L'aura dont jouit le Premier ministre sortant Hamadi Jebali qui a réussi, selon les observateurs, d'enfiler le costume d'homme d'Etat soucieux de l'intérêt national pourrait en faire le candidat idéal du mouvement Ennahdha à la prochaine présidentielle. Au mouvement Ennahdha, on n'écarte d'ailleurs pas cette possibilité. “Oui, M. Jebali pourrait être notre candidat aux élections présidentielles", a affirmé hier Sahbi Atig, président du groupe des élus du parti à l'Assemblée nationale constituante. «Hamadi a devant lui un radieux avenir, je veux dire un avenir politique», a déclaré aux médias le chef historique d'Ennahdha Rached Ghannouchi, le jour même où le président du gouvernement provisoire présentait sa démission et que le Conseil de la Choura d'Ennahdha se réunissait pour lui choisir un successeur. M. Jebali est devenu très apprécié par la majeure partie de l'opposition et de la société civile suite à l'annonce, le 6 février, le soir même de l'assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaïd, d'une initiative appelant à la constitution d'un gouvernement de technocrates indépendants des partis afin de mettre un terme aux tiraillements. la majorité des Tunisiens ont, ainsi, loué le courage de cet homme en rupture avec son propre clan qui n'a pas hésité à faire un coup de force au sein d'un parti particulièrement pointilleux sur la discipline interne. Après l'échec de son initaitivve refusée par son parti et par le Congrès pour la République (CPR) M. Jebali a eu le courage de démissionner, à l'opposé du président Moncef Marzouki dont beaucoup de Tunisiens se demandent pourquoi il s'accroche tant à son poste malgré des divergences profondes avec ses alliés.
Samir Dilou appelle à accélérer la rédaction de la Constitution Le ministre des droits de l'Homme et de la justice transitionnelle Samir Dilou a appelé, hier, l'Assemblée nationale constituante (ANC) à accélérer le rythme de la rédaction de la Constitution. S'exprimant au cours du congrès national du dialogue sur la rédaction de la Constitution organisé par le “Centre d'Etudes sur l'Islam et la Démocratie" à Tunis, le ministre a également appelé les différents partis représentés à l'ANC à trouver un consensus sur les principaux points en litige. Il s'est aussi dit favorable à l'inscription de l'universalité des droits de l'Homme dans la Constitution en cours d'élaboration Dans ce même chapitre, le ministre a estimé qu'il “ n'est plus possible désormais de faire machine arrière et de charger une commission d'experts de rédiger la Constitution en quelques semaines". M. Dilou a aussi plaidé pour un consensus autour des instances de régulation comme celles de la magistrature, des médias. Il a aussi appelé à promulguer la loi sur la justice transitionnelle afin d'entamer le traitement des crimes et des abus de plus de 50 ans de dictature.
Ennahdha concèdera la plupart des ministères de souveraineté Le mouvement Ennahdha a entamé, hier, les consultations relatives à la composition du nouveau gouvernement que le nouveau Chef du gouvernement, Ali Laârayedh est appelé à former d'ici 15 jours. Selon les premières indiscrétions le parti islamiste a accepté le principe de la neutralité de la majorité des ministèers régaliens. “La majorité des ministères de souveraineté seront confiées à des personnalités indépendantes", affirmé Ameur Laârayedh, président du bureau politique de mouvement. Plus explicite, le dirigeant d'Ennahdha Walid Bennani a indiqué, hier, que son aprti “ne gardera que le ministère de l'Intérieur" et que les autres portefeuilles régaliens devraient être confiés à des personnalités neutres. Selon certaines autres sources proches d'Ennahdha, le nouveau Premier ministre, Ali Laârayedh , ne devrait cumuler son nouveau poste avec celui du ministre de l'Intérieur contrairement à certaines rumeurs. A noter par ailleurs que plusieurs ministres du gouvernement Jebali devraient garder leurs postes. Il s'agit, entre autres, du ministre du commerce et de l'artisanat, du ministre de l'agriculture, du ministre de la Santé publique , du ministre des droits de l'homme te de la justice transitionnelle, du ministre des Affaires sociales , du ministre de la femme et du ministre de la formation professionnelle et de l'emploi. Le nouveau Premier ministre, qui a promis vendredi de former un gouvernement pour “tous les Tunisiens et Tunisiennes", devra concilier les positions de son parti, des partenaires en place et tenter de satisfaire des demandes de l'opposition