La partie représentant l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) dans la commission d'investigation sur les évènements ayant eu lieu le 4 décembre 2012 à la place Mohamed Ali El Hammi, devant le siège de la Centrale syndicale à Tunis, et formée de 5 experts, a présenté, ce samedi 6 avril 2013, à la presse, son propre rapport sur ces évènements qui conclut à l'implication directe des ligues de protection de la révolution dans la violence qui les avait émaillés. Suite à ces évènements, l'UGTT avait appelé à une grève générale dans le pays pour le 13 janvier mais un accord fut conclu la veille, le 12 janvier, avec le gouvernement, en vue de constituer cette commission formée de représentants du gouvernement et de l'UGTT à raison de 5 experts pour chaque partie, an vue de faire toute la lumière sur l'affaire dans un délai d'un mois au maximum. La grève générale a été annulée. Cependant, comme l'a indiqué, à cette occasion, le secrétaire général de l'UGTT, Hassine Abbassi, en vu des complications qu'a connues la situation dans le pays, notamment dans le sillage de l'assassinat du militant politique Chokri Belaid et des négociations pour la formation du nouveau gouvernement, l'UGTT a accepté de prolonger la durée des travaux de la commission, mais, soixante jours après la création de cette commission, l'UGTT a constaté peu d'empressement chez le gouvernement pour la publication du rapport final bien que les deux parties soient tombés d'accord sur les mêmes conclusions'' selon la partie représentant la Centrale syndicale. Aussi, l'UGTT a décidé de rendre public de façon unilatérale son propre rapport afin d'éclairer l'opinion syndicale et l'opinion nationale sur ce qui s'était réellement produit.'' En effet, outre des éléments appartenant aux ligues de la protection de la révolution, le rapport de la partie représentant l'UGTT dans la commission d'investigation, qui se fonde, entre autres, sur deux rapports de police, a mis en cause des éléments appartenant au mouvement Ennahdha, qui dirigeait le gouvernement de coalition lors des évènements et dirige le gouvernement élargi actuel. Avis des autres parties Dans des déclarations faites, ces derniers jours, à la presse, une structure qui se donne pour nom le front national de redressement de l'action syndicale au sein de l'UGTT'' et prétend être formée de syndicalistes dissidents, a pris à son compte la responsabilité de l'organisation de la manifestation de 4 décembre 2012 devant le siège de l'UGTT et innocenté les ligues de protection de la révolution. Ses responsables dont son président Lassâad Abid ont souligné que ce qui s'était passé le 4 décembre 2012 était un échange d'actes de violence entre des manifestants de tendances différentes. Les responsables nationaux de ces ligues ont déclaré, à leur tour, n'avoir aucun rapport avec les évènements signalés et que leurs organisations étaient occupées le 4 décembre 2012 par l'organisation d'une manifestation devant l'Assemblée nationale constituante au Bardo, ajoutant que les éléments ayant participé à la manifestation de 4 décembre 2012 devant le siège de l'UGTT avaient agi à titre individuel. Or, le rapport présenté ce samedi 6 avril et les enregistrements audiovisuels relatifs aux évènements montrés par la même occasion établissent que le responsable de la mobilisation et de la communication dans le comité directeur de la ligue nationale de protection de la révolution, Hichem Kannou, était parmi les manifestants et dirigeait ce que l'UGTT a qualifié d'attaque planifiée contre la Centrale syndicale.'' Le rapport qui estime à 500 le nombre des éléments ayant perpétré l'attaque contre le siège de l'UGTT, a indiqué que l'agression contre les syndicalistes et la direction syndicale s'est poursuivie aux abords du mausolée de Farhat Hached à la rue Bab Bnet où 500 autres manifestants hostiles ont attaqué le cortège du secrétaire général de l'UGTT avant d'être rejoints par les manifestants de la place Mohamed Ali. La Centrale syndicale célébrait, ce jour là, le soixantième anniversaire de l'assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached et a assimilé l'agression contre la Centrale et la direction syndicales à la profanation de la mémoire de Farhat Hached. Contre la violence politique Hassine Abbassi a estimé que l'agression de 4 décembre 2012 était une attaque planifiée entrant dans le cadre d'une série d'agressions similaires et qui visait l'occupation du siège de l'UGTT et l'installation d'une direction fantoche, inféodée au pouvoir. Il a souligné que le but était de mettre au pas l'UGTT et de la contraindre à limiter son champ d'action et à ne pas s'occuper des questions d'ordre politique. Il a ajouté que l'UGTT s'est toujours occupé des affaires nationales et est déterminée à continuer de le faire, et à rester un facteur d'équilibre et d'entente à vocation nationale. Le secrétaire général de l'UGTT a placé ce suivi sans relâche de l'affaire dans le cadre de la lutte contre le phénomène de la violence politique qui se développe en Tunisie, de manière à l'étouffer au berceau avant qu'il ne dégénère et devienne du terrorisme avec toutes les conséquences néfastes d'une telle évolution. L' l'UGTT prépare l'organisation d'une conférence nationale à ce sujet.