«Kamel Jendoubi doit être réélu à la tête de l'ISIE» Le PR n'est pas intéressé par le pouvoir, actuellement Soutien à l'initiative de l'alliance civile de lutte contre la violence
La conjoncture politique tumultueuse et mouvementée et les remèdes et solutions à préconiser pour répondre aux attentes des Tunisiens devenus impatients par les temps qui courent, les prochaines échéances électorales et les alliances qu'elles impliquent, la vague de violence, ont été tout naturellement à l'ordre du jour de la r éunion du Bureau politique du Parti Républicain (PR), notoirement connu sous le nom Al-Joumhouri, tenue dimanche dernier à Tunis. Issam Chebbi, porte-parole du parti, a précisé dans une déclaration au Temps que le bureau politique avait passé en revue dans sa réunion périodique la situation générale qui prévaut sur les plans politiques aussi bien que celle sociale dans le pays. Il a conclut à « la nécessité d'établir une feuille de route et de se mettre d'accord le plus tôt possible dans la fixation d'une date définitive des prochaines élections, dans le cadre de l'initiative du Parti Républicain et Al-Massar et en activant l'initiative de dialogue national entreprise par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ».
A propos des prochaines élections, le Parti Républicain, s'en tient au choix de l'union des forces démocratiques aux prochaines échéances électorales. « Il s'agit d'accélérer les entretiens et le processus de négociations entre les forces démocratiques, en arrêtant un calendrier qui tienne compte de l'importance des prochaines échéances électorales qui sont instamment proches ».
Le Bureau politique a fait part encore une fois de ses inquiétudes face à la montée de la vague de violence. Il a insisté sur la nécessité de mettre en place un plan national pour pouvoir juguler ce phénomène. « Il faut commencer par dissoudre les comités de protection de la Révolution et assurer la neutralité du ministère de l'Intérieur », affirme Issam Chebbi. Al-Joumhouri, soutient l'initiative de l'alliance civile de lutte contre la violence association dont la création sera annoncée aujourd'hui à la salle Al-Hamra. Le parti Républicain est partie prenante dans cette initiative.
Par ailleurs, le parti est très inquiet pour la détérioration de la situation sociale dans le pays, laquelle se traduit par la détérioration galopante touchant insidieusement le niveau de vie du Tunisien dans son quotidien. Le PR appelle le Gouvernement à arrêter le budget 2013 en rompant avec l'ancien modèle de développement et en mettant en tête de ses priorités la satisfaction des revendications des Tunisiens, l'amélioration de leurs situations et la situation des régions marginalisées, en luttant contre le chômage. A propos des rumeurs sur le refroidissement des relations au sein de la Troïka de l'opposition, Issam Chebbi, le nie catégoriquement. La semaine dernière la réunion tripartie n'a pu avoir lieu, à cause des engagements pris par certains éléments. La réunion devra se tenir hier lundi. « Le PR compte faire part à ses partenaires de l'importance d'établir une un calendrier et un agenda pour activer le processus de rapprochements entre les trois partis. Chaque journée de perdu est une perte de voix. » Issam Chebbi croit à la réussite de ce processus de rapprochement tout en étant réaliste. Certaines sources ont évoqué des contacts établis par Ennahdha avec le PR, pour l'éloigner de Nida Tounès. Issam Chebbi, minimise les choses. Il reconnaît qu'Ennahdha a appelé de façon indirecte et dans des discussions de coulisses à ce que l'alliance au pouvoir s'ouvre à d'autres forces. « Nous ne croyons pas à ce genre de choses. Nous croyons qu'il s'agit de changer la philosophie de management de la période transitoire qui doit durer entre 8 mois à un an. Il faut se mettre d'accord sur les priorités. Quel gouvernement ? Un gouvernement créé sur la base de répartition partisane. Nous n'en voulons pas. Les ministères de souveraineté doivent être neutres. Il faut un budget qui réponde aux attentes du peuple. Nous ne sommes pas concernés par le partage du pouvoir avec Ennahdha ». Le PR qui avait refusé un gouvernement de partage campe sur la même position.
Concernant le projet de loi fondamentale créant l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE), Issaam Chebbi, précise qu'il existe environ 300 propositions d'amendements du projet de loi. Ce qui ne manque pas de poser de grosses difficultés. La dernière semaine, une réunion a eu lieu entre le groupe d'Ennahdha et le bloc démocratique. Une initiative qui a permis d'aplanir les difficultés et les divergences. Il est possible que ce genre de rencontres se poursuive pour accélérer l'adoption de la loi. Concernant la présidence de l'ISIE, précise Issam Chebbi, « un accord apparent entre les composantes de la Troïka va dans le sens où Kamel Jendoubi chapeautera l'Instance. Nous au sein du Parti Républicain et à l'intérieur du bloc démocratique, nous considérons que le président de ce organisme doit être élu, même si nous sommes d'accord sur la personne choisie. C'est une question de principe. Comme il s'agit d'une Instance constitutionnelle, il faut penser à l'avenir, abstraction faite de la situation actuelle ».