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La bipolarité conservateurs/progressistes est-elle inéluctable ?
Prochaines élections
Publié dans Le Temps le 16 - 12 - 2012

Deux ans après la révolution et près de quatorze mois après les premières élections post-Ben Ali, l'échiquier politique commence à se préciser. En dépit de leur fiabilité contestée, les derniers sondages d'opinion font état d'une bipolarisation accrue de la vie politique nationale. Ces sondages avancent que Nidaâ Tounes (L'Appel de la Tunisie) est en passe de devenir la deuxième force politique du pays et le principal concurrent du mouvement islamiste Ennahdha, pièce maîtresse de la coalition tripartite qui domine le gouvernement et l'Assemblée nationale constituante (ANC).
Le dernier sondage en date réalisé durant le mois de novembre par l'Institut d'études marketing, média et opinion 3C Etudes entre , montre que l'écart est en train de se réduire entre le parti de Rached Ghannouchi et la formation de l'ex Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi. Ennahdha qui caracole toujours en tête des intentions de vote est suivi de près par le parti créé en juillet dernier et dont les membres sont issus de courants hétéroclites allant du centre-gauche aux bourguibistes, en passant par des anciens cadres du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD). Le parti islamiste au pouvoir Ennahdha récolte, en effet, 31,4% des suffrages, en hausse de 0,5 point par rapport au mois d'octobre alors que Nidaâ ramasse 29,6% des intentions de votes.
Pour les élections présidentielles, Béji Caïd Essebsi arrive en première position, avec avec 10,9% des suffrages en dépit d'un recul de 3,1 points par rapport au mois d'octobre. L'actuel Président de la République et leader du Congrès pour la République (CPR), Moncef Marzouki arrive, quant à lui, en deuxième position , avec 7,2% des voix, en recul de 2,5 points.
Pour tenter d'avoir plus de poids et probablement pour contourner la loi sur l'immunisation de la révolution qui devrait exclure les anciens cadres du RCD de la vie politique durant dix ans, Nidaâ Tounes vient d'annoncer la constitution d'une coalition avec quatre autres partis ( le parti Républicain , Al-Massar, le Parti Sociale, le Parti du Travail patriotique et Démocratique). Cette coalition est baptisée" l'Union pour la Tunsisie" (Al-Ittihad men ajli Tounes), une appellation qui comprendrait, selon certains observateurs, un appel du pied ou du moins un clin d'œil pour l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), la principale centrale syndicale du pays visiblement attachée à jouer un rôle un rôle politique durant la prochaine étape.
Une troisième voie peine à se dessiner...
A côté de ces deux principales forces politiques, quelques autres formations ou coalitions de partis tentent, tant bien que mal, de trouver une place sous le soleil de la transition démocratique . Il s'agit notamment du Front populaire ( 6,9% des suffrages), du parti Républicain ( ex PDP, 5,4% ), d'Al Aridha Chaâbia et du CPR et d'Ettakatol.
De nombreuses tentatives de constitution d'une troisième voie qui offrirait aux électeurs une alternative autre que le mouvement Ennahdha et Nidaâ Tounes. Ainsi le Front populaire, une coalition formée de treize partis de gauche, dont le Parti des Travailleurs Tunisiens ( PTT, ex-Parti Communiste Ouvrier de Tunisie de Hamma Hammami) et le parti des Patriotes Démocrates (MOPAD/ Al-Watad), s'efforce de surfer sur la vague des disparités sociales existantes entre les régions côtières à l'est et les régions intérieures à l'ouest de la Tunisie, ou ni Ennahdha, ni Nidaâ Tounes ne semblent capables de fédérer massivement les jeunes laissés au bord de la route du développement socio-économique. «Nous comptons nous positionner sur l'échiquier politique national en tant que troisième voie qui offre un projet politique alternatif en rupture avec Ennahdha et Nidaâ Tounes qui sont, en fait, les deux faces d'une même monnaie, à savoir la droite libérale», précise Chokri Belaïd, secrétaire général d'Al-Watad.La plateforme économique du Front populaire prévoit notamment la renationalisation des secteurs stratégiques , la réhabilitation du rôle interventionniste de l'Etat afin de protéger le citoyen contre la flambée des prix et la création d'un fonds spécial dédié à l'investissement dans les régions défavorisées.
De son côté, l'Alliance Démocratique, une coalition regroupant le Parti de la Réforme et du Développement , des dissidents de l'ex Parti Démocrate Progressiste et des personnalités indépendantes dont Mokhtar Jellali (ministre de l'agriculture sous le gouvernement Caïd Essebsi) et Farhat Rajhi (ancien ministre de l'Intérieur) se présente comme une troisième voie. «Ce n'est pas pour diviser que nous lançons cette initiative mais pour compléter le paysage politique. Notre initiative vise à créer une dynamique et répondre aux attentes des Tunisiens ayant du mal à se retrouver dans les autres partis politiques aujourd'hui», indique Mohamed Goumani, secrétaire général du Parti de la Réforme et du Développement. D'autres partis se définissant comme “destouriens" envisagent aussi la création d'une coalition regroupant , entre autres, le parti Al-Watan (Mohamed Jegham), et Al-Moubadara (Kamel Morjane). “ La Tunisie n'est pas prête à basculer dans la bipolarisation. Le pays a besoin d'un dialogue national entre les différents acteurs politiques pour examiner les principales questions nationales et définir les orientations stratégiques", souligne Samira Chaouachi, dirigeante d'Al-Moubadara.
Dichotomie historique
Ces tentatives de constitution d'une “troisième voie" réussiront-elels à briser la bipolarité annoncée du paysage politique national entre un pôle conservateur représenté par Ennahdha et un pôle progressiste mené par Nidaa Tounes et ses alliés?
Selon les experts, les diverses coalitions qui veulent briser la dichotomie conservateurs/ progressistes auront beaucoup de mal à jouer dans la cour des grands. “ La bipolarité semble inéluctable. Certaines coalitions qui se présentent comme une troisième voie n'ont pas un vrai ancrage populaire alors que d'autres pèchent par des programmes peu réalistes qui constituent des réminiscences de Stalinisme", estime un professeur de sciences politiques à l'Université de Tunis.
L'ancien chef de la diplomatie tunisienne sous le règne de Bourguiba et après la révolution Ahmed Ounaïes pense, quant à lui, que la dichotomie modernistes/ conservateurs fait partie de l'histoire du pays. “On vit une bipolarisation constituée d'Islamistes et de modernistes qui est l'œuvre de l'historique. Le choix est entre Ennahdha et Nidaâ Tounes", indique-t-il.
Selon ce diplomate chevronné, la bipolarité qui caractérise le paysage politique national n'est pas née de la dernière pluie révolutionnaire. Elle constitue, en fait, le prolongement d'un combat entre les deux modèles de société qui trouve ses racines dans la confrontation entre l'ancien parti destourien de Abdelaziz Thâalbi et le Néo-Destour d'Habib Bourguiba à partir des années 1930. Cette même confrontation a eu lieu entre une vision bourguibiste de la Tunisie et une autre Yousséfiste, en référence à Salah Ben Youssef, leader Nationaliste de tendance Nassérienne peu avant l'indépendance de la Tunisie, en 1956.
Le psychologue Adnène Khaldi va plus loin en estimant que la bipolarité est enracinée dans le mode de pensée des Tunisiens. “La dichotomisation de notre cerveau est assurée «arbi»/«souri» (arabe /occidental) ou traditionnel/moderne. Ainsi le projet éducatif, social, et politique en Tunisie est cadencé par cette bipolarité : le pôle moderniste d'un côté et de l'autre le pôle conservateur", note-t-il.
Les résultats des prochaines élections pourront-ils ignorer ces logiques historiques et même psychologiques? Waït and see...


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