La campagne maltaise 2006/2007 s'annonce sous des bons auspices
Au niveau mondial, il n'est produit que 110 mille tonnes de maltaise par an, exclusivement en Tunisie. En effet, cette orange demi sanguine n'est produite et n'extériorise ses qualités gustatives exceptionnelles (taux de jus, couleur de l'épiderme orange vif lavé de rouge, chair demi sanguine et parfumé) que dans des terroirs spécifiques en Tunisie. La maltaise de Tunisie est principalement exportée en France depuis plus de 50 ans, une clientèle connaisseuse en commande et la paie à un prix supérieur à celui des autres oranges. Elle est soumise à des autocontrôles des stations de conditionnement mais aussi des contrôles obligatoires de la part des services phytosanitaires du ministère de l'Agriculteur et des Ressources hydrauliques, mais aussi de la part des services de contrôle de qualité du ministère du Commerce et de l'Artisanat avant toute expédition. Ces contrôles concernent le respect des normes d'emballage, de calibrage, de degré de maturité, phytosanitaires, résidu, etc. Et depuis janvier 2007, un système de traçabilité de l'acheminement, du produit, depuis le terroir jusqu'au consommateur, a été mis en place et appliqué conformément à la réglementation européenne CE/78/2002. Pour l'année 2007, il est prévu, comme chaque campagne, depuis une quinzaine d'années, l'exportation de 20 à 25 mille tonnes de maltaise de Tunisie, contre 11.600 tonnes en 2006 et 9.200 tonnes en 2005. Le produit, suite au manque de froid hivernal, s'est distingué cette année par des qualités gustatives exceptionnelles pendant le mois de janvier, l'indice de maturité était avancé et supérieur à 11 au lieu des 7 habituels avec un taux de jus supérieur à 55%. Mais ce cru 2007, exceptionnellement délicieux, présente une fragilité à la manipulation et au transport du produit. En réponse à cette qualité gustative exceptionnelle, les importateurs français ont préalablement commandé 3200 tonnes, et ce dès la première semaine. Toutes les quantités commandées ont été vendues et distribuées aux différents étalages ; il n'y a pas eu de resserre à l'entreposage, ni une réexpédition vers la Tunisie, mais des réclamations sur la longévité des fruits à l'étalage ont été émises, et ce suite à la fragilité du fruit et surtout à la chaleur du mois de janvier en France. Techniquement, et en vue d'éviter la banalisation du produit et une baisse des prix, le G.I.Fruits (Groupement interprofessionnel des fruits) a pris les mesures qui s'imposent en concertation avec tous les intervenants (agriculteurs, exportateurs et importateurs français), dont l'arrêt des expéditions pendant une semaine afin de mettre en place une nouvelle logistique en concordance avec la maturité des fruits ; et l'exigence du transport frigorifique (alors qu'habituellement un tel transport se pratiquait à partir de mi mars). Avec ces mesures et le retour du froid aussi bien en Tunisie qu'en France jusqu'à ce jour, la campagne d'exportation de la maltaise se fait de manière habituelle. Concernant le verger agrumicole tunisien, son état phytosanitaire est habituel et identique à celui des vergers méditerranéens. Le CLAM (Comité de liaison des agrumiculteurs méditerranéens) permet à tous les pays agrumicoles membres une mise au point agronomique sur le secteur. En outre, les agrumiculteurs tunisiens sont soutenus dans ce cadre par des projets nationaux de lutte contre la cératite et la mineuse. Par ailleurs, en vue de réduire au maximum l'utilisation des pesticides, le verger tunisien est, actuellement, traité biologiquement avec la technique des Insectes Males Stérile (TIS) sur une superficie de 5.000 ha contre la cératite dans le cadre du projet AIEA et FAO et le ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques. Les agrumiculteurs disposent aussi d'un Insecte utile (Cryptolaemus Montrouzieri), produit en quantité suffisante par le G.I.Fruits pour lutter contre la cochenille farineuse. L'insectarium uvre, à partir de cette année 2007, à produire des entomophages contre d'autres insectes ravageurs, tels que puceron et autre type de cochenilles. Des programmes d'extension du verger agrumicole tunisien sont en cours d'exécution, et ce en vue de faire face à la demande croissante du marché intérieur. Chaque année une moyenne de 700 ha sont nouvellement plantés pour les agrumiculteurs et sont soutenus par le G.I.Fruits sur 350 ha par l'achat des plants ; qui s'ajoutent aux 20 nouvelles variétés qui sont mises à la disposition des agriculteurs afin d'étendre la période de disponibilité des fruits sur le marché locale. Groupement interprofessionnel des fruits (G.I.Fruits)