L'initiative de l'UGTT prévue pour Avril Depuis la formation du Gouvernement Ali Laârayedh, un sursis sinon une période d'accalmie mêlée de calme précaire et attentisme caractérisent la situation politique dans le pays. Combien durera l'attente ? Nul ne peut se hasarder à prévenir l'issue, tellement l'atmosphère devient pesante. Pour nombreux observateurs, le calme relatif qui marque la scène politique et sociale dans le pays reviendrait essentiellement aux propos équilibrés d'Ali Laârayedh lors de la présentation de son discours au sein de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC). Pour la formation de son Gouvernement il avait entrepris de dialoguer, entre autres, avec Béji Caïd Essebsi, fondateur de Nida Tounès et Kamel Morjane fondateur d'Al-Moubadara. D'ailleurs les représentants de ce parti au sein de l'ANC avaient bien voté en faveur du Gouvernement. Chose qui a incité plusieurs observateurs à se précipiter et à parler d'une éventuelle alliance entre Ennahdha et les Destouriens d'Al-Moubadara. Cette période de veillées d'armes si l'on ose dire peut-elle se prolonger plus ? Le feu couve sous les cendres et la situation pourrait se renverser à tout moment. Il suffit d'un évènement fâcheux. Les dirigeants de la classe politique devraient en être conscients. Ils doivent trouver des solutions qui tiennent compte de l'avis de tous. Il est possible de rassembler tous le monde pour trouver un consensus et apaiser davantage la situation. Il suffit qu'il y ait une véritable volonté politique d'engager un dialogue national. Ce dialogue pourrait démarrer à partir du Palais de Carthage, pour se poursuivre sous la direction de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et s'achever au sein de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) où les accords convenus seront adoptés. Le dialogue national pourrait concerner le calendrier électoral, la nature du régime politique et le code électoral. Ainsi, il évitera les sujets qui fâchent et permettra de trouver un consensus pour accélérer l'achèvement de la dernière étape de la transition pour inaugurer la véritable deuxième République avec des institutions permanentes. Or la remise à l'ordre du jour de la loi d'immunisation de la Révolution au sein de l'ANC et les dernières déclarations de Moncef Marzouki sur la chaîne satellitaire Al-Jazira ne font que compliquer la donne pour mettre de l'huile sur le feu où tout peut s'embraser. Il a pris à partie l'opposition de façon virulente que ce soit dans ses déclarations en Allemagne ou sur la chaîne Al-Jazira. Ce qui ne sied guère à un homme d'Etat qui assume son rang et son rôle pour se permettre de s'attaquer à l'opposition à l'étranger. Il a lancé un rappel à l'ordre et une mise en garde à ses adversaires politiques, désormais voués, sans pitié, à la vindicte populaire puis à l'échafaud, pour peu qu'ils s'essaient de s'emparer du pouvoir par la force. Tous les partis politiques ont appelé au dialogue national. Aux dernières nouvelles l'UGTT vient de lancer ses invitations pour la reprise de son initiative de dialogue national au mois d'avril prochain. La grande énigme, concerne les partis politiques, Ennahdha et le Congrès pour la République (CPR) qui avaient refusé de participer au premier round des négociations. Ces deux partis avaient refusé de participer à ce dialogue sous prétexte que Nida Tounès y est. Dans les négociations entreprises par Hamadi Jebali, même si elles n'avaient pas abouti, Nida Tounès, Ennahdha et le CPR étaient côte à côte. Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha avait bien déclaré qu'Ennahdha tout en ne dialoguant pas directement avec Nida Tounès, peut participer à un dialogue collectif où Nida Tounès serait présent. Reste le cas du Congrès pour la République (CPR) répondra-t-il aux appels pour un dialogue qui n'exclue aucun parti, y compris Nida Tounès ? Les prochains jours nous le diront.