Le Cap Bon demeure la première région du pays où on cultive ce fruit. Il suffit de faire une tournée du côté de Beni Khalled, Menzel Bouzelfa, Soliman, Nianou, Hammamet et Nabeul pour voir ces vergers pleins de fruits. Certaines qui sont vertes refusent l'injure des ciseaux, d'autres arrivent à murir. Le calibre et l'aspect permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arrivent à maturité. Néanmoins, nos vergers sont menacés par de nombreux fléaux affectant sérieusement la production dont on peut citer les principaux ravageurs tels que la mouche méditerranéenne des fruits (la cératite), la mineuse des agrumes, les cochenilles, les aleurodes, les pucerons, les acariens. Ces destructeurs causent ainsi des dégâts d'une ampleur spectaculaire tant par la rapidité de leur invasion que par la sévérité de leurs attaques. Ces ravageurs ont fait chuter cette saison la production de 10 à 20%. Ces mineuses sont des larves longues de quelques millimètres, semblables à des chenilles qui creusent des galeries dans l'épaisseur des feuilles des végétaux, afin de se nourrir du contenu des cellules du limbe, entre les deux épidermes. Le premier signe d'appel est la présence sur les feuilles de taches ou de stries de différentes formes, de couleur blanche, grise ou brun clair.. On peut noter la présence d'excréments sombres. Chez certaines plantes, les feuilles peuvent aussi s'enrouler sur elles-mêmes, notamment en cas d'attaque par la mineuse des citrus, dont la chenille sort de sa galerie pour fixer son cocon nymphal au bord de la feuille.Les feuilles attaquées par une mineuse brunissent, sèchent et finissent par tomber. Il en résulte un affaiblissement de la plante, de l'arbuste ou de l'arbre par défaut de photosynthèse. Avec le temps, les chenilles s'attaquent aux fruits verts comme aux fruits mûrs. Ces fruits deviennent ainsi impropres à la consommation. Le retard dans le traitement de nos arbres d'oranges d'août à Septembre a causé quelques dégâts à nos arbres et arbustes. D'où provient cet insecte ?Selon un chercheur agronome. “ Ce sont les échanges entre continents qui lui ont permis de migrer. Si, pour le moment, nous ne connaissons pas exactement comment il s'est introduit chez nous, il existe plusieurs hypothèses. C'est probablement les échanges entre les pays méditerranéens et l'Amérique latine. Il n'est pas facile de se débarrasser des mineuses, surtout si elles attaquent des arbres de taille importante. Mais on peut essayer de couper les feuilles parasitées et de les brûler, ou de supprimer entièrement les jeunes plants. Pour traiter une attaque de grande ampleur, plusieurs solutions existent, mais elles ont une efficacité mitigée : la protection chimique avec des applications fréquentes d'insecticides ne tarde pas à faire apparaître des phénomènes d'accoutumance souvent accompagnés de la manifestation d'autres ravageurs. Ainsi, devant les limites de la lutte chimique et les retombées néfastes des insecticides sur la santé humaine, la faune utile et l'environnement ; la nouvelle stratégie du ministère de l'agriculture s'oriente vers la mise en œuvre d'une méthode de lutte biologique dans le cadre de la lutte intégrée par la création d'un Insectarium. Le centre technique des agrumes ne cesse de contribuer à la lutte intégrée contre la cératite par l'élevage des prédateurs et des mâles stériles de la mouche de cératite et leur lâcher dans les vergers d'agrumes. Elle contribue aussi à la diversification de la production par l'introduction de nouvelle espèces , l'acquisition d'espèces locales à rendement élevé , leur assainissement viral et leur certification en vue d'améliorer la productivité et assurer un revenu optimal pour l'agriculteur.