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Camille Sari , consultant international et spécialiste des monnaies et de la finance internationale
L'invité du mardi
Publié dans Le Temps le 05 - 02 - 2013

« L'épargne d'aujourd'hui fait l'investissement de demain et les emplois d'après demain. »
Camille Sari est conseiller économique, consultant international et spécialiste des monnaies et de la finance internationale. Il a enseigné dans différentes universités parisiennes dont Paris III-Sorbonne Nouvelle, Paris XII, Paris VIII et Paris XIII ainsi que dans de grandes écoles de commerce.
Il donne également des conférences au niveau international. Il a acquis une expertise sur l'évolution économique des pays émergents grâce à des missions économiques menées dans 52 pays. Il est membre de Confrontations Europe, un think-tank spécialisé en réflexions sur l'Union Européenne. Camille Sari a bien voulu nous faire le bilan de l'économie tunisienne et nous présenter la stratégie à suivre dans l'avenir
Economia : Tout d'abord comment évaluez-vous la croissance économique de la Tunisie ?
Le gouvernement table sur une croissance estimée à 4,5%, en 2013 avec comme hypothèse un prix d' un baril de pétrole est de 110 dollars et que le taux de change du dollar est d' environ 1,580 dinar. Il est prévue la création de bon nombre de nouveaux emplois notamment à travers le recrutement de 23 mille agents de la fonction publique et la réalisation de projets de développement dans les régions intérieures. Le gouvernement tunisien fera de plus en plus appel aux ressources nationales qui représentent 75% du total des ressources en Tunisie. Les rémunérations des fonctionnaires représentent 77% des dépenses de gestion alors que les subventions directes de l'Etat (produits de base, hydrocarbures et le transport) s'élèvent à 4 200 millions de dinars ou l'équivalent de 5,4% du PIB contre 5,9% en 2012. Le premier ministre tunisien provisoire Hamadi Jebali estime que le taux de croissance en 2012 sera de 3,5% et que 75 000 emplois seront crées dont 25 000 dans la fonction publique. Au cours du cinq premier mois de 2012, les importations de biens d'équipements ont augmenté de 11,1%, l'afflux des investissements directs étrangers s'est accru 19,3% pendant les 4 premiers mois alors que les recettes touristiques ont augmenté de 36% durant la même période. D'après le ministre Slim Besbes, durant les cinq prochaines années (2013-2017), le taux de croissance économique de la Tunisie devrait passer de 4,5% en 2013 à 5,1% en 2014, 6,3% en 2015, 6,5% en 2016 pour atteindre 7% en 2017. Quant au déficit du budget d'Etat, il est estimé en 2017 à 2,5% contre 3,1% en 2016, 4,1% en 2015, 5,3% en 2014 et 5,9 en 2013.
Cette croissance est-elle créatrice d'emplois ?
Le nombre de demandeurs d'emplois a dépassé 800 000 contre 500 000 avant la révolution. La situation en Libye (retour massif des Tunisiens), le ralentissement du secteur touristique, les réticences des investisseurs étrangers, la désorganisation des entreprises, des administrations et des banques en sont les facteurs explicatifs. Le taux de chômage a atteint 18,1% de la population active fin juin 2012 contre 18,9% au début de l'année. Le défi serait de compenser les destructions d'emplois conséquemment aux révoltes de fin 2010. Selon. Le pari du gouvernement de créer 90.000 emplois supplémentaires, par l'accroissement de la part de l'investissement public dans le PIB à 22,7%, mérite une analyse en termes du ratio coûts/rendements. Le choix des secteurs visés est important, notamment en ce qui concerne les mines et les industries manufacturières. Selon un rapport du gouvernement tunisien, les investissements directs étrangers ont ainsi atteint 1,12 milliard de dinars (565 millions d'euros) au premier semestre, un chiffre en hausse de 45% par rapport à 2011, mais inférieur de seulement 3% à celui des six premiers mois de 2010.La sécurité affecte le secteur touristique très sensible à cette composante. Le secteur touristique représente 5% du PIB, mais contrairement aux autres secteurs, ses recettes en devises revêtent une importance de taille pour les équilibres externes. Alors que dans le secteur manufacturier, la Tunisie peut exporter pour 100 $ et importer pour 85 $ et si elle réduit les importations, dans le tourisme il n y a que des rentrées en devise, le contenu importation est faible. Pour cette année, ce pays a déjà enregistré 40% de baisse. 40% de recettes, c'est 1 milliard 800 millions de dinars en devises.Le secteur touristique emploie également 400.000 personnes, 40% de moins de touristes, c'est 160.000 emplois qui viennent s'ajouter à la demande additionnelle d'emplois.Pour le secteur des biens, l'impact de la conjoncture n'est pas aussi sérieux que celui du tourisme.L'investissement privé vivra également un certain attentisme dans les prochains mois, le temps que la situation du pays se clarifie et qu'il y ait plus de visibilité, ceci sur le plan national. Ce qui arrive en Libye aggrave la situation de l'économie tunisienne. Car 11% des exportations se font vers ce pays et 10% des recettes touristiques se font avec lui. Certaines activités sont liées aux déplacements de personnes entre les deux pays.De ce fait, si rien n'est entrepris, la Tunisie ne pourra pas réaliser plus de 1% de croissance cette année, ce qui se traduit sur le terrain par la création de 20.000 emplois uniquement sans parler de la demande additionnelle annuelle de 80.000 jeunes diplômés. Des pertes d'emplois dans le secteur touristique, le retour de la main-d'œuvre tunisienne de Libye et un niveau de chômage élevé risquent d'aggraver la situation. La Tunisie doit réaliser un minimum de 2,5 à 3% de croissance, ce qui est nécessaire pour la création d'emplois. Il convient d'avancer sur le plan de la relance qui tient compte des priorités de l'économie et du pays.

L'inflation de 6% est-elle un handicap pour le pays ? Quel est son impact sur le pouvoir d'achat du citoyen ?
L'inflation, à 4.4 % en 2010, a dépassé l'objectif initial fixé à 3 %. Elle s'est maintenue à 4.7 % en 2011. Sur le plan extérieur, le compte courant a été affecté par la baisse des recettes touristiques et l'augmentation du déficit commercial. Le déficit courant s'est fortement augmenter, passant à 7.6 % du PIB en 2011, contre 4.7 % en 2010 et 2.8 % en 2009. Pour contenir le mécontentement social, le gouvernement va devoir maintenir les subventions aux produits de première nécessité et à l'énergie. Il devra aussi créer des emplois, dans la fonction publique aussi bien que par le biais d'investissements publics.Le point de départ de la révolution étant un malaise social dû aux inégalités et aux déséquilibres régionaux, au chômage des jeunes et à l'inégalité des chances, il faut lancer des actions sociales immédiates et améliorer les conditions de vie dans les régions défavorisées en les dotant d'infrastructures de base et de commodités préalables à tout développement économique, tels le logement, l'électricité, l'eau potable, les infrastructures sanitaires et routières, ce qui est également de nature à créer des emplois. Que peut-faire le citoyen compte tenu de la détérioration de son pouvoir d'achat ?
C'est l'Etat qui doit mettre en place des filets sociaux et une répartition des revenus en faveur des plus défavorisés. Un impôt sur la fortune et le patrimoine est un bon moyen de redistribuer ls richesses. C'est aussi une manière d'assurer la stabilité sociale et donc la stabilité économpique. L'Etat couvre ses dépenses de trois manières :
-la collecte des impôts mais on sait qu'au Maghreb les riches pratiquent l'évasion fiscale. Les recettes fiscales sont constituées de l'impôt sur les revenus, de l'impôt sur les sociétés, de la TVA, de l'impôt sur le foncier..
-l'emprunt. C'est la dette auprès du public national ou auprès des Etats ou sur les marchés financiers
-la création monétaire c'est la planche à billet mais c'est inflationniste.
L'épargne est passée de 22% à 16% du PIB. Cela pose t-il un réel problème pour l'investissement et la création d'emplois ? L'épargne d'aujourd'hui fait l'investissement de demain et les emplois d'après demain. Mais la désépargne peut signifier un surcroit de consommation et donc de croissance et d'emploi. Mais cela n'en prend pas le chemin en Tunisie car l'instabilité sociale et politique est rédhibitoire quant à l'afflux des capitaux et aux investissements étrangers directs. Il est à craindre une fuite des capitaux de la part d'opérateurs étrangers mais aussi des nationaux.Le rebond des investissements directs étrangers (IDE) de près de 45 % au premier semestre 2012 par rapport à la même période de 2011, reste à confirmer. Ces investissements ont atteint 1,064 milliard de dinars (802 millions d'euros environ) sur six mois. Faut-il relever le taux d'intérêt et créer une caisse des dépôts en Tunisie ?
A l'instar du système français, la Banque centrale de Tunisie (BCT) exerce une supervision des banques commerciales et fixe le taux de refinancement et la quantité des liquidités octroyées au système bancaire. Ce taux qui est directeur sert de référence de calcul du taux de base bancaire et par là même du taux créditeur qui sera facturé aux entreprises et aux particuliers. Celui-ci est majoré d'un taux de marge et d'une prime de risque. En tant que prêteur de dernier ressort la banque centrale doit se substituer aux banques défaillantes et rembourser les déposants dans une certaine limite. La BCT publie des statistiques et fournit des études économiques relatives à la conjoncture et à la prospective ainsi qu'aux agrégats monétaires. Elle recense les opérateurs économiques et établit des notations et des ratings afin d'évaluer leur solvabilité et leur endettement. A côté de ce financement central, les banques se financent auprès de leurs homologues sur le marché interbancaire à des taux au jour le jour, ou mensuels, trimestriels...
La BCT a réduit la voilure de son intervention monétaire durant la première moitié du mois de mars 2012 portant sur une injection moyenne de liquidité sur le marché de 3.729 MDT contre 3.917 MDT en février 2012.Le taux d'intérêt moyen s'est élevé au cours de cette période à 3,51% contre 3,42% pour le mois de février 2012.La persistance des pressions sur les prix de certains produits alimentaires frais sont à l'origine de la hausse du taux d'inflation, qui a atteint 5,4% durant les deux premiers mois de 2012, contre 3,2% au cours de la même période de 2011. Le taux d'inflation hors produits alimentaires s'étant maintenu au niveau de 4,1%.Il est curieux que la banque centrale tunisienne verse dans l'orthodoxie en, recommandant de suivre de près l'évolution de l'inflation, alors que le danger qui guette l'économie tunisienne est le cercle vicieux de la récession et la dégradation du marché de l'emploi avec tout ce qui s'en suit : moins de revenus fiscaux, une consommation au ralenti et de fortes tensions sociales génératrices d'instabilité économique. La BCT maintient le taux d'intérêt directeur inchangé et préconise un soutien accru du secteur bancaire afin de stimuler la croissance économique.Au total il convient de baisser les taux d'intérêt afin de stimuler la consommation et les investissements
La Tunisie doit --elle obeir aux exigences de la banque mondiale et opter pour des réformes rapides ? Les déficits budgétaires et courants devraient se creuser, à cause des effets de la révolution sur le tourisme et l'investissement étranger. La reprise s'annonçait prometteuse, grâce aux politiques macroéconomiques prudentes que la Tunisie poursuivait depuis des années. Des mesures avaient été prises dès le début de la crise mondiale de 2008/09. La croissance devrait néanmoins accuser un net ralentissement, ne dépassant pas 2% en 2012 contre 3.7 % en 2010 et 3.0 % en 2009.Les autorités tunisiennes tentent de ne pas dépasser un plafond de 47% en matière d'endettement public fin 2013. D'après les chiffres du ministre tunisien des Finances par intérim, le budget de l'Etat 2013 réservera 62% des dépenses de gestion au profit du secteur social et 63% des dépenses de développement pour le secteur économique.
La Tunisie est dans l'obligation de faire appel à des financements internationaux, comme ce prêt de 1 milliard de dollars négocié auprès de la Banque mondiale, la Banque africaine pour le développement et l'Union européenne. Mais ces emprunts entraine des conditionnalités qui empêcheront les autorités de mener des politiques économiques autonomes.
Quels financements innovants pour soutenir le développement économique de la Tunisie ?
La crise financière et économique mondiale a tari les financements. C'est pourquoi je propose de faire appel à des financements de pays arabes. Les réserves de change sont actuellement placées dans des obligations américaines et européennes et des actions dont la valeur est aléatoire.Les fonds pourront être investis dans des secteurs productifs de richesses dans les pays du Maghreb avec la technologie et know-how nord-américains et européens.La stabilité politique et sociale dépend du développement économique.En effet la crise financière nous enseigne que les financements de l'économie sont devenus rares et en même temps placer ses réserves de changes sur les marchés financiers est désormais risqué. Il serait plus judicieux de recycler les pétrodollars vers des investissements productifs au Maghreb en utilisant la technologie et le Know How des pays très industrialisés. -les Nord américains devraient s'intéresser davantage à la destination Maghreb en tant que lieu de tourisme alliant les dimensions culturelles, balnéaires, exotiques et utiliser le Maghreb comme porte d'entrée de trois profondeurs ; l'Europe, l'Afrique sub-saharienne et le moyen orient.
Le partenariat public-privé est-ce une solution ?
L'expérience soviétique et la domination du secteur publique ont échoué. Dans les pays en développement comme la Tunisie, il est nécessaire de combiner la force de frappe de du secteur public et l'entreprenariat privé. Mais il faut éviter la création de positions rentières et du népotisme comme ce fut le cas sous Ben Ali et choisir les secteurs productifs de richesses : donnant-donnant. L'Etat apporte son soutien via des structures publiques mais les entreprises doivent développer des activités productives et l'emploi.
L'Union économique entre les pays du Maghreb est-elle nécessaire pour sortir de la crise ?
Mais le Maghreb ne peut attirer des investissements que s'il est économiquement intégré. Le PIB des 5 Etats du Maghreb ne dépassent guère celui de la Grèce (350 Mds € contre 350 Mds €). Le poids des Etats-Unis est sans commune mesure avec un PIB s'élevant à15 000 Mds $ alors que celui du Canada avoisine les 1700 Mds $.Le Maghreb doit offrir un potentiel plus conséquent avec une population de 90 Millions d'habitants et des accords de libre échange ainsi qu'une plus grande harmonisation des règles douanières et commerciales. Les codes des investissements doivent se rapprocher. Les entreprises Nord-américaines auraient plus de visibilité et agiraient dans un marché ayant la taille critique.En constituant une communauté économique maghrébine, les 5 Etats offriront des opportunités réelles aux investisseurs Nord-américains et européens et dégageront la possibilité d'augmenter le taux de croissance du PIB de 2 à 3 %.Le Maghreb doit bénéficier de transferts de technologies et de savoir-faire. Sa jeunesse doit progresser en qualification dans les domaines techniques et technologiques. En outre une monnaie commune maghrébine coexistant avec les monnaies nationales sera un facilitateur des échanges et des investissements intra-maghrébins.
Chaque fois qu'il y a un nouveau gouvernement, on parle de chantiers et de priorités. Quelle stratégie doit suivre la Tunisie pour booster son économie ?
Dans la conjoncture actuelle, le facteur déterminant est la stabilité politique et sociale afin de retrouver les niveaux des recettes touristiques et des investissements aussi bien des nationaux que des étrangers. La balance des paiements doit retrouver ses équilibres et reprendre les programmes de diversification de l'économie. Cela passe par la réorientation des choix sectoriels dans le sens des créneaux de sous-traitance et de partenariats industriels en concert avec les groupes internationaux. Mais les marges de manœuvre pour relancer l'économie par une politique budgétaire expansionniste sont réduites. Le déficit budgétaire a atteint 4,8 % du PIB au premier semestre 2012, alors que l'hypothèse gouvernementale d'un taux de croissance du PIB de 6,6 % pourrait se révéler trop optimiste. Après la récession enregistrée en 2011 (- 1,8 % de croissance), l'économie et là même l'emploi ont du mal à se redresser. Le gouvernement tunisien table sur un taux de croissance de 4,5 % en 2013 et de 3,5 % en 2012.
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