Une première étape pour un front plus large «Cet accord répond à une nécessité historique», déclare Abdejlil Bédoui, vice-président d'Al-Massar «Le Front est à la fois politique et électoral», affirme Me Lazhar Akremi, porte-parole de Nida Tounès «Ce Front sera à cinq et même plus», assure Saïd Aydi, dirigeant à Al-Joumhouri Dans une ambiance chaleureuse et conviviale, le siège de Nida Tounès a abrité hier matin une cérémonie de signature d'un accord cadre établi entre ce parti, le Parti Républicain et La Voie Démocratique et Sociale plus connue sous le nom Al-Massar, en vue de la création d'un Front politique et électoral qui servira à unifier tous les efforts pour les mettre au service des intérêts supérieurs de la Nation. Ce front ambitionne de participer activement à la réussite de la transition dans le cadre d'une feuille de route à élaborer dans le cadre d'un consensus national avec des objectifs et des dates précises. Ce Front reste ouvert à tous les partis politiques comme le Parti Socialiste dirigé par Mohamed Kilani et le Parti du Travail Patriotique et Démocratique dirigé par Abderrazak Hammami. Toutes les parties qui sont d'accord sur la rupture avec le système despotique, la lutte contre la malversation et l'hégémonie partisane sur les rouages de l'Etat et tiennent à sauvegarder les principes de la Révolution sont tout aussi concernées par cet accord qui les lie. Dans cet accord cadre les signataires, s'engagent à unir leurs positions et leurs activités politiques y compris lors des prochains rendez-vous électoraux. Ils sont déterminés à agir pour la réussite d'un dialogue national sérieux pouvant débarrasser le pays de la difficile situation économique et sociale, élaborer une Constitution démocratique et protéger les institutions de l'Etat et ses ressources de l'exploitation partisane, tout en défendant les libertés publiques et individuelles, les droits syndicaux et garantir les conditions de transparence afin que les Tunisiennes et les Tunisiens auront le libre choix dans la désignation des postulants aux instances permanentes dans les prochaines élections en toute liberté, conscience et responsabilité. Une instance permanente commune sera créée pour le suivi et la coordination. Abdejlil Bédoui, vice-président d'Al-Massar, a déclaré au Temps que « la signature de cet accord constitue une bonne nouvelle pour les Démocrates et pour la Tunisie. C'est un accord qui répond à une nécessité historique. Il s'agit d'unir des forces qui partagent les mêmes idéaux et convictions sur des points fondamentaux, comme la nature de la société. Ce sont des partis modernistes et réformistes qui appartiennent à la mouvance centriste, avec ses ailes libérales, sociales et progressistes. C'est un atout important pour dépasser l'émiettement et créer de nouveaux rapports de force permettant de véritables horizons d'alternance. Ce Front se manifeste à la fois par son aspect sociétal et politique. Même si l'alternance ne se fait pas dans l'immédiat, l'équilibre des forces politiques, permettra sans aucun doute de faire face aux abus. Personnellement, j'espère que le rapprochement englobera le Front populaire. Les portes restent ouvertes pour toutes les forces réformistes et modernistes attachées au caractère civil de l'Etat. Le débat reste ouvert pour les questions économiques et sociales, pour trouver un consensus. » Lazhar Akrmi, porte-parole de Nida Tounès, précise que l'accord signé est « un accord cadre entre Al-Massar, le Parti Républicain et Nida Tounès. C'est une première étape pour un Front politique et électoral, unissant les forces démocratiques. Très prochainement le Parti Socialiste et le Parti du Travail Patriotique et Démocratique rejoindront le trio. Le Front est à la fois politique et électoral. Il est constitué pour créer un équilibre politique permettant l'alternance pacifique au pouvoir. Même si cette alternance ne se réalise pas dans l'immédiat, au moins ses garanties seront là ». Saïd Aydi, ancien ministre et dirigeant au Parti Républicain, estime que l'accord « est à la hauteur des enjeux de la période cruciale que traverse la Tunisie. Il s'agit de la constitution d'un Front politique et électoral pour réaliser les objectifs de la Révolution et faire aboutir la transition démocratique avec tous ses enjeux, comme la neutralité des ministères de souveraineté et des lieux de culte, mettre un terme à la violence des comités dits de protection de la Révolution, l'élaboration du code électoral et la mise en place des instances de régulation pour que les prochaines élections soient réellement transparentes. Tout cela exige de travailler ensembles pour aboutir à un projet commun. Le moment venu, nous nous consacrerons pour l'application de l'accord électoral. Il faut avancer sur le contenu du code électoral. L'accord d'aujourd'hui est important parce qu'il résulte d'une lecture commune des résultats des élections du 23 octobre. Le Front a été constitué pour servir d'alternative fiable et viable qui sauvera le pays. Ce Front sera à cinq et même plus. C'est une alliance ouverte. Il y a des préaccords avec deux autres partis, le Parti Socialiste et le Parti du Travail Patriotique et Démocratique. Ils rejoindront ce Front dans les jours qui viennent ». Quant à une éventuelle alliance avec le Front populaire, Saïd Aydi pense que « cette alliance est certaine sur le plan politique. Pourquoi pas sur le plan électoral ? ».