La publication au journal officiel, en date du 11 octobre 2012, de l'actuel bureau de la délégation spéciale dans la commune de Sfax, par une nouvelle composition présidée par Me Mabrouk Ksantini a suscité une vive protestation auprès du collectif de la société civile à Sfax qui a organisé hier une conférence de presse au siège de l'UGTT régionale dont les représentants ont quand même tenu à souligner le souci de neutralité de l'Union. Il ressort des diverses interventions des représentants de l'inter-associative civile que la décision du gouvernement de remplacer l'actuelle délégation spéciale qui a acquis sa légitimité du parrainage de la société civile dans la région est assimilée à un putsch contre la légalité et une négation de la légitimité populaire. Outre le fait que l'actuelle délégation spéciale est une expression de la volonté populaire, pareille décision est « d'autant plus arbitraire et injustifiée des points de vue politique et civil que la délégation s'est acquittée honorablement de sa tâche, qu'elle a acquis un surcroît de légitimité grâce au décret-loi de prorogation de sa durée de nomination, paru en date du 02 août 2012, et qu'aucune justification valable n'a été fournie par le gouvernement quant à l'opportunité de cette décision portant changement de l'actuel conseil présidé par Mohamed Néjib Abdelmoulah !», s'est exclamé le professeur Mohamed Ali Halouani, membre du collectif et militant de la société civile qui s'étonne du non respect de certaines procédures légales en l'occurrence la consultation des représentants de la région au sein de l'ANC. Le même argument est développé par Me Noômène Mzid, membre de l'Union des Avocats à Sfax qui met l'accent sur ce qu'il considère comme une transgression d'une procédure majeure dans la mesure où trois représentants « nient avoir été consultés au sujet de la nomination d'une nouvelle délégation spéciale. Par ailleurs, quand bien même il y aurait eu une consultation, primo elle n'aurait pas été générale et secundo, nous n'avons pris connaissance de visu d'aucun document ou autre procès-verbal attestant de la prétendue consultation mentionnée par les autorités régionales », souligne notre interlocuteur qui poursuit : « d'autre part, le décret portant remplacement la composition de la délégation spéciale actuelle atteste de l'abus d'autorité de la part de la présidence du gouvernement. Pour toutes ces raisons, il est susceptible de recours auprès du Tribunal Administratif. » Pour sa part, le professeur Mohamed Néjib Abdelmoula, a nié toute intention de l'actuel conseil municipal de s'opposer à l'installation du nouveau bureau. Il a cependant éxprimé sa désapprobation vis-à-vis de la désignation d'une nouvelle délégation sur la base des quotas, d'autant plus que cette façon de procéder « privilégie l'intérêt partisan aux dépens de celui de la ville tout entière dans la mesure où cela va interrompre le cours d'une stratégie sur le moyen terme qui commence à donner ses fruits surtout que cette évolution positive est rendue possible grâce aux conditions propices à sa mise en œuvre comme les crédits alloués et les nouveaux équipements acquis ou en cours d'acquisition. Et maintenant que les choses commencent à s'améliorer et que nous commençons à récolter les fruits de notre labeur et de nos efforts, le mérite en sera injustement attribué à la nouvelle délégation de la Troïka ! »