Cette exposition s'inscrit dans le cadre de la programmation culturelle du Commissariat régional de la Culture de Ben Arous pour les vacances de printemps et qui comporte plusieurs autres manifestations réparties sur toute la région. Ouverte au public depuis le vendredi 22 mars, l'exposition s'étend jusqu'au 30 avril. Cette initiative vise à promouvoir le rôle des femmes artistes dans l'animation culturelle, en particulier dans la région et dans le pays en général. Des femmes de 18 à 75 ans, de styles et de genres différents, présentent leurs travaux d'art plastique, certaines œuvres étant exposées pour la première fois. On retient, de prime abord, la présence de la toute jeune artiste autodidacte, Malek Kouki, fille du caricaturiste Taoufik Kouki, directeur de la Galerie, avec son triptyque intitulé « L'homme qui vole ». Le verbe « voler » a ici deux connotations, du fait qu'il s'agit d'un personnage qui plane dans le ciel en tenant dans sa main une bonne fortune, apparemment dévalisée ou malhonnêtement acquise sur terre, une fortune qui devient de plus en plus énorme, tout comme son ventre qui grossit au fur et à mesure qu'il avance dans le ciel. A part cette découverte, neuf autres artistes participent à cette exposition qui est à sa neuvième édition. « Nous avons invité à cette exposition, précise Taoufik Kouki, des femmes professionnelles en la matière, mais aussi, des autodidactes ainsi que des jeunes talents issus récemment des écoles des Beaux-Arts en vue de les encourager dans ce domaine. Nous avons réalisé beaucoup de progrès durant toutes les éditions que nous avons organisées. Toutefois, notre objectif est d'amener les jeunes talents pour les encourager dans ce domaine. » Sont présentes à cette exposition collective, dix femmes peintres avec 32 tableaux de tailles différentes et aux techniques multiples. La collection rassemble des ouvrages de styles variés où prédomine l'abstrait. On y trouve également des peintures à huile, des toiles à acrylique et d'autres aux techniques mixtes signées Alia Kateb, Amel Zaiem, Rafika Dhrif, Zoubeida Chammari Daghfous, Soulafa Mabrouk, Neila Ben Ayed, Meriam Kara Ali, Mouna Jouini et Naziha Souli . Parmi ces femmes artistes, certaines sont des habituées de la galerie et à chaque année elles nous présentent leurs dernières productions. D'autres sont autodidactes et y exposent pour la première fois et ne sont peut-être pas toutes connues du grand public, mais leurs œuvres témoignent d'un talent confirmé et d'une créativité débordante. Les thèmes abordés dans ces tableaux sont variés : certains portent sur la liberté, la tolérance et la fraternité comme dans les travaux d'Amel Zaïem « Paix et Solidarité », « Liberté I » et « Liberté II ». Les tableaux de Alya Kateb flirtent avec l'abstraction en quête d'un univers serein où règnent l'amour et la paix comme le montrent les toiles « Empire Céleste » et « Embrassade ». Des œuvres de Rafika Dhrif, se dégage une vision plastique sur la crise et le phénomène de la mondialisation où les couleurs, les lignes et les mouvements posent une multitude de questions sur le monde où nous vivons, notamment dans « Mondialisation », « Crise », « Vision intérieure I » et « Vision Intérieure II ». Zoubeida Daghfous, quant à elle, peint la femme dans ses trois toiles exposées : « Complémentarité » « Protection », et « Victoire », mettant en exergue la condition féminine et les injustices que la femme vit et subit dans la société. Le visiteur s'attardera devant les deux oeuvres de Soulafa Mabrouk « Questionnement » et « De l'esprit de la mémoire » où cette artiste autodidacte a eu recours à des techniques mixtes privilégiant deux matières traditionnelles bien de chez nous, utilisées traditionnellement dans les mariages, à savoir le henné et le harkous, d'où émanent des palettes très variées.