Le 23 octobre 2012 s'adressant au peuple tunisien, les trois présidents provisoires se réunissent au sein de l'ANC pour célébrer ensemble le tout premier anniversaire des premières élections libres en Tunisie. Dans leur discours, le Président de la République Moncef Marzouki, le Chef du gouvernement Hammadi Jebali et le Président de l'Assemblée nationale constituante Mustapha Ben Jaafer ont loué le travail assidu des constituants qu'ils qualifient de sérieux et de compétents. Ils déclarent que malgré toutes les contraintes sociopolitiques qui qualifient cette période transitoire, on ne peut que féliciter l'avancement, certes lent, mais réfléchi des élus du peuple.
Le lendemain, le mercredi 24 octobre 2012, et pour prouver le jugement présidentiel, 120 élus, préoccupés par la situation du pays, s'absentent de la séance plénière prévue le matin et qui concernait la reprise des débats sur le Préambule de la nouvelle Constitution.
Une source de l'ANC, bien informée, déclare au Temps, que les 110 élus qui ont demandé la veille d'intervenir dans le débat, se sont absentés hier. Le Président de la séance, Mustapaha Ben Jaâfer, s'est retrouvé face à 49 élus au lieu de 169.
En effectuant l'appel des 110 constituants qui se sont inscrits sur la liste des intervenants, il s'est retrouvé contraint de poursuivre la séance avec les quelques 49 élus présents.
Jusque-là, on ignore la raison de cette absence massive et outrancière. Le manque d'engagement ou de sérieux envers leurs tâches et envers ceux qui les ont élus ? Est-ce l'indifférence ou l'inconscience de la gravité d'un acte pareil ? Ou tout simplement, sont-ils tellement obnubilés par les courses de l'Aïd qu'ils ont oublié leurs promesses envers le peuple ? Un an après et l'on est encore au Préambule. Pourtant, nos chers élus ont le chic de faire l'école buissonnière.