«Artistes libres» est l'intitulé de l'exposition qui se tient actuellement à la galerie Lotus groupant une pléiade d'artistes plasticiens de différentes générations ayant tous l'inébranlable conviction que l'art et la création artistique sont aussi des moyens efficaces pour la liberté d'expression et l'épanouissement de l'homme et, partant, pour l'enracinement du Tunisien dans son patrimoine culturel et son milieu arabo-musulman, ainsi que pour son attachement aux valeurs universelles. Le mérite revient à Samir Fitouri, directeur de la galerie, qui a pu réunir pour la première fois dans cet espace , les 23 créateurs, de sexes différents dont les travaux touchent à plusieurs disciplines de l'art plastique (peinture, photographie, céramique, sculpture...) et dont les techniques sont très variées. Cette exposition dont la fin est prévue pour le 10 janvier sera prolongée jusqu'au 20 courant, nous-a-t-on lancé, pour permettre au public de voir les belles œuvres exposées. Inutile de citer tous les noms des artistes présents, tellement la liste est un peu trop longue, non que certains soient plus convaincants ou touchants que d'autres ; loin s'en faut, tous les travaux exposés, qu'ils soient d'artistes académiciens ou autodidactes, sont d'une qualité distinctive et assez satisfaisante et témoignent d'un talent et d'une maitrise très remarquables. Parmi ces artistes, on remarque la présence d'un trio formé des trois sœurs Mâlam dont chacune se spécialise à un genre. Il s'agit de Wissal (peinture-photos), Wièm (photos) et Wifek (céramique) , dont les œuvres ne manquent pas d'attirer l'attention du visiteur. On s'attarde également devant l'œuvre de Maha Hammami qui, à travers ses tableaux, de tendance pautôt abstraite, dénonce en premier lieu et non sans colère les tentatives obscurantistes qui appellent à la diabolisation de l'art pour finir sa composition sur un ton plus calme et avec un air plus optimiste quant à l'avenir de l'art. Wissem Jelassi s'est intéressé à la peinture digitale, basée sur un style infographique, sorte de peinture numérique. Sarra Ben Aïssa présente des travaux de collage, cette autre technique de création plastique qui consiste à coller différents éléments qui se combinent pour donner finalement une entité et un sens à l'œuvre. Raja Fourati opte pour une technique d'abstraction photographique, une démarche créative d'où se dégage un dialogue entre la photo numérique et la peinture. Quant à Haifa Gnaoui, elle présente des travaux où se mêlent peinture abstraite et réalisme. Les œuvres sculpturales de Abdejjabar Naïmi ne laissent pas indifférent. Les travaux de céramique de Khalda Naïmi sont également à admirer. Ces deux derniers sont des artistes irakiens. Les pièces de monnaies anciennes sont merveilleusement gravées par l'artiste Ridha Souissi. Les artistes Turki et Mufti se sont illustrés par leurs travaux de peinture, ainsi qu'Amel Bel Haj Salah par ses sculptures. Abderrahmen Daldoul s'est inspiré du patrimoine arabo-musulman dans ses travaux représentant une coupole et du fer forgé. Les visiteurs de la galerie ont pu également apprécier la performance réalisée avec beaucoup de tact par Fatma Hajjar autour du corps humain et la peinture, une démarche nouvelle que l'artiste a adoptée.