Les journalistes de Dar Assabah reçoivent le prestigieux prix Akademia de l'Université de la Manouba. Une presse qui se départit de ce lourd passé, héritage d'une politique de clochardisation de la compétence et des diplômes, politique d'annihilation de l'effort et du professionnalisme. Oui, on en veut ! C'est aussi le souhait de ces universitaires, les meilleurs, qui créent cette année le prix Akademia pour la liberté de la presse. Le prix tire son prestige de cette enceinte qui l'abrite, l'Université de la Manouba, lieu du savoir, de la science et de l'érudition... qui le reste, malgré les mauvaises intentions qui tentent de le replonger dans l'anarchie et la destruction. Hier matin à l'amphithéâtre de l'Université de la Manouba, le parterre d'universitaires qui a assisté à cette cérémonie de distribution des prix, donnait chaud au cœur en cette saison des grands froids. Chokri Mabkhout, le directeur de l'université de la Manouba qui donnait son discours pour présenter le prix a rappelé qu'il nous reste encore du chemin dans la ruée vers la liberté d'expression. « Et si l'espace universitaire se penche aujourd'hui sur la question de la liberté d'expression c'est qu'il renoue avec le rôle dont il a été privé pendant des décennies. » dit-il en expliquant qu'il incombe à l'université d'être en contact avec l'environnement, notamment social et politique qui l'entoure.
La distinction qui s'adresse aux journalistes en signe de reconnaissance pour leur effort investi dans leurs domaines de travail, a récompensé, entre autres, l'article d'opinion, la caricature, l'enquête journalistique, les programmes d'information, l'interview. Tous les genres journalistiques ont été distingués par ce prix qui n'oublie pas au passage de faire un clin d'œil à tous les journalistes tunisiens toutes spécialités confondues. Néjiba Hamrouni était de l'assistance et elle a reçu le prix honorifique de la liberté de la presse, au nom des journalistes tunisiens ayant participé à la grève du 17 octobre. Les neufs prix décernés n'ont pas fait l'impasse, non plus, sur le combat des journalistes de Dar Assabah qui ont reçu également un prix honorifique de la liberté de la presse. « Au final c'est tout le métier de la presse dans toutes ses acceptions qui a été honoré par cette distinction » nous dit à la sortie de l'amphithéâtre une collègue journaliste. Pour Néjiba Réjiba, le prix de l'article d'opinion qu'elle a reçu prend tout son sens dans le fait qu'il lui a été décerné par une université tunisienne. Om Zied qui ne cachait pas ses émotions a confié à cette assistance qui la comblait d'un déluge d'applaudissement « J'ai reçu plusieurs prix à l'extérieur du pays, mais je me disais que cela récompensait mon courage. Mais croyez-moi, le prix Akademia que je reçois me comble de tous les honneurs d'être une journaliste qui écrit et qui convainc par ses idées. La reconnaissance de mon pays en vaut toutes les chandelles. »
Il faut aussi saluer le travail louable d'autres journalistes et médias comme Aymen Rezgui pour « Al Hiwar Ettounissi, Riadh Guerfali et Malek Khadraoui pour le site Nawat, la radio culturelle, Zouhair Ltaief pour l'émission Fi Samim, Hamza Balloumi pour ses émissions sur les ondes de Shems FM. Sans oublier le personnage satirique de Lotfi Ben Sassi, Bok-Bok qui fait grincer des dents à plus d'un. La reconnaissance ne tarde pas à venir. Ces collègues journalistes ont été distingués par Akademia. Quoi de plus valorisant que d'être décoré par des universitaires académiciens. Et si les journalistes ou entreprises de presse ont à s'enorgueillir, c'est pour avoir mérité d'un prix qui les décore de l'auréole du savoir. Et maintenant collègues,... boulot, boulot !