La Tunisie célèbre pour la première fois, la journée mondiale de l'écrivain en prison. Cela prend l'envergure d'un véritable événement auquel participeront Jalloul Azouna, Mohamed Salah Fliss et Gilbert Naccache qui témoigneront de leur expérience littéraire en milieu carcéral. Organisée à l'initiative de Tounès Wal Kitab et des Caravanes Documentaires, cette journée se veut une rencontre conviviale avec des projections, des débats et une lecture de textes. En effet, l'actrice Leïla Toubel, animatrice du Théâtre El Hamra, lira les poèmes (traduits en arabe) de l'auteur allemand Lutz Rathenow qui a raillé le régime de la RDA et qui en a pâti en séjournant dans la tristement célèbre prison de la Stasi. Son livre le plus connu LE PIRE EST DEJÀ PREVU est paru quelques années avant la chute du Mur de Berlin. Invité à Tunis, Rathenow aurait dû assister à cette rencontre mais il s'est désisté.
Deux films sont prévus au cours de cette journée. LA VIE DES AUTRES de Florian Henckel Von Donnersmarck est un pur chef d'œuvre qui décrit l'oppression quotidienne subie par les intellectuels allemands au temps de la dictature communiste. UNE JOURNEE DE ANDREI ARSENEVICTH de Chris Marker est un portrait du grand cinéaste russe Tarkovski qui a connu des déboires sous le régime de l'union soviétique.
La présentation de ces deux films importants à la veille des JCC prend un sens tout à fait particulier. La présentation du film de Chris Marker a valeur d'hommage car ce grand documentariste militant est décédé il y a trois mois, à l'âge de 92 ans. Une rétrospective de ses films comme LA JETEE, SANS SOLEIL, LE JOLI MAI, LE FOND DE L'AIR EST ROUGE au cours des Journées Cinématographiques de Carthage aurait réellement été dans l'esprit de ce festival. Encore fallait-il y penser !