A l'Approche du 23 octobre des voix s'élèvent de partout. Ceux qui sont au pouvoir parlent de légitimité électorale et ils refusent toute concession sur les points relevés par l'opposition. Et si consensus il y a il sera celui que la majorité définie. Pour l'opposition qui n'est pas une, elle multiple, la légitimité électorale prend fin le 23 octobre, et une autre légitimité devra la remplacer. Laquelle ? Pour certains c'est la légitimité consensuelle. Pour d'autres il n'y aura de légitimité que celle de la révolution ! De la surenchère rien que de la surenchère qui ne présage rien de rassurant de la part d'hommes politiques sensés mesurer leurs propos et faire preuve de responsabilité à ce moment crucial de la vie du pays. Aux uns il manque la modestie aux autres il y a un déficit de retenue. Si non comment expliquer les discours incendiaires auxquels nous assistons et ces déclarations et écrits annonçant l'apocalypse.
De la modestie, de la retenue svp ! Il est inconcevable d'entendre un militant appeler à la dissolution de la l'A.N.C et à l'organisation de nouvelles élections, si non c'est de nouveau la révolution. Que signifie une telle menace pour un pays qui peine à reprendre son souffle et qui a besoin de l'énergie de toutes ses composantes pour sortir de l'état de déliquescence dans lequel il se débat. Par ailleurs, est-il admissible qu'un ancien conseiller du président de la République qualifie deux partis (Ennahda et Nida Tounes) de « peste » ? Pis encore : il prédit une seconde révolution « encore plus violente et plus sanguinaire ». Trop c'est trop vraiment d'entendre pareilles professions de foi destructrices. En face les représentants du pouvoir ne sont pas du reste. Des membres de la troika n'hésitent à proférer les menaces à l'adresse de leurs opposants sans se rendre compte qu'ils ont la charge de ce peuple et qu'ils ne doivent sous aucun prétexte succomber à la provocation. Ils sont appelés à faire preuve de retenue. Et ce qui est valable, pour eux l'est aussi, et au même degré pour les camps d'en face. Incompréhensible Tunisie ! Cette Tunisie que nous vous avons crû voir sortir des ténèbres pour les limiers. Mais voilà que son élite politique ou supposée telle choisit la voie opposée pour jeter le pays dans l'inconnu.
Un coup d'œil sur les pages face-bouk et la presse écrite, et on se rend compte de la gravité de la situation avec ces appels à la désobéissance civile et aux meurtres. Où est passée la tolérance légendaire de ce peuple, où sont ces valeurs qui ont fait de la Tunisie jusqu'à un passé récent un pays qu'on cite comme exemple où il fait bon vivre ? Aujourd'hui et au rythme où vont les choses, les événements auxquels on assiste et la tension qui monte, les risques sont vraiment réels avec la menace de voir notre société jusque-là homogène et dont les conflits de quelque importance qu'elle soit ont toujours été solutionnés sans trop de heurt et loin de toute haine destructrice, sombrer dans l'abîme. Par la faute de qui ? C'est une lapalissade que de dire : les responsables de cette descente aux enfers promise sont malheureusement nos politiques aveuglés par le pouvoir et qui ne semblent pas retenir les leçons de ce qui se passe tout autour de nous dans le voisinage très proche. De grâce évitez-nous ces scénarios apocalyptiques et redonnez à ce pays le sourire qui a toujours été le sien.