L'ATPCC et l' ACAM organise aujourd'hui 22 Mars 2013 à la Maison de la Culture Ibn Rachiq la journée du cinéaste Michel Khleifi. Au programme : "Mâaloula fête sa destruction" - court métrage de 30 min de Michel Khleifi (10h00) ; Master Class - Leçon de cinéma de Michel Khleifi (10h30) ; "Route 181, fragment d'un voyage en Palestine/Israël" , documentaire de 4H30 de Michel Khleifi et Eyal Sivan (14h30) et l'avant-première de "Zindeeq" de Michel Khleifi (18h30) "La route 181..." suit les frontières de la résolution n°181 adoptée par les Nations Unies le 29 novembre 1947 et qui prévoyait la partition de la Palestine en deux Etats, l'un juif, l'autre arabe. Cette frontière théorique a provoqué la première guerre israélo-arabe et un conflit qui dure toujours. 55 ans après, deux cinéastes, l'un israélien, l'autre palestinien, ont suivi cette frontière virtuelle. "Zindeeq" le dernier long métrage de fiction de Michel Khleifi est l'histoire d'un cinéaste palestinien doté d'un passeport européen qui revient à Nazareth. Il doit y enterrer un oncle. Il séduit des femmes, puis est confronté à un drame qui le pousse à fuir dans sa propre ville, à combattre ses démons et à s'interroger sur le choix qu'ont fait ses parents. Fallait-il rester en Palestine-Israël en 1948 ? Né à Nazareth, Michel Khleifi y vit jusqu'en 1970. Il se rend ensuite à Bruxelles pour y suivre des cours à l'INSAS. Il en sort diplômé en mise en scène de théâtre, radio et télévision en 1977. Stagiaire sur une dramatique, "Baudoin des mines" de Michel Jakar, produite par la télévision belge en 1977, il se voit confier la réalisation de reportages d'une heure pour l'émission "A Suivre", magazine hebdomadaire d'information, tels que "Cisjordanie, espoir palestinien ?" "Les Colonies israéliennes dans le Sinaï" et "Achrafieh" en 1978, "Les Palestiniens de la paix" en 1979 et "La Route d'El Naïm" en 1981. Pour la radio belge, il adapte et met en ondes une dramatique d'après la nouvelle de Julio Cortazar, "La Deuxième fois", en 1979. En 1980, il tourne son premier long métrage, "La Mémoire fertile". En 1987, il signe "Noce en Galilée" (présenté à la Quinzaine des Réalisateurs), puis en 1990 "Cantique des pierres" et en 1992 "L'Ordre du jour". Michel Khleifi est l'un des pionniers du cinéma palestinien indépendant. Ses films ont reçu des prix arabes et internationaux parmi lesquels: le documentaire "Riche mémoire" en 1980, son premier film romanesque "Maaloula" et "Noce Galilée" en 1987 pour lequel il a reçu le Prix des comités des critiques internationales, "Cantique des pierres" en 1990, "Les trois diamants" en 1994 et "Route 181" en 2002, une coproduction entre la France, la Belgique et l'Allemagne. Dans cette mini rétrospective, on se rend compte que le cinéaste Michel Khleifi n'en finit pas de décliner la blessure de son peuple au travers de films de fiction et de films documentaires. Dès son premier long métrage "La mémoire fertile", Michel Khleifi avait déjà choisi de raconter l'histoire de son peuple, en optant pour le chemin de traverse de la métaphore poétique mélangée à la rigueur du documentaire. Dans l'oeuvre de Michel Khleifi, l'idée de frontière, de séparation et aussi d'union, est omniprésente. Le cinéma étant capable de briser les frontières, et de rendre une certaine crédibilité au mot ‘ paix ', c'est dans la célébration de l'union qu'il faut chercher les clés de lecture de ses films. "Dans Noce en Galilée" où des soldats israéliens se mêlent aux noces de mariage d'un couple palestinien. Dans "Cantique des pierres" où un couple est brisé par l'arrestation de l'homme et l'émigration de la femme, mais se recompose suite à leurs retrouvailles bien des années plus tard. Union enfin dans "Route 181", un véritable acte de foi cinématographique, puisqu'il s'agit d'un film coréalisé par un cinéaste palestinien (Michel Khleifi) et un cinéaste israélien (Eyal Sivan), suivant la route qui longe les frontières de la résolution 181, adoptée en 1947 par les Nations Unies, et qui départageait les deux nations.