L'Institut allemand pour les relations culturelles étrangères organise depuis quelque temps et jusqu'au 21 de ce mois à Berlin, une grande exposition d'art contemporain tunisien sous l'intitulé « Rosige Zukunft»: (un avenir en rose) qui donne un large aperçu sur la scène artistique qui connait de nos jours une réelle mutation en Tunisie après la Révolution. Un projet d'envergure qui démontre en filigrane que notre combat est loin d'être terminé et que les forces démocratiques en Tunisie auxquelles appartiennent nos artistes ont besoin d'une reconnaissance, sinon, d'un soutien de la part de la communauté internationale. Pour «Rosige Zukunft»: (un avenir en rose), les commissaires Christine Bruckbauer et Patricia K. Triki ont choisi des œuvres d'artistes qui vivent et travaillent en Tunisie: Mohamed Ben Slama, Mohamed Ben Soltane, Moufida Fedhila, Aicha Filali, Faten Gaddès, Mouna Jemal Siala, Sonia Kallel, Halim Karabibène, Mouna karray, Nicène Kossentini, Héla Lamine, Patricia K. Triki et Rania Warda. Des artistes témoins des changements historiques qui ont eu lieu en janvier 2011 et dont les travaux font écho aux différents événements sociopolitiques qui se sont produits dans leur pays... Ces hommes et femmes artistes sélectionnés pour exposer en Allemagne, mettent en évidence les conflits latents sous le régime dictatorial du président déchu, conflits qui réapparaissent en ces temps postrévolutionnaires. Leurs œuvres traduisent des déceptions, mais aussi de l'espoir pour un monde meilleur et un avenir en rose «car le chemin qui reste à parcourir, selon les termes de Barbara Barsh, de la galerie ifa Berlin, est bien encore caillouteux...» Outre l'exposition, on a prévu dans le cadre de cette manifestation, un espace documentaire outillé de plusieurs ordinateurs qui permet aux visiteurs d'avoir accès aux événements artistiques survenus dans la rue ou sur Internet tout en expliquant que depuis la révolution en janvier 2011, une part essentielle de la production artistique tunisienne s'effectue dans l'espace public et sur la « toile », deux supports de l'art contemporain en pleine évolution en Tunisie. De même, un catalogue de 240 pages de couleur rose, digne d'un livre d'art, avec de nombreuses illustrations, publié avec KerberVerlag, propose une vue générale et assez exhaustive du développement de la scène artistique contemporaine en Tunisie. On y découvre les contributions d'auteurs tunisiens comme Mohamed Ben Soltane, «Elan et espoir: perspectives de développement de l'art contemporain en Tunisie après la révolution»; Salima Karoui, «Art et politique en Tunisie de 1957 à 2012»; Aurélie Machghoul, «Enfin libres !L'espace public en Tunisie est-il aujourd'hui vraiment public ?»; Hamdi Ounaina, « De la censure artistique en Tunisie : lecture sociohistorique ; Houcine Tlili, «Entre Orient et Occident : l'évolution de l'art plastique en Tunisie»; Rachida Triki, «Une scène artistique résistante»; Patricia K. Triki et l'allemande Christine Bruckbauer, «Un avenir en rose ». «Rosige Zukunft» est la quatrième exposition de la série connect des Galeries ifa de Berlin et Stuttgart qui vise à mettre en contact et à réconcilier les différentes scènes du champ de l'art de l'Asie, de l'Afrique, de l'Amérique Latine et de l'Europe de l'Est. Elle fait suite à « Scène artistique du Viet-Nam », « Un gentil Carioca », (un regard sur le Brésil) et « Khoj » avec la coopération de l'Association Internationale des Artistes de Delhi en Inde. Organisation opérant dans le monde entier pour promouvoir l'échange artistique et le dialogue entre les sociétés civiles et fournir des informations sur la politique culturelle étrangère, l'ifa est soutenue par le ministère fédéral allemand des Affaires Etrangères, l'Etat de» Baden-Württemberg et la ville de Stuttgart.