Une délégation à Lumpedusa Solidarité avec les journalistes et le personnel de Dar Assabah Initiative pour un consensus pour la période post-23 octobre Création d'une alliance démocratique et centriste Dénonciation de la tentative de profanation du mausolée de Habib Bourguiba
La situation politique dans le pays, le drame vécu par nos émigrés clandestins partis à l'aventure conjurer le sort dans la quête d'un au-delà meilleur à Lumpedusa, la grève à Dar Essabah, les conclusions du dernier comité central du parti républicain (PR) et la tentative de profanation du mausolée du leader Habib Bourguiba, ont été au centre de la conférence de presse tenue hier au siège du parti, le local du journal Al-Mawkef. Issam Chebbi, porte-parole du parti républicain, a informé l'assistance du déplacement d'une délégation du parti républicain à Lampedusa. C'est une mission qui devra prendre contact avec les Tunisiens rescapés pour leur apporter réconfort et soutien moral et voir ce que pourraient faire pour eux la société civile, les partis politiques et les autorités. Ce qui s'est passé est une catastrophe consécutive à l'absence d'horizons devant de nombreux Tunisiens. « Nous espérons que ce drame soit le dernier pour tous les Tunisiens, afin qu'il y ait un sérieuse lutte non seulement sécuritaire mais aussi en se penchant sur la situation des catégories et régions déshéritées », assure Issam Chebbi. La délégation a rencontré des avocats et des défenseurs des droits de l'Homme. Elle a eu un rendez-vous avec le maire de Lampedusa. Une demande officielle a été présentée pour rencontrer les Tunisiens rescapés.
Hier, les kiosques du pays n'ont pas distribué les journaux de Dar Assabah, Assabah et le Temps, à cause de la grève observée la veille. « Personne n'imaginait, presque deux ans après la Révolution, que des journalistes seraient amenés un jour à user de la grève. Demain une grève sera observée à la télévision. Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) et le Syndicat de la Culture et de l'Information relevant de l'UGTT ont décidé de geler les négociations avec le gouvernement. Le secteur de l'information traverse à l'heure actuelle une situation inquiétante. Le gouvernement au lieu de chercher les causes et agir pour désamorcer la crise opte pour la solution de facilité en cherchant à ce que l'information revienne au carré de la propagande gouvernementale. Le pouvoir perdra son combat contre les hommes de l'information », précise le porte-parole du PR. Il ajoute que le combat pour la liberté d'expression est une priorité absolue. On ne peut parler de Démocratie, d'élections libres ou de transition démocratique sans une information libre. Issam Chebbi ajoute que « des pourparlers sont en cours avec plusieurs partis politiques et organisations de la société civile pour défendre la liberté d'information et les hommes des médias. Issam Chebbi, tout en exprimant la solidarité de son parti avec Dar Assabah et les journalistes de la télévision nationale, n'a pas manqué d'exprimer sa solidarité avec Samy Fehri pour qui on a dépoussiéré une affaire dans laquelle il est supposé être complice alors que les principaux impliqués sont en liberté.
Les résultats du dernier comité central du parti ont occupé une bonne place lors de la conférence de presse. Les travaux de ce comité central ont été axés sur la rentrée politique.
Après de longs débats qui ont duré deux jours, les interventions de la secrétaire générale du parti et plusieurs dirigeants du parti, les membres du comité central ont approuvé l'initiative prise par le parti et ses partenaires Al Massar et Nida Tounès, pour organiser une table ronde sur les grands dossiers qui intéressent la gestion de la période postérieure au 23 octobre prochain. Que va-t-on faire après le 23 octobre ? L'initiative prise consiste à trouver un consensus avant cette date. Les partis de la Troïka, les autres partis représentés ou non au sein de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) et l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ont été approchés. « On ne peut entrevoir une issue sans un soutient déterminant de la part de l'UGTT », précise Issam Chebbi. Il s'agira de fixer une date officielle et définitive pour les prochaines élections. Ce qui suppose de trouver un terrain d'entente sur l'esprit de la loi électorale et l'instance supérieure indépendante des élections. La table ronde devra permettre de statuer et trouver la juste mesure sur la nature du prochain régime politique de la République tunisienne. Un grand fossé sépare Ennahdha et les autres partis politiques. Ennahdha s'en tient toujours au régime parlementaire. Les autres sont pour un régime présidentiel aménagé. L'autre point qui devra être débattu est celui de l'Instance provisoire de la magistrature. Le consensus permettra d'accélérer la rédaction de la Constitution. Il devra être trouvé avant le 23 octobre prochain. « En attendant les réponses officielles qui devront être formulées au cours de cette semaine, les premières réactions des partis contactés ont été positives », affirme Issam Chebbi.
Le deuxième sujet qui a suscité l'intérêt des membres du comité central est celui de la réaction idoine aux atteintes aux libertés, les agressions contre les manifestations culturelles et les attaques contre le secteur de l'information et les journalistes et les tentatives d'un parti politique de mettre la main sur les structures de l'administration, le comité central a décidé de créer un large front civil pour lutter contre cette violence.
Parallèlement à ce front civil, le parti républicain s'est engagé à bâtir la plus grande alliance politique centriste et modérée possible. Le bureau politique est appelé à poursuivre les négociations engagées avec la Voie Démocratique et Sociale, plus connue sous le nom Al-Massar et Nida Tounès et de les élargir à toutes les composantes de la famille centriste et démocratique.
Par ailleurs, le Parti républicain a dénoncé la tentative de profanation du mausolée du leader Habib Bourguiba à Skanès Monastir. « Les agressions touchent les morts après avoir ciblé les vivants. Malgré nos divergences avec Bourguiba, nous considérons que c'est un grand chef d'Etat. Nous demandons de mettre à nu les ramifications qui se trouvent derrière ces actes ».