« Un ticket pour Giuseppe Tornatore », c'est ce que propose le ciné-club de Tunis à ses adhérents et au public cinéphile pour la rentrée culturelle. Parmi les œuvres choisies « Cinéma Paradiso », « Le marchand de rêves » et « Baâria » qui seront projetés à la Maison de la Culture Ibn Khaldoun.
Giuseppe Tornatore a acquis une renommée internationale avec « Cinéma Paradiso » prix du jury du festival de Cannes 1989. Un film de souvenir qui nous plonge dans le passé du réalisateur à travers le personnage de Salvatore, cinéaste dont la mort de son ami le projectionniste Alfredo, lui fait resurgir son enfance, le village natal en Sicile où il partageait son temps libre dans la chorale de l'église et la salle de cinéma paroissiale aux côtés d'Afredo auprès de qui il apprenait la vie à travers les films projetés. « Cinéma Paradiso », film personnel, d'une grande fraicheur qui retrace les souvenirs d'enfance du réalisateur mais aussi l'histoire d'un village et d'une époque où le cinéma était le moyen le plus populaire et le plus accessible à tous pour rêver et s'évader dans une autre réalité que celle que nous vivons. D'ailleurs, ce film est resté gravé dans les mémoires des cinéphiles et est l'un des meilleurs de Tornatore.
Le cinéma est toujours au cœur des films de Tornatore. « Le marchand de rêves » sorti en 1995, se déroule au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le cinéma italien est au plus mal. Il a perdu les studios Cineccita dans lesquels étaient tournées les grosses productions italiennes. Loe Morelli, venu de Rome parcourt la Sicile à la recherche de nouveaux talents pour le cinéma. En échange de quelques pièces, il propose aux villageois des bouts d'essai en leur faisant miroiter richesse et célébrité. En réalité, il ne fait que les escroquer car sa caméra n'enregistre aucune image. Sur sa route, il tombe sur une jeune et belle orpheline décidée à le suivre... Il s'agit là, d'un vibrant hommage au néo-réalisme italien qui a constitué un tournant dans la cinématographie internationale puisqu'il a suggéré une nouvelle approche basée sur la notion de cinéma vérité. Les tournages se font en décor naturel, révélation d'acteurs non professionnels, thématiques socio-économiques etc.
Le troisième film « Baâria » sorti en 2009 et tourné entièrement en Tunisie dans les studios de Tarak Ben Ammar à Ben Arous, est l'histoire d'une saga familiale de Palerme qui s'étend sur trois générations. Ce film est le moins réussi de Tornatore en raison d'un scénario très ambitieux qui va dans tous les sens et d'une mise en scène épique peu maitrisée à la limité effritée malgré les moyens impressionnants mis à la disposition du réalisateur pour la reconstitution du village et de l'époque où se déroule l'action. Ce film est tout juste un désastre dont on ne sait pas si le réalisateur de « Cinéma Paradiso » s'en relèvera. La séance d'analyse film animée par le directeur photo Mustapha Kamel Koundi, qui se déroulera le 3 novembre à la Maison de la Culture Ibn Khaldoun, permettra de nous édifier un peu plus sur les tenants et aboutissants de ce cinéaste italien.