Une conférence de presse a été organisée, jeudi 14 mars, au siège du ministère des droits de l'homme et de la justice transitionnelle, sur le bilan des activités de ce ministère, en présence du ministre, Samir Dilou. La rencontre a été marquée par l'annonce de l'extension des mesures et décisions prises e faveur des martyrs et blessés de la révolution aux martyrs et blessés du soulèvement du bassin minier dans le gouvernorat de Gafsa, le 5 janvier 2008, en ce qui concerne tant le recrutement des blessés et d'un membre de la famille de chaque martyr au sein de la fonction publique et des entreprises du secteur public que l'octroi de la carte de soins spéciale ou encore la gratuité du transport dans les moyens du transport public, et la réparation matérielle des dommages subis. Tous les blessés du soulèvement du bassin minier, au nombre de 30, ont été recrutés. Les familles des 4 martyrs ont, toutes, bénéficié également de ces dispositions. La mesure d'extension a bénéficié aussi, à titre exceptionnel, à la mère Missoun ben Ahmed qui avait avorté au cours de ces évènements, suite à des agressions policières. Le soulèvement du bassin minier a contribué à briser la barrière de la peur chez les Tunisiens et préparé psychologiquement la voie au déclenchement de la révolution du 14 janvier 2011. Torture et situation dans les prisons Le ministre des droits de l'homme et de la justice transitionnelle a répondu, notamment, aux questions des journalistes à propos de la torture et des atteintes aux dépens des détenus dans les prisons tunisiennes. S'agissant en particulier des accusations selon lesquelles le principal prévenu arrêté dans l'affaire relative à l'assassinat du militant politique Chokri Belaid, aurait été torturé, il a déclaré que son ministère a été averti par voie téléphonique que ce prévenu aurait reçu des menaces et non pas qu'il aurait été torturé. Mais, dans tous les cas, a-t-il dit, le ministère n'a reçu aucune plainte directe pour pouvoir entamer des investigations en bonne et due forme bien qu'il ait envoyé des lettres à cet effet. Il a ajouté que suite à une plainte de la ligue tunisienne de défense des droits de l'homme, une équipe du ministère a visité la prison de Bella Rugia et avait fait des constations et était arrivé à des résultats qui seront communiqués à la dite ligue. Concernant l'exploitation des séances d'éducation religieuse organisées au profit des prisonniers pour d'autres buts particuliers, comme l'exhortation à la participation à guerre sainte ou jihad, il a souligné la volonté du ministère de vérifier les allégations dans ce sens. Il a mis l'accent sur la nécessité d'orienter plutôt l'effort l'encadrement des prisonniers vers ce qui est de nature à mieux favoriser leur réinsertion sociale, exhortant les associations et les activistes des droits de l'homme à s'adresser directement au ministère et à lui présenter des plaintes en bonne et due forme quand ils constatent des violations dans ce domaine. Protection de la révolution Sur un autre plan, Mr Samir Dilou a souligné que ses dernières déclarations au sujet de la dissolution des ligues de protection de la révolution procédaient du conseil afin que ces formations aident par de telles initiatives volontaires à l'apaisement de la tension qui marque la situation dans le pays. Il a ajouté que la responsabilité pénale reste, néanmoins, une responsabilité individuelle et qu'on ne peut pas incriminer une partie quelconque pour un délit commis par une autre partie, signalant que les formations s'activant au nom de la protection de la révolution, sont diverses sont diverses et portent différentes appellations et elles sont en grande partie des associations régies par la loi sur les associations. Il a rappelé la décision de gel d'activités prise par le secrétaire général du gouvernement contre la formation dénommée précisément ‘'ligue de protection de la révolution'' et ses sections. Pour Mr Samir Dilou, la meilleure manière de protéger et d'immuniser la révolution est de voter au plus vite le projet de loi relatif à la justice transitionnelle et d'accorder à ce texte la priorité dans l'agenda de l'Assemblée nationale constituante. Il a évoqué une initiative gouvernementale portant sur l'élaboration d'un projet de loi relatif au crime terroriste destiné à remplacer la loi de 10 décembre 2003 relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent. Le nouveau projet de loi vise à séparer ces deux espèces de crime. La Tunisie va, en outre, célébrer le 24 mars, la journée mondiale de la vérité instituée suite à une recommandation des Nations Unies, et ce durant une semaine du 19 au 24 mars. Recrutements exceptionnels D'après des données fournies, à cette occasion, concernant les recrutements exceptionnels opérés dans le cadre des mesures en faveur des martyrs et blessés de la révolution, le nombre des demandes relatives au recrutement des blessés a atteint 2621 dont 2034 ont été satisfaites, c'est-à-dire que 2034 blessés ont été recrutés, soit 78%. S'agissant du recrutement d'un membre de la famille de chaque martyr, le nombre des demandes a atteint 268 dont 221 ont été satisfaites, soit 83%. Les demandes qui restent seront bientôt satisfaites. Concernant l'application des dispositions prises en faveur des bénéficiaires de l'amnistie générale, tous les titulaires de diplômes d'enseignement supérieur, soit 767, ont été recrutés. Pour les autres, il a été procédé au recrutement de 2782 tandis que 2547 agents publics ont bénéficié des mesures de reclassement dans la fonction.