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La situation n'est pas encore très favorable, disent ces compétences Intégration des compétences scientifiques tunisiennes à l'étranger dans le développement du pays
5% seulement des étudiants envoyés à l'étranger retournent au pays Lors d'un symposium national sur ‘'l'intégration des compétences scientifiques tunisiennes à l'étranger dans l'enseignement supérieur, la recherche scientifique et le transfert technologique'', ouvert lundi matin 25 février dans la banlieue de Gammarth, à Tunis, plusieurs participants ont estimé que les causes à l'origine de la désaffection montrée par les compétences scientifiques tunisiennes à l'étranger à l'égard de la participation à l'effort de développement en Tunisie, n'ont pas disparu et restent en vigueur, malgré les changements profonds qu'a connus la situation dans le pays, après la révolution. Ce symposium de deux jours a été organisé à l'initiative du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de concert avec d'autres partenaires dont le secrétariat d'Etat à l'émigration. Outre l'instabilité, les luttes politiques et les menaces de révision pesant sur le modèle de société tunisien ouvert à la modernité, les participants parmi les compétences scientifiques tunisiennes à l'étranger ont déploré la persistance des mêmes attitudes et approches que celles du passé au niveau des établissements d'enseignement supérieur et de recherche scientifique, s'agissant notamment de l'attitude envers le rôle que peuvent assumer les compétences scientifiques tunisiennes à l'étranger. Ils nous ont dit qu'au niveau des établissements tunisiens d'enseignement supérieur et de recherche scientifique, on regarde les compétences scientifiques tunisiennes à l'étranger comme étant des rivaux et des éléments propres à ébranler les habitudes et les bases du système en place, affirmant qu'il y existe, encore, des centres de pouvoir qui ont peur de perdre leurs positions et leurs privilèges. L'un de nos interlocuteurs a évoqué le cas d'une enseignante universitaire tunisienne de haut niveau en France ayant le doctorat dans des études d'ingénieur qui a présenté sa candidature à un poste vacant dans sa spécialité dans un établissement d'enseignement supérieur en Tunisie, dans le cadre d'un concours national, mais elle n'a pas été reçue, et son poste a été accordé à une candidate tunisienne établie en Tunisie qui n'a pas le doctorat et le niveau de la première candidate. Aussi, l'accent a été mis sur la nécessité de rectifier ces attitudes et de regarder les compétences tunisiennes à l'étranger comme des éléments qui complètent les compétences de l'intérieur, contribuent à l'enrichissement de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Tunisie, et sont à même de remplir un rôle actif et de premier plan en matière de transfert technologique. Témoignage accablant Or, au niveau du transfert technologique, justement, les vieux et mauvais reflexes continuent de jouer et d'agir négativement, parfois aux dépens de l'intérêt du pays, comme le prouve le cas du professeur Mohamed Dallel (30 ans), enseignant chercheur en France dans la spécialité du génie des procédés. Il nous a indiqué avoir présenté à une équipe de chercheurs tunisiens, dans un établissement en Tunisie, à l'initiative de son patron et directeur français, en France, un projet de recherche sur l'extraction de fibres naturelles propres à être utilisées dans le textile technique , à partir de l'alfa produite en Tunisie dans les régions intérieures du Centre ouest ( Kasserine, le Kef, Gafsa), mais les chercheurs tunisiens ont refusé l'offre. Le laboratoire français s'est alors adressé à une équipe de chercheurs au Maroc qui a accepté immédiatement de collaborer au projet. Une telle gaffe intervient au moment où l'alfa tunisienne continue d'être utilisée uniquement pour la fabrication du papier dans l'usine de Kasserine, dans des conditions devenues très aléatoires, au vu de la baisse continue de la demande de cette usine, ne dépassant pas cette année, 3000 tonnes, contre 35000 tonnes dans ses jours de gloire. Clivage entre le discours politique et la réalité La séance d'ouverture du symposium a mis en évidence l'existence d'un véritable clivage entre le discours politique, tout juste plein de bonne volonté, et la réalité telle qu'elle nous a été rapportée, par nos interlocuteurs, et ce pratiquement comme autrefois, sans aucun changement. Pourtant, dans son allocution, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moncef Ben Salem, n'a pas manqué de lancer un cri d'alarme concernant ‘'l'érosion des compétences scientifiques nationales'', comme il a dit. La Tunisie envoie chaque année, depuis des décennies, quelque deux cents de ses meilleurs étudiants dans les branches scientifiques et techniques pour compléter leur formation dans les pays européens, France et Allemagne notamment, et revenir, ensuite, au pays, en leur accordant des bourses d'études substantielles. Selon le ministre, le coût de la formation de l'étudiant tunisien dans ces pays européens est 40 fois (quarante fois) supérieur au coût de la formation en Tunisie, mais 5% seulement de ces étudiants retournent en Tunisie après l'achèvement de leurs études à l'étranger.