Les vergers de Korba regorgent d'oliviers. Il suffit de se promener en cette période hivernale pour voir cette cité agricole revêtir des allures de verger. Pourtant, la plupart de ces olives finissent par terre faute de main-d'œuvre, créant au passage autant de déchets que d'opportunités manquées. Ce gaspillage d'olives va à l'encontre du bon sens. Pendant que d'excellentes olives s'écrasent sur le sol à Korba, les olives que nous mangeons ont souvent parcouru des milliers de kilomètres avant d'arriver dans nos assiettes. Laisser ces ressources d'olives pourrir est moralement inacceptable. La campagne des olives n'avait encore pris qu'un timide départ. Certaines sont vertes. Elles refusent l'injure des ciseaux, d'autres arrivent à maturité. .Les petits propriétaires de Korba qui œuvrent pour une agriculture éco-responsable et équitable se heurtent à un manque de main-d'œuvre. Cette main-d'œuvre est devenue, par la force des choses, de plus en plus rare dans le Cap Bon au point où certains projets tournent au ralenti à cause du manque de maçons qualifiés, de ferrailleurs, de coffreurs et de plâtriers. Il en va de même pour le secteur de l'agriculture. De nombreux exploitants se plaignent de la rareté de la main-d'œuvre pour leurs travaux agricoles. Ce problème se pose avec acuité à Korba ces derniers temps et constitue un défi non des moindres pour les secteurs de l'agriculture. Aujourd'hui, trouver une main-d'œuvre qualifiée pour les travaux agricoles est quasiment problématique et suscite des interrogations pour les autorités du secteur et de la profession, notamment. Pourquoi déserte-on les travaux des champs ? Quelles sont les véritables causes qui ont fait précipiter le départ de ce qui restait comme main-d'œuvre agricole ? Certains fellahs vendent sur pied leurs produits avant terme au plus offrant et font venir la main-d'œuvre d'ailleurs, à condition que les frais soient partagés entre l'acheteur et le fellah. Cette formule, usitée maintenant, constitue une option conjoncturelle de remplacement, mais qui a tendance à perdurer. D'autres n'ont pas de solutions “ Les gens ne veulent pas, c'est la révolution tu sais et puis beaucoup sont en Libye..."Alors que faire? Laisser les olives sur pied et ne pas faire d'huile, quel dommage elle est si bonne! Travailler avec les 5 ouvriers existants? La cueillette mettrait 40 jours! Une éco-citoyenne et un jeune propriétaire de domaine de la région de Korba ont lancé ce dimanche cette idée citoyenne qui consiste à inviter des bénévoles en renfort et de simples visiteurs le temps d'une journée, une occasion pour contribuer au maintien d'une agriculture responsable mais aussi de découvrir une région, une culture, une façon de faire différente. Au menu : déjeuner, ambiance conviviale et surtout une dégustation d'huile d'olive biologique unique tout ça sans pour autant priver les ouvriers existants de leur gagne pain, il leur restera bien des oliviers à décoiffer! Alors il suffit de croire à cette opération citoyenne et venir cueillir ces olives qui tardent d'être transformées