Musique engagée, chants patriotiques, l'ambiance était bon enfant à la salle de fête de Soliman à l'occasion d'un meeting populaire organisée par la coordination locale du front populaire de Soliman. Les militants et les sympathisants du Front sont venus nombreux célébrer la création de cette coordination. Ils étaient quelques 500 personnes, à scander « Jabha Chabia » Etudiants, militants, veuves, orphelins et enfants des martyrs au grand complet, adhérents, jeunes et plusieurs partis progressistes . Tous mobilisés pour la cause du Front populaire. Le porte parole du Front populaire Hammam Hammami a précisé que Soliman, cette ville andalouse, malgré son statut de ville industrielle et touristique se heurte à plusieurs problèmes socio-économiques .Le secteur touristique est en berne. L'agriculture est en difficulté et les exportations de produits manufacturés pâtissent déjà de la crise en Europe.. Bref une absence de perspectives qui n'en finit pas d'inquiéter la plupart des habitants. La Troïka a échoué la conduite des affaires du pays. Une conduite qui a laissé au bord du trottoir en premier les jeunes, avec un taux de chômage inchangé et une marginalisation de l'intérieur du pays. La situation économique est plus que préoccupante. Le pays traverse une crise économique grave. La seule solution pour sauver le pays réside dans la formation d'un gouvernement de crise composé d'un nombre limité de ministres pour gérer ces six à huit mois en attendant les élections. Ce gouvernement a pour but d'assainir le climat des affaires et d'introduire réellement de la bonne gouvernance à tous les niveaux : politiques, économique et administratif. Il devra prendre des mesures urgentes visant à lutter contre la hausse des prix, l'augmentation du chômage et la marginalisation des régions tout en assurant aux Tunisiens l'emploi, la dignité, l'amélioration du pouvoir d'achat, le droit au travail et le droit à une justice neutre et transparente. Hamma Hammami a évoqué le problème des martyrs « Nous avons dit –il une dette envers ces martyrs. Leurs affaires doivent être traitées au niveau national et central. Les familles des martyrs de Soliman, de Redyf et de tout le pays continuent à se débattre tous seuls face à d'énormes difficultés, et vivent au quotidien un calvaire d'insuffisance des soins et de moyens. Nous recommandons le droit des familles des martyrs à un important dédommagement matériel et moral à la mesure des préjudices subis » Il est vrai que plusieurs familles de Soliman sont venues à ce meeting dans l'espoir de trouver un quelconque réconfort à leur douleur. Elles pleurent encore leurs enfants tombés sous les balles et appellent à une justice pour les rétablir dans leurs droits.