura inévitablement quelqu'un pour venir siffler la fin des combats pour imposer les siens.


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