Aujourd'hui restauré, l'édifice de Sidi Bou Saïd, ouvre de nouveau ses portes aux visiteurs à l'occasion de la fête du Mouled (la naissance du Prophète Mohammed) Entre temps, on s'en prend au soufisme Hier soir, une veillée spécialement organisée à l'occasion de la fête du Mouled, a eu lieu dans les locaux du mausolée de Sidi Bou Saïd pour célébrer la naissance de notre prophète Mohammed et la rénovation des lieux saints, qui, rappelons-le, ont été totalement ravagés par un incendie criminel dans la soirée du 12 janvier 2013. Un coup dur à cette Tunisie multimillénaire qui voit depuis des mois, une avalanche sempiternelle d'attaques criminelles contre des sites représentatifs de son Histoire et de ses cultes. Et pour cause, le nombre de ces incendies s'accroît de jour en jour pour atteindre une trentaine de lieux de dévotion réduits en cendres. Les auteurs ne sont autres que des radicalistes religieux toujours en fuite. On profane l'Histoire collective Les Tunisiens assistent ahuris et estomaqués à un film d'horreur dont les protagonistes ne sont autres que leurs semblables et les victimes, les saints qui ont toujours illuminé notre patrimoine culturel et religieux et alimenté notre imaginaire durant l'enfance. Sur la ligne de mire, les mausolées soufis, «zaouia», ou encore «mquam, » hauts lieux jonchés de notre Histoire collective. Ils sont, désormais, sujets à une série noire d'incendies criminels. Le dernier en lieu, celui de Sidi Ahmed Ouerfelli sis à Akouda (gouvernorat de Sousse). Un site qui a été attaqué la nuit mardi au mercredi 23 janvier 2013 par le jet d'objets incendiaires. Au résultat des courses : une trentaine de mausolées carbonisés et un passé réduits en cendres. Actes de vandalisme, viol du patrimoine tunisien, saccage et profanation de notre mémoire collective, les indignations fusent de partout. Pendant ce temps, les fauteurs et criminels courent toujours et seraient sûrement en train de préparer leur prochain coup. Ces actes itératifs perpétrés contre ces lieux de culte reflètent une nouvelle tendance étrangère à nos coutumes. Un nouveau fléau que l'on peut considérer comme un crime contre notre Histoire commune. Ces évènements annoncent l'avènement dangereux d'un extrémisme mécréant qu'il ne faut guère négliger. Le mausolée de Sidi Bou Saïd renaît de ses cendres Inscrit dans le patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1985, le mausolée de Sidi Bou Saïd est un édifice religieux et culturel qui a été récemment entièrement ravagé par un incendie criminel. Cet acte-là, qui n'est pas un acte isolé mais fait partie d'une kyrielle d'attaques contre les lieux de culte soufistes, a été fortement condamné par l'ensemble de la population tunisienne, classe politique, société civile ou citoyens. L'impact était tel que toutes les forces présentes tunisiennes se sont alliées pour que le mausolée de Sidi Bou Saïd soit restauré en un éclair de temps. Après l'incendie qui l'a ravagé un 12 janvier 2013, le lieu saint rouvre ses portes aux visiteurs, aujourd'hui, à l'occasion de la fête du Mouled (Naissance du Prophète). A ces travaux de rénovation, s'est jointe l'ambassade de France, qui avec sa contribution financière, elle a voulu son soutien à l'Histoire du patrimoine culturel tunisien et contribuer à sa sauvegarde. L'ambassadeur de France, M. François Gouyette a rejoint le maire de Sidi Bou Saïd, M. Raouf Dakhlaoui pour veiller ensemble à l'avancement des travaux de restauration et exprimer son soutien. Une cérémonie de veillée a eu lieu, hier soir au sein de cet édifice riche en Histoire. Des représentants de la société civile, des diplomates, des citoyens et des habitués des lieux ont célébré ensemble la réouverture de cet édifice.