Dans notre parution du 1er août courant, nous avons donné la parole à deux membres du comité directeur de la Zitouna Sport venus dénoncer la gestion unilatérale de l'association par son actuel président M. Tahar Senoussi. Lequel n'est pas resté insensible aux accusations qu'il a estimées non fondées. Nous lui avons donné la parole dans un entretien au cours duquel il n'a, à aucun moment, montré le moindre signe d'animosité envers tous ceux qui doutent de sa bonne foi mais surtout de sa volonté de servir le club dans le strict respect de l'éthique sportive. Aussi a-t-il appelé à la solidarité, au rétablissement de la confiance afin de préserver "ce bijou" légué par tous ceux qui les ont précédé au service de la Zitouna Sport. Entretien.
Le Temps : Ce que l'on sait c'est que la Zitouna Sport a réalisé au terme de la saison 2006-2007 l'un de ses meilleurs parcours de ces dernières années au niveau de toutes ses sections. Ce que l'on sait également, c'est que les relations entre les membres de l'équipe dirigeante n'est pas au beaux fixe. N'est-ce pas paradoxal ? T. Senoussi : Dans une grande famille, des dissensions se font jour de temps à autre. Je ne vous cache pas qu'elles ont existé à la Zitouna Sport que je considère comme une grande famille qui a beaucoup donné au sport national et qui continue à le faire. Grâce à un groupe de personnes de grande volonté qui consacre une bonne partie de son temps à veiller sur la bonne marche de l'association, à l'éducation et la formation des joueurs et athlètes qui portent ses couleurs. Mon rôle en tant que président est celui de rassembleur et je fais de mon mieux pour que l'entente et la concorde soient omniprésentes parmi toutes les composantes de l'association. Et c'est grâce à cette entente que la Zitouna Sport a réalisé le parcours que vous avez évoqué. • Ne pensez-vous pas que la Zitouna Sport n'est plus cette association-locomotive qui formait les futurs grands noms du sport national ? C'est justement cette perte de tradition dans la formation que j'ai voulu réinstaurer dès que j'ai été chargé de la présidence du club. Mon pari était et reste de changer les mentalités de mettre l'accent sur la formation en fonction de nos moyens. A titre d'information, un peu plus de 50% du budget de l'association est destinée à la formation toutes sections confondues. Et pour parvenir à gérer convenablement un budget aussi modeste, il me fallait instaurer de nouvelles techniques de gestion en ciblant les priorités. Croyez-moi, ce n'est toujours pas facile d'y réussir quand on sait le difficultés rencontrées quotidiennement au niveau de la logistique : équipement, déplacements, salaires, location de lieux pour les entraînements... • Un budget de 95.000 dinars suffit-il à faire face à toutes ces dépenses ? Comment procédez-vous pour joindre les deux bouts ? En évitant les dépenses superflues dans la mesure où je tiens à vérifier en personne si chaque dinar est utilisé à bon escient. Je n'aime pas frapper aux portes pour avoir de l'argent. l'organisation de quelques manifestations sportives (tournoi d'échecs au mois de Ramadan, semi-marathon) permettent des entrées d'argent par le biais des sponsors. Cela a eu pour conséquences de réactiver quelques sections mises en sommeil. Je voudrais ajouter que le budget de la Zitouna Sport était aux alentours de 180.000 dinars en 2005 -2006, il est de l'ordre d'un peu plus de 95.000 dinars pour l'exercice écoulé. Restons dans le volet des dépenses et je cite un exemple. Je préfère l'acquisition d'équipements que de permettre à une section donnée de passer une nuit à l'hôtel. Je préfère utiliser mes connaissances pour assurer un transport gratuit d'une équipe que dépenser quelques dizaines de dinars. C'est ce que j'appelle aussi nouvelles techniques de gestion. • Que répondez-vous à ceux qui réclament le remboursement des avances en liquide faites pour couvrir les dépenses quotidiennes des sections ? A titre d'information, le budget de la Zitouna est établi comme suit : - 51% sont alloués à la promotion et à la formation - 6,2% sont alloués à la scolarisation et aux aides sociales. - 2,5% sont alloués aux salaires - 1,3% sont alloués aux frais généraux. Tous les entraîneurs, fournisseurs, transporteurs, location de salles et stade d'athlétismes, fédérations sont payés jusqu'au dernier millime. Je défie quiconque de m'apporter une preuve contraire. • A vous entendre parler, les choses sont donc au beau fixe dans le vécu quotidien de l'association ? je n'irais pas jusqu'à dire que tout est parfait mais nous faisons de notre mieux pour rester dans l'esprit créé et y a 80 ans par nos illustres prédécesseurs que je qualifie de géants à l'instar des Bergaoui, Miladi, Azzouz, Hassouna... A savoir faire un travail de promotion, rétablir la discipline, instaurer la concorde. • Que répondez-vous à ceux qui critiquent votre manière de gérer l'association ? Que je n'ai jamais cherché à faire cavalier seul, ce n'est pas dans mon tempérament. Que je n'ai jamais renvoyé quiconque et ce n'est pas de ma faute si quelques-uns ont choisi de partir. Que la porte est grande ouverte à tous ceux qui veulent servir bénévolement le club. Je dis non à la polémique. J'appelle à préserver ce bijou que nous ont légué nos prédécesseurs. Pour terminer, je tiens à remercier les autorités compétentes pour leur soutien précieux et pour avoir toujours maintenu un contact permanent avec l'association. Entretien conduit