Majoration de l'indemnité de transport de 10% Les salariés des entreprises publiques déficitaires risquent d'être privés des majorations salariales
Un accord définitif sur les augmentations salariales dans le secteur privé a été conclu, jeudi soir, entre l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA). “ Un accord prévoyant des augmentations salariales de 6% et une majoration de l'indemnité de transport de 10% touchant tous les salariés exerçant dans le secteur privé, toutes branches d'activités confondues", a été conclu entre l'UGTT et la centrale patronale", précise Belgacem Ayari secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé du secteur privé. Selon lui, l'accord prévoit également la poursuite de négociations sur certains points d'ordre règlementaire comme le respect du droit syndical, les procédures de recrutement, l'amélioration de la sécurité et de la santé au travail et la lutte contre la sous-traitance et l'emploi précaire.
L'accord définitif a été conclu à l'issue d'une séance de travail à laquelle ont pris part Belgacem Ayari et Mouldi Jendoubi, secrétaires généraux adjoints de l'UGTT, et Khelill Ghariani et Sami Sellini, membres du Bureau exécutif de l'UTICA. Une cérémonie officielle devrait se tenir incessamment au siège du ministère des Affaires sociales pour parapher cet accord et annoncer son contenu. L'accord met fin à plusieurs mois de blocage des négociations sociales dans le secteur privé. Les négociateurs de l'UTICA avaient, jusque-là, proposé une augmentation salariale de 5% , arguant de la mauvaise conjoncture économique nationale et internationale. Les patrons ont notamment mis en avant la hausse des charges d'exploitation sous l'effet des augmentations des prix des hydrocarbures et de l'électricité décidées par le gouvernement récemment. Les représentants de l'UGTT se sont, quant à eux, attaché mordicus à une augmentation salariale générale de l'ordre de 7% destinée à limiter la détérioration du pouvoir d'achat des salariés et à compenser, un tant soit peu, la flambée des prix des produits de base.
Blocage dans le secteur public A noter dans ce cadre que les représentants de l'Association des directeurs de journaux et ceux du syndicat de la culture et de l'information relevant de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) avaient signé, en octobre dernier, un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur de la presse écrite. Ainsi, les salariés de ce secteur bénéficieront d'une majoration salariale globale de 8%.
Dans le secteur public (établissements et entreprises publics), le blocage perdure au sein de la commission mixte regroupant des représentants du gouvernement et des négociateurs mandatés par l'UGTT. Les représentants du gouvernement ont annoncé qu'ils envisagent de priver les salariés des entreprises publiques déficitaires des augmentations salariales afin d'améliorer la situation financière de ces entreprises. Selon des sources syndicales, Tunisair, la Compagnie Tunisienne de Navigation, la Société nationale des chemins de fer, les caisses sociales, la société El Fouledh et la société Tunisienne d'électricité et du gaz figurent parmi les entreprises qui seraient concernées par cette mesure. L'UGTT a refusé, selon les mêmes sources, cette proposition gouvernementale, estimant que les salariés n'assument pas la responsabilité de la mauvaise situation financière de ces entreprises. L'organisation syndicale impute la responsabilité du déficit dont souffrent ces établissements aux précédents gouvernements et met en avant la nécessité de limiter la détérioration du pouvoir d'achat des salariés sous l'effet de l'inflation galopante.