Dans les cercles de la finance et notamment dans la Banque Centrale, il est question ces derniers temps de privatiser les banques relevant encore du secteur public. Ces institutions bancaires nous-dit on connaissent de grandes difficultés dont elles ne peuvent sortir. La décision n'est pas encore prise, mais les voies sont prospectées pour trouver les moyens de privatiser ces dites banques qui comptent parmi les plus importantes dans le pays et dont le rôle dans l'économie est de tout premier plan dans tous les secteurs et notamment dans l'agriculture pour la B.N.A, le bâtiment et l'habitat pour la BH Est-ce la solution pour dépasser les difficultés du moment ? Difficultés qui sont liées à la conjoncture particulière faite d'incertitude et de circonspection. Il y a un problème de liquidités, des crédits douteux, un faible apport d'épargne. Tous ces facteurs conjugués font que ces banques vivent presque au jour le jour avec comme conséquence un grand manque à gagner et des équilibres financiers fortement altérés. Mais n'y a-t-il pas à démontrer ? Une banque comme la B.N.A ne peut être perçue comme une simple banque de par son rôle déterminant dans l'investissement dans le secteur agricole et dans l'accompagnement des exploitants à travers les crédits de campagne et en cas de mauvaises récoltes par la rééchelonnement de leurs dettes. Mais ceci ne pouvait se faire, sans la garantie de l'Etat qui avait toujours la latitude d'effacer certaines de ces dettes pour permettre à ces exploitants d'emprunter de nouveau. Une fois privatisée cette banque n'aura d'objectif que de réaliser des bénéfices et n'aura plus ce rôle d'assistance aux agriculteurs en difficulté. La Banque de l'Habitat qui a supplanté la C.N.E.L a pour mission de venir en aide à ceux qui n'ont pas les moyens de construire et d'avoir un logement avec leurs propres moyens. Spécialisée en la matière, elle prête aussi aux promoteurs immobiliers. Il est vrai que des banques privées ont pris aussi ce chemin, mais la B.H de par sa mission initiale de son statut d'institution publique, il lui arrive de prendre certains risques que ses homologues privées évitent. L'autre grande Banque publique, en l'occurrence la S.T.B, touche à tous les secteurs et demeure pour sa part un acteur financier de grand secours pour l'économie du pays. Ainsi en privatisant ces trois institutions, le rôle qui leur a échu jusqu'ici ne le sera plus, sans compter que toute privatisation s'accompagne par des licenciements au sein du personnel et par un surcroît de rigueur dans les recrutements. Un autre problème se pose ainsi dont les répercussions sur le marché de l'emploi déjà précaire seront ressenties. Cela dit il est opportun de s'interroger sur les raisons réelles qui président à ce choix encore à l'étude.