La nomination d'Ali Laraayedh par Ennahdha pour former le prochain gouvernement a suscité des réactions différentes. Si Ennahdha et le CPR voient en M. Laarayedh un homme d'Etat, l'opposition ne le pense pas ; elle a rappelé au mouvement les échecs de son homme. « Cette nomination est contre les intérêts du pays », a déclaré Issam Chebbi, un dirigeant à Al-Jomhouri, hier soir sur Nessma TV. Ahmad Néjib Chébbi, président d'Al-Jomhouri, a déclaré, sur Radio Express Fm, que la prochaine période exige la désignation d'un homme de consensus pour être à la tête du gouvernement, mais Ali Larayedh ne l'est pas. Le secrétaire général d'Al-Watad, Mohamed Jmour, a affirmé qu'Ali Larayedh fait parti d'un « gouvernement voué à l'échec ». Il s'est déclaré en faveur d'un congrès de salut national qui donnerait naissance à un gouvernement de compétences. Khmaies Ksila, membre de Nidaa Tounes, a indiqué sur BBC que son parti ne soutiendrait pas le gouvernement d'Ali Laarayedh si les ministères de souveraineté ne soient pas neutralisés. Le même avis a été réitéré par Mohsen Marzouk. De même, Héchmi Hamdi, leader de la Pétition Populaire, a souligné que ses députés voteraient contre la nomination d'Ali Laarayedh. Le Front Populaire n'a aucun problème avec la personne d'Ali Laarayedh, a déclaré Fouad Themeur membre du front à Shems FM. « Mais Ali Laarayedh n'est pas la bonne personne pour ce post », a-t-il ajouté. La page officielle du Nidaa Tounes sur Facebook vient de publier une vidéo dans laquelle Noureddine Ben Ticha souligne que M. Laarayedh a échoué comme un ministre de l'intérieur, mais il a réussi à désigner des Nahdhaouis à la tête du gouvernement. D'autre part, les politiciens du CPR, d'Ennahdha, et d'autres partis islamistes ont salué la candidature de M. Laarayedh tout en exprimant leur optimisme quant au travail qui sera réalisé sous son cabinet. « Ali Laarayedh est un homme militant», a déclaré Abderraouf Ayadi, leader du mouvement WAFA à la chaine Al-Motawassat, « nous n'avons aucune objection à son encontre ». Mohamed Goumani, secrétaire général du mouvement de « La réforme et le développement », pense qu'Ali Laarayedh est digne de ce poste, et affirme que son parti le soutiendra. Abdelwahab Maater, membre du CPR, qualifie cette nomination d'un « bon choix ». Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahdha a indiqué dans une interview accordée à l'agence TAP qu'une coalition pentapartite est en cours de formation, une coalition qui comprendrait les partis de la Troika (Ennahdha, CPR, Etakattol), le mouvement WAFA, et le parti Al-Amen. Noureddine Bhiri, ministre de la justice sortant et membre d'Ennahdha, souligne qu'Ali Laarayedh est l'homme de la situation. Plusieurs politiciens ont eu des réservations, en refusant de juger la personne de Laarayedh et en appelant à juger son programme. Mohamed Bennour, porte parole d'Etakattol, a lié la participation de son parti au prochain gouvernement au programme du nouveau cabinet de Laarayedh. Egalement, le parti L'Initiative n'a aucun problème avec l'homme, ni avec Ali Laarayedh en tant que chef du gouvernement, révèle la porte parole du parti dans une interview accordée à Assabah News.