C'est désormais officiel. Le Premier ministre démissionnaire Hamadi Jebali ne sera pas reconduit. Le Mouvement Ennahdha a annoncé, hier dans un communiqué signé par le président du parti Rached Ghannouchi, que Hamadi Jebali a décliné l'offre de se porter candidat à la présidence du prochain gouvernement de coalition. Le parti précise dans ce même communiqué qu'il poursuivra les consultations à l'échelle interne ainsi qu'avec ses partenaires pour désigner le prochain Chef du gouvernement et le présenter au président de la République avant la fin de la semaine en cours. Le conseil de la Choura d'Ennahdha, qui s'est réuni hier soir, devrait trancher sur le nom du Premier ministre. Plusieurs dirigeants de premier plan du mouvement islamiste sont cités pour succéder à Hamadi Jebali comme Noureddine B'hiri, l'actuel ministre de la Justice, Ali Laârayedh, l'actuel ministre de l'Intérieur et Abdellatif Mekki, l'actuel ministre de la Santé. Hamadi Jebali a démissionné après le rejet de son propre parti de l'idée d'un gouvernement de technocrates, avancée le 6 février, le jour même de l'assassinat de l'opposant de gauche Chokri Belaïd, qui a aggravé la crise politique latente dans le pays. Mais il a laissé la porte entrouverte à sa reconduction à la tête du gouvernement à laquelle il a posé des conditions comme la fixation d'une date pour les élections générales et la formation d'un cabinet qui ne fasse pas l'objet de tiraillements politiques.
Ennahdha accepte la neutralité des ministères de la Justice et des Affaires étrangères Le mouvement Ennahdha, qui mène actuellement des tractations en vue de choisir le successeur du Premier ministre démissionnaire et de former un nouveau gouvernement composé de politiques et de technocrates a affirmé, hier, avoir accepté le principe de la neutralité de certains ministères de souveraineté revendiquée par l'opposition. " Nous acceptons la neutralité du ministère de la Justice. Nous discuterons également la neutralité du ministère des Affaires étrangères si l'intérêt du pays l'exige. Mais le ministère de l'Intérieur constitue une autre paire de manches au regard de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans nos murs", a révélé Noureddine B'hiri, l'actuel ministre de la Justice et l'un des candidats à la succession du Chef du gouvernement démissionnaire, Hamadi Jebali. M. B'hiri a également souligné "la neutralité du ministère de l'Intérieur en ces temps pourrait perturber le fonctionnement de ce département en raison des circonstances sécuritaires actuelles", rappelant que les services sécuritaires viennent juste de découvrir une importante quantité d'armes, dont des roquettes RPG et de Kalachnikovs dans la région de Mnihla". De son côté, le constituant et dirigeant d'Ennahdha, Habib Ellouze a précisé que son parti ne compte pas céder le ministère de l'Intérieur. "Ennahdha a fait preuve de beaucoup de souplesse en matière de négociations autour des ministères de souveraineté. Ennahdha a même proposé le ministère des Affaires étrangères à Ahmed Néjib Chebbi du parti Al Joumhouri. On a été également prêt à être souple en ce qui concerne le ministère de la Justice. Mai le ministère de l'Intérieur, c'est très délicat. Il s'agit de la sécurité dans le pays", a-t-il plaidé. Certaines sources proches d'Ennahdha estiment , cependant, qu'Ennahdha pourrait confier le ministère de l'Intérieur à une personnalité indépendante au cas où le parti Républicain accepte de rejoindre le gouvernement. Le parti de Ahmed Néjib Chebbi a, toutefois, affirmé hier qu'il est prêt à soutenir un gouvernement dans lequel les ministères régaliens sont neutres ,mais sans en faire partie.
L'absentéisme des élus de l'Assemblée Constituante sera sanctionné Un amendement devrait être introduit dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale constituante afin de sanctionner l'absentéisme des élus qui cause souvent des retards dans le démarrage des séances plénières et par conséquent dans la rédaction de la Constitution. Hier, 61 élus seulement sur les 217 membres de l'Assemblée étaient présents , vers le coup de 9 h30 à l'ouverture de la séance plénière consacrée à la discussion sur le brouillon de la constitution relative au pouvoir exécutif, législatif et relation entre eux. Selon l'élue Karima Souid, les présents étaient un élu d'Ettakatol, un autre de Nidaâ Tounes, un du CPR, cinq de l'Alliance démocratique, environ 70% des élus d'Ennahdha et quelques indépendants. Ce n'est pas la première fois que les élus qui ne refusent presque aucune invitation à participer à des talk-show sur les plateaux des chaînes télévisées boudent les travaux de l'ANC. A noter dans ce cadre que les élus du mouvement Ennahdha sont parmi les plus assidus.