Un taux de renouvellement proche de 50% 28 ministres et 8 secrétaires d'Etat Le feuilleton du remaniement ministériel continue son bonhomme de chemin comme si de rien n'était, alors que le pays tout entier retient son souffle dans l'attente d'un gouvernement qui puisse enfin présenter un programme à même de venir à bout de tous les obstacles qui se dressent pour relancer l'économie du pays, procurer de l'emploi, débarrasser le pays de la violence, instaurer un climat de sécurité et de quiétude et réussir les prochaines échéances électorales. La commission chargée de l'élaboration du programme du prochain gouvernement a repris, hier ses travaux en présence, entre autres, de Noureddine B'Hiri, Ameur Laârayedh, Mouldi Riahi, Tarek Kahlaoui, ainsi qu'un représentant du mouvement Wafa qui avait boycotté la réunion de la veille... Ce document devra élaborer la feuille de route politique avec ses points les plus importants du programme comme, la garantie de la neutralité de l'administration, la révision des anciennes nominations, l'activation du dialogue national avec tous les partis politiques pour la mise en place d'une feuille de route... La composition du nouveau Gouvernement s'achèvera-t-elle avant vendredi, dernier délais ? A l'heure où les négociations se poursuivent, le Secrétaire général du Gouvernement a formulé une demande officielle adressée au chargé du contentieux de l'Etat revendiquant le gel des activités des Ligues de protection de la Révolution. Cette initiative est le premier pas dans le sens de la dissolution de ces ligues. On commence par l'avertissement, chose déjà faite. On passe au gel pour arriver à la dissolution, un mois après. Cette initiative aidera-t-elle à trouver un consensus ? L'Alliance Démocratique est très sollicitée pour entrer au prochain gouvernement. Sa participation éventuelle sera la preuve d'un élargissement de la base politique du pouvoir. Mehdi Ben Gharbia, membre fondateur de l'Alliance, précise au Temps que « les divergences existent encore. Il y a eu des avancées, comme le gel des Ligues de protection de la Révolution. L'engagement du gouvernement à monopoliser la violence légale est chose positive. Dans l'architecture du Gouvernement, des divergences existent. Si le ministère de la Justice ne pose pas de problème, c'est le proposé au ministère de l'Intérieur qui n'a pas gagné l'unanimité ». Déjà beaucoup de voix se sont élevées contre la nomination de Habib Jomli à la tête du ministère de l'Intérieur. L'Alliance Démocratique va-t-elle participer au prochain Gouvernement ? La réponse de Mehdi Ben Gharbia : « 50% oui et 50% non ». Du côté d'Ettakatol, une réunion du bureau politique devait avoir lieu hier après-midi. Mohamed Bennour, porte-parole du parti, s'empresse de dire à titre personnel que « beaucoup de revendications émises par Ettakatol sont en train de se réaliser progressivement, comme celle ayant trait à la neutralité des ministères de souveraineté. Le consensus doit régir le choix des personnalités indépendantes qui sont appelées à présider ces départements. Nous avons tenu compte de l'avis des magistrats et des avocats. Pour le ministère de l'Intérieur on n'a pas trouvé la personne qui aura l'aval de tous. Nous avançons puisque le secrétaire général du Gouvernement a présenté une demande de gel des activités des Ligues de protection de la Révolution. C'est une position intermédiaire qui va dans le sens de la dissolution de ces Ligues ». Mohamed Bennour reconnaît qu'il y a une tendance générale pour trouver un consensus. Il rappelle qu'au lendemain des élections du 23 octobre « Ettakatol est entré au Gouvernement, un choix difficile pour ne pas se figer en spectateur indifférent. En politique, il faut être productif. A l'étranger on apprécie beaucoup l'expérience tunisienne. On considère qu'elle est la meilleure dans la mesure où elle a évité la confrontation et la bi-polarisation. Cohen Bendit, lors de sa visite en Tunisie avait déclaré que l'expérience tunisienne est bonne et qu'il faut la renforcer. La neutralité des ministères de souveraineté représente en elle-même un grand acquis». La tendance générale est au maintient d'Ettakatol au sein de la coalition au pouvoir. Le groupe Liberté et Dignité des dissidents du parti Al Aridha Châabia de Hachemi Hamdi, peut participer au prochain Gouvernement. C'est un groupe dirigé par Bahri Jelassi qui n'avait pas hésité à défendre le mariage des mineurs sur les plateaux de télévision. Selon les dernières fuites concernant la composition du Gouvernement on parle de 28 ministres et 8 secrétaires d'Etat. Ennahdha disposerait de sept ministres et deux secrétaires d'Etat, sans compter les conseillers. Le Congrès pour la République (CPR) participerait avec quatre ministres, au cas où Mohamed Abbou voudrait bien intégrer le Gouvernement. Le groupe Liberté et Dignité aurait deux portes-feuilles. L'Alliance démocratique, au cas où elle accepterait d'entrer au Gouvernement, aurait deux ministères. Le taux de renouvellement avoisinerait les 50%. La question qui reste posée de quel programme disposera ce gouvernement ?