Les personnes âgées et souffrant de maladies chroniques sont particulièrement vulnérables au virus "Les conditions météorologiques actuelles sont favorables à une régression ou à une stablisation de la propagation du virus", affirme le Dr. Souha Bougatef, spécialiste à l'Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes L'Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (ONMNE) se veut désormais rassurant concernant l'épidémie du virus du Nil occidental , qui a déjà fait trois morts en Tunisie, sans pour autant crier victoire de sitôt. "La période de contagion par ce virus touche à sa fin. D'autant plus que les conditions météorologiques actuelles sont favorbales à une régression ou à une stablisation de la propagation du virus. ", assure le Dr. Souha Bougatef, chef de service de la veille épidémiologique des maladies communautaires à l'Observatoire à ONMNE . Et d'ajouter: "la chute des températures observée ces derniers jours devrait aider à nous débarasser d'une grande partie des moustiques, vecteurs du virus même si on pourrait enregistrer de nouveaux cas d'infections". Le Dr. Bougatef rappelle que les températures élevées et la pluie constituent des facteurs propices à la propagation de virus du Nil occidental. Il s'agit, selon elle, d'un virus de la famille des flaviviridae et du genre Flavivirus qu'on retrouve à la fois dans les régions tropicales et les zones tempérées. Son nom vient du district de West Nile en Ouganda où il a été isolé pour la première fois en 1937 chez une femme souffrant d'une forte fièvre. Ce virus infecte principalement les oiseaux, mais on a la preuve qu'il peut infecter d'autres animaux comme les insectes, les chevaux, les chiens, les chats, les chauve souris, les tamias, les mouffettes, les écureuils et les lapins domestiques. La principale voie d'infection de l'homme est la piqûre d'un moustique infecté. Des symptômes apparaissent dans 20 % des cas Le virus du Nil occidental peut se manifester de trois façons différentes sur les humains. La première est une infection asymptomatique chez la grande majorité des gens qui ne présentent aucun trouble apparent (80 % des cas passent inaperçus). "La majorité des cas d'infections passent inaperçus notamment chez les personnes bien portantes", précise le Dr. Souha Bougatef. La seconde manifestation du virus est un discret syndrome fébrile, semblable à la grippe, connu sous le nom de fièvre du Nil Occidenta alors que la troisième est une maladie neuroinvasive appelée méningite ou encéphalite du Nil occidental. Des complications telles que les méningites et les encéphalites peuvent généralement survenir dans moins de 15 % des cas. Les moyens de lutte contre l'épidémie consistent au traitement à large échelle contre les moustiques par des insecticides et le curage des eaux stagnantes dans les lacs, les mares et les oueds. Dans ce chapitre, des mesures préventives ont été prises par trois ministères (Intérieur, agriculture, santé publique) qui ont déjà procédé au curage des oueds et des lacs et à l'intensifcation de la collecte des déchets. Des mesures de prévention individuelles doivent être également prises. Il s'agit, entre autres, de l'utilisation des pommades répulsives contre les moustique , de la propreté du domicile et de l'écoulement des eaux stagnantes. "Même les petites bassines et les pots de fleurs doivent êtres vidées des eaux stagnantes", insiste le Dr. Bougatef.Selon elle, les personnes âgées et souffrant de maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires...) sont particulièrement vulnérables au virus Virus présent en Tunisie depuis 1997 Le ministère de la Santé publique a indiqué dans un communiqué publié le 25 octobre que 32 personnes ont été atteintes par le virus du Nil occidental en Tunisie entre septembre et octobre 2012. Trois en sont mortes. Les trois morts sont des personnes âgées (une victime à Gabes âgé de 69 ans et deux autres à Jendouba de âgées de 76 et 52 ans). Les régions du sud sont celles qui ont été très affectées par ce virus puisqu'on a enregistré 11 cas à Gabes et autant à Kebili en plus de 6 cas à Monastir, 2 à Mahdia et 2 à Bizerte. Cette année, le premier cas d'atteinte confirmé a été détecté, le 17 juillet dernier à Monastir. Mais le virus du Nil occidental, transmissible à l'homme par les insectes, a fait pour la première fois son apparition en Tunisie en 1997. Et c'est durant les années 1997 et 2003 qu'on a enregistré le plus grand nombre de contamination et de décès. A noter que le virus du Nil occidental a fait cette année des victimes en Grèce, au Canada et aux Etats-Unis. En date du 29 septembre, l'Agence de la santé publique du Canada dénombrait 386 infections au VNO pour l'année 2012. Ce nombre était de 102 en 2011. En Grèce, on dénombre au 11 octobre 16 décès attribués au virus du Nil occidental. Aux Etats- Unis, le même virus a touché 3630 personnes et fait 41 morts depuis le début de l'année.