Les médecins de la santé publique crient au complot Plus de 150 médecins et pharmaciens de la santé publique à Sfax ont observé hier un sit-in devant le siège de la direction régionale de la santé pour protester contre l'arrestation de l'un de leur confrère, en détention depuis six jours suite à la plainte déposée par une patiente qui l'accuse d'attouchements sexuels. A la lumière du recoupement des diverses versions qui nous sont parvenues, une jeune malade de dix-sept accompagnée de sa mère, après avoir été auscultée par le médecin de la santé de base au dispensaire de Merkez Kammoun est allée déposer plainte deux ou trois jours plus tard contre ce même médecin pour attouchement, alors que l'auscultation se serait déroulée auparavant sans incidents. Relents politiques et atteinte à la médecine L'arrestation du prévenu a suscité un mouvement d'indignation et de protestation auprès du corps des médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens de la santé publique à Sfax qui se sont rassemblés hier pour exprimer leur colère, crier à la machination et à la diffamation. En effet, selon Mohamed Jamoussi, secrétaire général du syndicat, l'arrestation de leur confrère est le résultat d'un complot ourdi par une infirmière du même dispensaire, sur fond d'antagonisme politique : « Cette affaire montée de toues pièces, a un relent éminemment politique dans la mesure où l'instigatrice de la machination est une infirmière connue pour son appartenance à un courant politique et idéologique islamiste et pour sa position franchement anti-syndicale, sachant que le médecin en question est syndicaliste. D'ailleurs la même infirmière s'est souvent mêlée du travail du médecin exigeant qu'il ausculte ses patientes femmes au-dessus de leur vêtement de haut. En plus de la campagne de diffamation qu'elle menait constamment contre lui, on la suspecte d'être l'instigatrice de deux autres plaintes récentes émanant de deux autres malades examinées, l'une depuis plus d'un an et l'autre depuis trois mois ! » Mœurs irréprochables D'après nos sources concordantes, le médecin incriminé, en exercice depuis 24 ans, est de mœurs irréprochables, surtout sur la foi des témoignages de sa consœur et de cinq infirmiers en poste au même établissement. Ce qui est « frustrant dans cette affaire, commente le secrétaire général du syndicat général. des médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens de la santé publique à Sfax, c'est que la plainte envoyé par courrier par le médecin mis en cause, depuis le 28 décembre contre ladite infirmière, n'a pas encore été jusqu'à aujourd'hui transmise au directeur régional de la santé par le directeur du groupement de santé de base ! » Décisions arrêtées Le docteur Jamoussi annonce les décisions suivantes : premièrement les malades majeurs ne seront plus enregistrés s'ils ne sont pas accompagnés de leur tuteur légal. Deuxièmement, chaque fois que le médecin de la santé de base s'estime en présence d'un cas de suspect, il exigera la présence d'un(e) infirmier(ère) pour procéder à l'examen du malade. Troisièmement, les auscultations se feront comme toujours, dans les règles de l'art »