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Nécessaire mais pas suffisant
Des partis politiques réagissent à la déclaration de Ghannouchi
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 02 - 2013

Nouveau rebondissement dans le nouveau feuilleton de formation du prochain gouvernement Ali Laârayedh.
Ennahdha vient, en effet, de déclarer, selon son président, Rached Ghannouchi, qu'elle accepte que les ministères de souveraineté soient confiés à des personnalités indépendantes.
Comment les principaux acteurs du paysage politique national ont-ils réagi à cette nouvelle proposition qui se veut un signe ?
Ce geste de décrispation venant de Montplaisir encouragera-t-il des partis politiques dont les responsables ont déjà rencontré Laârayedh à reprendre les concertations, maintenant que l'une de leurs principales exigences est sur la voie d'être concrétisée ?
La Presse a donné la parole à Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounès, Mohamed Jemour, secrétaire général adjoint du Parti des patriotes démocrates unifié, Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol, Néji Jalloul, membre du bureau politique d'Al Joumhouri, et Mahmoud Baroudi, membre du bureau constitutif de l'Alliance démocratique.
Témoignages.
Béji Caïd Essebsi (président de Nida Tounès`) « Le salut est dans un gouvernement de salut »
L'acceptation par Ennahdha de la neutralité des ministères de souveraineté n'est pas nouvelle, c'était l'une de nos conditions pour participer au 2e gouvernement de Hamadi Jebali. Mais Nida Tounès était pour un gouvernement de compétences nationales. Maintenant, c'est du gouvernement d'Ennahdha qu'il s'agit où Ali Laârayedh a remplacé Hamadi Jebali. Nous ne sommes pas, donc, concernés par ce gouvernement où on reprend les mêmes et on recommence.
Nos conditions sont claires : outre la neutralité des ministères régaliens, nous sommes pour la dissolution des ligues de protection de la révolution qui perturbent l'ordre public et pour la révision des nominations effectuées dans la Fonction publique et ailleurs.
Enfin pour partir sur de bonnes bases, il est nécessaire de connaître toute la vérité sur l'assassinat de Chokri Belaïd en révélant les noms des vrais commanditaires, car un gouvernement ne peut réussir sans que le peuple ne sache la vérité sur cet assassinat politique. Il faut que le peuple soit sécurisé et rassuré afin d'avoir un minimum de confiance dans le prochain gouvernement, d'autant qu'il existe des listes d'autres personnalités qui sont également menacées et ciblées par des meurtres.
A mon avis, la meilleure solution et le vrai salut je dirais, c'est d'instaurer un dialogue dans le but de former un gouvernement de salut national. Un dialogue sans exclusion regroupant tous les partis, organisations nationales, y compris l'Ugtt et l'Utica, ainsi que des représentants de la société civile. C'est seulement à ces conditions que l'on pourra repartir du bon pied.
Mohamed Jmour (secrétaire général adjoint du Ppdu) : «Les jeux sont faits»
La déclaration de Rached Ghannouchi relève d'un scénario qui était prévisible, car Ennahdha a fini par mettre la main sur le ministère de l'Intérieur en plaçant des hauts responsables et des cadres proches de son Parti à des postes clès. Comme c'est le cas, entre autres, pour les gouverneurs, les délégués et les «Omda». Et cela non pas selon des critères de compétences, mais selon des considérations partisanes.
Maintenant, nommer une personnalité indépendante à la tête du ministère de l'Intérieur ne change pas la donne, d'autant que seul Ali Laârayedh, en tant que chef de gouvernement, est habilité, selon la petite constitution, à nommer de hauts responsables au sein des ministères de l'Intérieur, de la Justice et autres.
Par conséquent, si Ennahdha a accepté la neutralité des ministères de souveraineté, c'est parce que cela ne change rien à la situation, surtout que le chef de gouvernement appartient à ce mouvement. Les jeux sont donc faits.
Nous sommes, ainsi, sceptiques quant à la déclaration de Rached Ghannouchi qu'on doit prendre avec beaucoup de réserves et il faut être d'autant plus prudent qu'Ennahdha, le CPR et le mouvement Wafa représentent les plus grands adversaires de l'idée d'un gouvernement de compétences nationales.
Rached Ghannouchi croit pouvoir faire avaler la pillule au peuple en acceptant la neutralité des ministères régaliens, or il oublie que la majorité des partis d'opposition ont demandé la révision et la remise en cause de certaines des nominations dans les différents ministères et pas seulement ceux qui relèvent de la souveraineté.
Ainsi la nomination de personnalités indépendantes à la tête des ministères régaliens est à nos yeux indissociable à la révision de ces nominations au sein de ces ministères ainsi que d'autres. Et afin qu'on puisse le croire, Rached Ghannouchi doit déclarer qu'il accepte également la révision de toutes ces nominations. Or, il ne l'a pas fait et ne le fera jamais.
Nous avons par ailleurs exigé la dissolution desdites ligues de protection de la révolution qui sont des milices parallèles. Or, Ghannouchi ne s'est pas engagé à les dissoudre. Et c'est là une raison de plus pour ne pas avoir confiance. Je dirai, donc, que nous ne soutiendrons pas un gouvernement qui ne sera pas capable de sortir le pays de la crise économique, sociale et sécuritaire dans laquelle il se débat.
C'est pourquoi nous œuvrerons à l'organisation d'un congrès de salut national, sans exclusion aucune, où Ennahdha, le CPR et Ettakatol seront conviés».
Mohamed Bennour (porte-parole d'Ettakatol) : «Nous vendrons très cher notre peau»
«Ettakatol n'a pas encore donné son accord pour participer au gouvernement Ali Laârayedh. Nous enregistrons avec satisfaction l'acceptation par Ghannouchi de la neutralité des ministères de souveraineté. Mais la question qui se pose est la suivante : quelles sont ces personnalités qui vont être nommées à la tête de ces ministères? Il faudrait qu'on sache. Nous demandons également un équilibre entre les partis concernant l'attribution des ministères ainsi que la révision des nominations qui ont été faites au sein des ministères. Nous vendrons très cher notre peau.
Autre conditions pour notre participation : la dissolution desdites ligues de protection de la révolution ainsi que la neutralité des mosquées, actuellement dominées par les salafistes, et qui diffusent des discours de haine et de violence. Alors que leur rôle est plutôt de prôner le bien, l'amour d'autrui, et la tolérance».
Néji Jalloul (membre du bureau politique d'Al Joumhouri) : Les concertations avec Laârayedh doivent reprendre le plus tôt possible
Les déclarations de Ghannouchi constituent une ouverture réelle mais nous attendons pour voir.
A Al Joumhouri, nous appelons à ce que la désignation des ministres qui auront à diriger les ministères régaliens obéisse à la règle du consensus. Nous exigeons que ces personnalités soient réellement indépendantes et bénéficient de l'appui des principaux partis politiques agissant sur la scène nationale.
Maintenant, chaque parti ayant été consulté par Ali Laârayedh est appelé à présenter «ses propres personnalités indépendantes» et les heureux élus seront issus du consensus. C'est pourquoi les concertations doivent reprendre le plus tôt possible.
Seulement, Al Joumhouri a d'autres exigences, principalement la dissolution pure et simple des ligues de protection de la révolution.
Ensuite, la constitution de commissions nationales chargées de réviser les désignations opérées par Ennahdha dans l'administration centrale et régionale, y compris au sein du ministère de l'Intérieur.
Enfin, la neutralité des mosquées et le choix d'une personnalité indépendante à la tête du ministère des Affaires religieuses.
Si ces conditions sont remplies, Al Joumhouri pourrait soutenir le prochain gouvernement sans, toutefois, en faire partie.
Notre refus de participer au futur gouvernement Laârayedh résulte d'une décision prise lors de la dernière réunion du bureau politique du parti tenue le 17 février. Cette décision ne peut être révisée que par une autre réunion du même bureau.
A propos des dernières déclarations de Mourou à un journal turc appelant à un dialogue avec Nida Tounès, notre interlocuteur souligne : «Le vice-président d'Ennahdha nous a habitués à dire la chose et son contraire. A nos yeux, il n'a aucune crédibilité. Quant à la déclaration de Samir Dilou appelant les ligues de protection de la révolution à s'autodissoudre, elle est louable. Mais elle n'engage pas Ennahdha puisque Ghannouchi les considère toujours comme étant l'âme de la révolution».
Mahmoud Baroudi (membre du bureau constitutif de l'Alliance démocratique) : Un pas positif mais...
C'est une déclaration qui constitue un pas positif sur la voie de la recherche du consensus tant espéré. Malheureusement, beaucoup de conditions ne sont pas encore satisfaites et elles doivent faire l'objet d'une discussion sérieuse et approfondie.
Il s'agit, en premier lieu, de la révision des nominations qui sont l'une des causes principales de l'échec du gouvernement de Hamadi Jebali.
L'Alliance démocratique estime également qu'il est impératif de dissoudre immédiatement les ligues de protection de la révolution. La décision peut être prise facilement par les services du Premier ministère ayant un droit de regard sur les associations.
La composition du prochain gouvernement dans le sens de la réduction du nombre des ministres et des ministères doit également être inscrite au centre des prochaines concertations.
D'autre part, il est indispensable de dresser un bilan exhaustif de l'action entreprise par le gouvernement démissionnaire afin de savoir quels sont les ministres qui pourraient être reconduits au vu de leur rendement.
Les déclarations de Samir Dilou et d'Abdelfattah Mourou traduisent une nouvelle position de la part d'Ennahdha. Nous ne pouvons que nous féliciter de cette nouvelle position.
Il reste que l'Alliance démocratique a déjà fait part au chef du gouvernement désigné de ses conditions lors de la rencontre qu'a eue notre coordinateur général Mohamed Hamedi avec Ali Laârayedh. Nous attendons encore les réponses. Propos recueillis par A.DERMECH


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