En Tunisie postrévolutionnaire, les revendications sociales atteignent leur paroxysme. Il n'y a pas une seule région où ne crie pas droit à l'emploi, au développement régional et surtout à la dignité. Les foyers de tension se multiplient. Un constat inquiétant où les marges de manœuvre du gouvernement provisoire sont très limitées. D'autres alternatives se sont ainsi imposées. La microfinance en tant que facteur catalyseur pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale se propose en tant qu'alternative. On dénombre, d'ailleurs, selon des études spécifiques un million de Tunisiens comme clients potentiels de la microfinance. A la fin de l'année écoulée, se sont environ 350 000 tunisiens qui ont bénéficié des microcrédits. Durant cette même année, les chiffres de la Fédération du développement et du microcrédit, indiquent que les financements accordés par l'Etat aux associations Tunisiennes de microcrédits ont atteint 46 millions de dinars, contre 70 millions de dinars prévus initialement. Sur le marché tunisien, on recense plusieurs organismes spécialisés dans la microfinance. L'Organisation non Gouvernementale (ONG), Enda inter arabe se présente comme acteur majeur. Cette ONG a pu mobiliser, en 2012, des microcrédits, au profit de la population pauvre, de l'ordre de 135 millions de dinars contre 79 millions de dinars deux ans auparavant. Les clients actifs d'Enda se chiffrent à quelque 210 000 clients contre 157 000 en 2010. Ces chiffres semblent en deçà des attentes de la population la plus pauvre du pays, spécifiquement celle exclue du système bancaire. Leur nombre dépasse les 2,5 million d'habitants. Les spécialistes parlent d'un million de Tunisiens qui peuvent être directement concernés par la microfinance. Un million d'habitants qui devront avoir droit à des revenus pour pourvoir subsister dans une conjoncture économique difficile. Ils devront ainsi accéder facilement à ces microcrédits. Le gouvernement a l'obligeance de les encourager. Zied DABBAR
Microcrédits et emplois ! Selon les chiffres du ministère la Formation professionnelle et de l'Emploi, le nombre des dossiers déposés pour bénéficier des microcrédits avoisinent 70 000 dossiers. Ces dossiers sont encore à l'étude. Les bénéficiaires du programme de microfinance n'ont pas encore été désignés. Toujours selon ledit ministère, la sélection se repose sur des critères objectifs à savoir la rentabilité des projets et leur pérennité. Les candidats retenus bénéficieront d'une subvention de 5.000 dinars chacun. Loin d'être une aide sociale, ce programme de microfinance vise à permettre aux jeunes promoteurs de lancer des projets rentables et générateurs d'emplois, précise le ministère de l'Emploi.
Un partenariat maghrébin ! Une année auparavant, la cellule des programmes d'aide à l'auto développement (CAD), l'Union tunisienne de solidarité sociale (UTSS, la fondation Attawfiq microfinance (association de la fondation Banque populaire) et l'Agence française pour la coopération internationale et le développement local en Méditerranée (ACIM), ont conjointement lancé un programme d'aide portant sur le soutien à la création et pérennisation d'activité et développement solidaire en Tunisie et au Maroc. Une enveloppe de 650 000 euros, dont 90% sont financés par la Commission européenne, est allouée pour le déroulement de ce partenariat maghrébin. L'objectif est de créer des activités génératrices des revenus pour des populations vulnérables dans les zones enclavées du Maroc et de la Tunisie. Ce programme vise encore le renforcement des capacités des structures d'accompagnement au Maroc et en Tunisie. Le projet devrait atteindre ses objectifs en 2015. A noter Aux quatre coins de la planète, le nombre de clients de la microfinance a connu une diminution passant de 205 millions de personnes à 195 millions.