Quelque 54 salafistes présumés placés en détention provisoire ont suspendu, hier, leur grève de la faim, a annoncé le président du comité de défense de ces détenus , Me Anouar Ouled Ali. “Les 54 détenus qui font la grève de la faim ont donné un délai d'une semaine à l'autorité de tutelle, pour accélérer soit leur libération, soit leur jugement", a-t-il déclaré, indiquant qu'"il s'agit d'une suspension provisoire et non pas d'un arrêt définitif de la grève de la faim". Me Ouled Ali a également relevé que les dossiers relatifs à ces détenus sont “vides", dénonçant au passage une “atteinte flagrante à la présomption d'innocence". D'autre part, la présidente de l'association tunisienne de lutte contre la torture, Me Radhia Nasraoui, a déclaré qu'elle attend encore une autorisation du ministre pour visiter les détenus salafistes. Elle a aussi appelé à “ouvrir une enquête sérieuse et impartiale sur les conditions de détention des détenus appartenant à la mouvance salafiste" et à la confier cette enquête une commission d'enquête formée de militants des droits de l'Homme.
Me Nasroui, a également fait état de ‘mauvais traitements dans les prisons tunisiennes comme en attestent des plaintes et des témoignages de victimes et d'agents exerçant dans les prisons". Selon le ministère de la Justice, la majorité des détenus en grève de la faim, dont certains n'appartiennent pas à la mouvance islamiste radicale, ont débuté leur mouvement entre le 9 et 16 novembre. Une dizaine d'entre eux ne boivent que de l'eau alors que d'autres ingèrent un minimum d'aliments comme du sucre par exemple. Deux salafistes présumés placés en détention provisoire dans le cadre de l'enquête sur l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis le 14 septembre ont péri la semaine écoulée après près de deux mois de grève de la faim. Ils protestaient contre leurs conditions de détention et réclamaient l'accélération de leur jugement. .Le nombre de détenus appartenant à la mouvance salafiste, dans les prisons de Mornaguia, Bulla Regia et Messâadine, serait de l'ordre de 300 à 400 personnes, selon certains avocats. le ministère de la Justice a, quant à lui, fait état de près de 123 salafistes actuellement en détention provisoire. Ces détenus sont notamment accusés d'être impliqués dans les évènements de l'Ambassade des Etats-Unis, du Palais Abdellia, de la Mosquée El Fath.
Le ministère de l'Intérieur souhaite fusionner la police et la garde nationale Le ministère de l'Intérieur envisage de fusionner les corps sécuritaires de la police et de la garde nationale dans le cadre de la réforme de l'appareil sécuritaire. C'est le directeur général de la sûreté nationale, le colonel Taoufik Dabbabi qui l'a révélé, hier, au cours d'une séance d'audition organisée par la Commission du pouvoir législatif, du pouvoir exécutif et la relation entre eux au sein de l'Assemblée nationale Constituante. “Nous souhaitons fusionner la police et la garde nationale en un seul corps doté de plus de moyens humains et , ainsi, de plus d'efficacité", aurait déclaré en substance le colonel Dabbabi. Sur un autre plan, les syndicats de la police réclament la constitutionnalisation du principe de la sécurité républicaine et la création d'une haute instance de la sécurité chargée de veiller à la bonne marche de l'action sécuritaire sous la tutelle du pouvoir exécutif.
L'UGTE demande des excuses officielles pour sa dissolution “illégale" en 1991 La Ligue des anciens de l'Union Générale Tunisienne des Etudiants (UGTE) réclamé des “excuses officielles de l'Etat" pour la “dissolution illégale" de ce syndicat estudiantin le 8 juillet 1991, suite à une décision d'une justice qui était aux ordres de l'ancien régime. Dans un communiqué publié dimanche à l'issue d'une réunion tenue à Tunis, l'organisation a dénoncé le fait que cette décision de dissolution n'a pas été encore levée suite à la chute de Ben Ali en dépit des divers courriers adressés à la Présidence de la République, au Premier ministère et à l'Assemblée nationale Constituante.
La Ligue des anciens de l'UGTE appelle , dans ce cadre, ses partisans à observer un sit-in le 1er décembre prochain devant le palais présidentiel de Carthage. D'autre part, la ligue a fait assumer la responsabilité du décès de deux jeunes salafistes Mohamed Bakhti et Béchir El Golli suite à une grève de la faim de 57 jours au ministère de la Justice , au ministère des Droits de l'Homme ainsi qu'au directeur de la prison de Mornaguia et au cadre médical chargé du suivi de l'état de santé des grévistes. Elle a aussi déploré les “campagnes de dénigrement lancées par des parties politiques, académiques, médiatiques et même par des défenseurs des droits humains contre le courant salafistes". Selon la ligue des anciens de l'UGTE, ces campagnes ont été à l'origine de l'exclusion de l'étudiant Mohamed Bakhti de la Faculté des Lettres, des arts et des Humanités de la Manouba.