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Le niet d'Ennahdha
Le gouvernement qu'a l'intention de constituer Hamadi Jebali
Publié dans Le Temps le 08 - 02 - 2013


"Trop peu et trop tard" selon Hamma Hammami
Après l'assassinat de Me Chokri Belaïd, Hamadi Jébali, chef du Gouvernement provisoire, a annoncé qu'il a opté pour la formation d'un Gouvernement composé de compétences nationales neutres qui n'appartiennent à aucun parti politique. Ce gouvernement devra travailler pour l'intérêt national, dans le cadre d'une mission précise qui consiste à gérer les affaires courantes du pays jusqu'aux prochaines élections.
Les membres de ce gouvernement ne se porteront pas candidats aux prochaines élections y compris Hamadi Jébali lui même.
Cette proposition aura-t-elle l'approbation des antagonistes ou se perdra-t-elle dans des conciliabules et querelles sempiternelles pour devenir mort née ?
Les premières réactions le lendemain de cette proposition n'augurent rien de concret et poussent même au pessimisme. Plusieurs sources iront jusqu'à évoquer des contacts qu'aurait eu le chef du Gouvernement avec des cadres financiers et bancaires qui exercent dans le pays et à l'étranger. Hier après la réunion du bureau exécutif, Abdelhamid Jelassi, porte parole d'Ennahdha a déclaré que son parti était opposé à la proposition de Hamadi Jébali et considérait qu'il était toujours possible de trouver un consensus au sein de la Troïka ou en l'élargissant pour la formation d'un nouveau gouvernement. Il a affirmé sur les ondes de Shems Fm, que son parti n'est pas d'accord avec la décision prise par le chef du Gouvernement de dissoudre le gouvernement de la Troïka.
« Il a agi individuellement et a pris une décision qui n'engage que lui. Nous, au parti Ennahdha, estimons que nous devons poursuivre nos pourparlers avec la Troïka sur le prochain remaniement, car nous sommes convaincus que le pays a besoin d'un gouvernement regroupant des personnalités politiques émanant des mouvements politiques majoritaires à l'ANC ».
Il a ajouté : « nous n'avons appris la nouvelle que lors de sa diffusion par les médias ».
Samir Dilou, ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, avait abondé dans le même sens sur les ondes de MosaïqueFM, en affirmant que son parti demeure convaincu que l'étape actuelle se gère par le consensus tout en tenant compte de la légitimité électorale. « La légitimité électorale se consolide par celle du consensus. Il est encore possible d'élargir la base du consensus », dit-il.
Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, va plus loin. « C'est trop tard et trop peu. Depuis sept mois on parle de changement de ministres. Il est nécessaire d'avoir un programme après avoir identifié les défaillances », dit-il. Pour s'interroger : le pouvoir est entre les mains de qui ? « Nous avons besoin d'un nouveau Gouvernement, dont nous devons débattre le programme. Il ne faut pas oublier que la Constituante est partie prenante dans la crise. Il faut organiser un congrès national de salut ».
Certains membres de la Constituante du groupe Ennahdha avançaient hier dans les coulisses de l'ANC de probables problèmes de procédure que peut connaître Hamadi Jébali pour former un nouveau gouvernement. Certains parlent de l'éventualité de sacrifier le chef du Gouvernement actuel.
Lazhar Akremi, porte-parole de Nida Tounès, rappelle dans une déclaration au Temps que son parti avait appelé depuis un an pour la formation d'un gouvernement de compétences. « L'intérêt du pays doit primer sur toute autre considération », dit-il. Il rappelle à certaines personnalités de l'opposition qui demandent le départ de Hamadi Jébali, qu'avant on se suffisait de la revendication de la neutralité des ministères de souveraineté.
Ahmed Brahim, président du parti Al-Massar, déclare au Temps, que « le pays passe par une crise très grave. Elle doit être discutée sérieusement. Il faut défendre et privilégier la sécurité et la stabilité du pays ».
Quant à la proposition de former un Gouvernement de compétences, Ahmed Brahim affirme qu'il faut qu'il y ait des consultations et des discussions au sein de l'ANC ».
Contraste ou paradoxe : les faucons d'Ennahdha se retrouveront-ils pour la première fois de l'autre côté de la barrière et dans la même position que certains opposants ? Hamadi Jebali serait-il seul ? Jusqu'à quand ?
Hassine BOUAZRA

Scénarios pour un remaniement
Hamadi Jebali pourra-t-il y réussir ?
.Il n'est pas exclu qu'il soit amené à démissionner
.Procédures compliquées
Le triste évènement de l'assassinat de Chokri Belaïd a secoué de leur torpeur tous ceux qui vivaient au quotidien cette dérive sécuritaire qui allait crescendo, sans y accorder l'importance nécessaire pour l'endiguer. A dessein, ou par excès d'indolence ? On ne saurait trop quoi dire, surtout lorsqu'on assiste, dans les discours politiques à différents points de vue, qui laissent coi. D'autant plus qu'ils émanent de personnes averties certes mais point convaincants.
Ce militant a payé de sa vie, pour la défense des libertés et la consolidation de la démocratie, pour que vivent les générations futures dans la dignité et la liberté. Comme le « dormeur du val » de Rimbaud, il dort tranquillement, avec des trous à la poitrine, démontrant l'atrocité de l'acte et le degré que peuvent atteindre certains, dans la méchanceté et l'égoïsme. Ils ne cherchent pas le bien du pays mais les fauteuils. Des fauteuils confortables qui tiennent pour longtemps, au détriment des nobles valeurs de la République.
Le premier ministre avait lui-même tiré la sonnette d'alarme en annonçant la formation imminente d'un nouveau gouvernement de technocrates, en précisant que seules les compétences seront prises en considération et sans tenir compte d'aucune appartenance politique.
Bien qu'il ait précisé que son idée était faite avant l'assassinat de Chokri Belaïd, on est quand même enclin à dire que c'est surtout l'évènement qui l'a décidé.
Cependant quelle serait la procédure selon laquelle, la formation annoncée pourrait se réaliser ?
Il y a deux alternatives possibles, selon la loi constituante du 16 décembre 2011, relative à l'organisation provisoire des pouvoirs publics
1)Le chef du gouvernement peut lui-même démissionner, et dans ce cas, c'est au chef de l'Etat de nommer un nouveau chef du gouvernement, en vertu de l'article 11 de la loi, et l'assigner à former un gouvernement. Il peut également, reconduire l'ancien chef du gouvernement, et s'il accepte, lui demander de former un gouvernement en vertu de l'article 15 de la même loi.
2)Le chef du gouvernement peut amener les ministres à démissionner, afin de former un gouvernement avec de nouveau ministres.
Toutefois et dans l'une ou l'autre de ces deux alternatives, le président de la République, auquel le nouveau gouvernement est soumis, doit en informer le président de l'ANC. Ce dernier convoque à une assemblée générale, au plus tard, dans les trois jours, pour approbation, à la majorité absolue des membres.
Quid en cas d'impasse ?
Toujours selon le même article 15, et en « cas de non constitution d'un gouvernement dans un délai de 15 jours, ou dans le cas de l'échec à obtenir la confiance de l'ANC, le président de la République procédera à des consultations avec les partis, les coalitions et les blocs parlementaires pour attribuer à une personne la formation du gouvernement en suivant les mêmes procédures et les mêmes délais. »
Toujours est-il et quel que soit X, le chef du gouvernement doit avoir reçu la confiance de l'ANC.
Un candidat d'un parti majoritaire à l'assemblée
Il est énoncé à l'article 15 de la loi précitée : « Le président de la République assigne au candidat qui a remporté le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée constituante de former un gouvernement... »
Le problème du choix d'un candidat parmi le parti majoritaire reste toujours posé, malgré la volonté de Hamadi Jbali de vouloir le dépasser selon sa dernière allocution.
La tâche n'est donc pas facile, mais il est primordial de dépasser les intérêts liés aux partis et aux formations politiques, pour le seul intérêt de la Tunisie.
Conjuguer les efforts dans ce sens n'est pas trop demander, afin d'éviter que le pays sombre dans la déroute et le chaos. Il y va de l'avenir des jeunes générations qui comptent sur la sagesse et la bonne foi de leurs aînés, auxquels ils restent, coûte que coûte, attachés.
Ahmed NEMLAGHI

Le défi de Hamadi Jebali
seul contre tous ?
Le Chef du Gouvernement, M.Hamadi Jebali, a fait mercredi soir, une déclaration en guise d'engagement avec un projet de relance susceptible de donner un nouveau souffle aux démarches gouvernementales inhérentes aux objectifs de la Révolution.
D'un ton ferme, M. Jebali a annoncé la constitution d'un nouveau gouvernement composé de technocrates, n'ayant aucune appartenance politique, tout en appelant les partis, la centrale syndicale, la société civile et tout le peuple tunisien à tirer, désormais, dans la même direction et à s'unir pour réussir la phase transitoire, en privilégiant l'intérêt suprême du pays, avant toute autre considération partisane ou idéologique.
Le Premier ministre a lancé également un appel solennel aux élus de la Constituante, afin de passer à la vitesse supérieure quant à l'élaboration de la Constitution. « Il ne faut pas perdre de temps pour passer aux élections le plus vite possible. Ça fera du bien au pays », a insisté M. Hamadi Jebali qui a précisé que les membres du nouveau gouvernement n'auront pas le droit de se porter candidats aux prochaines élections.
Même si cette déclaration a marqué quelque peu, un temps de retard, elle n'a pas manqué toutefois d'apporter une lueur d'espoir à des Tunisiens, stressés depuis belle lurette par les vicissitudes de la vie et surtout par le récent tournant entaché de violence et ponctué malheureusement par l'assassinat de Chokri Belaïd.
Il s'agit bien là, d'un signe de courage du chef du gouvernement qui a tenu à assumer pleinement son rôle comme Homme d'Etat.
Néanmoins, cette décision du reste salutaire, a été violemment contestée par les partis politiques, dont « Ennahdha » même, auquel M.Hamadi Jebali fait partie. Il suffit de jeter un coup d'œil sur le réseau de facebook pour se rendre compte du risque pris par M. Hamadi Jebali en optant pour un tel choix.
En effet, le Premier ministre s'est ouvertement désengagé de toute alliance partisane et même de la Troïka considérant que la responsabilité de diriger ce pays est un pari à gagner, absolument, pour mériter et justifier la confiance du peuple tunisien.
« Gouvernement, partis politiques, syndicats, société civile et toutes les composantes de la nation, sommes tous impliqués dans cet engagement. Soit on réussit, soit on échoue. Remettons-nous au travail et qu'on en finisse avec les sit-in et les revendications. Le pays ne peut plus supporter davantage de fardeaux », a mentionné M. Jebali, réitérant ainsi les Tunisiens, toutes étiquettes partisanes confondues, à faire preuve de sagesse et répondre à l'appel de la raison, pour le bien de la Tunisie.
Les propos du chef du gouvernement qui ont reflété une sincère volonté de sortir le pays de l'impasse, a apporté du baume au cœur des Tunisiens. Désormais, la balle est dans le camp des partis politiques, ceux de l'opposition et plus particulièrement ceux de la Troïka, afin de s'allier à l'engagement de M.Hamadi Jebali, dans la mesure où le pays sera sans aucun doute, grand bénéficiaire.
Au cas où les propos du Premier ministre n'auront pas de répondant, la situation s'aggravera davantage, mais une chose est sûre, l'histoire ne pardonnera jamais les contestataires qui auront privilégié leurs propres intérêts et ceux de leurs partis au détriment de la Tunisie.
En un mot, il s'agit là, d'un examen afin de jauger la maturité politique et le sens du patriotisme des uns et des autres. Et qu'on sache bien que le jour « J » aux moments d'aller aux urnes, les Tunisiens n'auront pas la mémoire courte, pour tout ce qui s'est passé et de toutes les réactions et agissements survenus depuis la Révolution du 14 janvier 2011.
A bon entendeur.


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