Seule l'Ugtt a remis à la commission son rapport sur les incidents Une semaine après la première réunion, le 2 janvier, de la commission d'enquête mixte gouvernement-Ugtt sur les incidents survenus le 4 décembre 2012 à la place Mohamed-Ali, devant le siège de la centrale syndicale ouvrière, l'on se demande ce que ladite commission a accompli et quel est son programme pour les jours à venir. Une source informée auprès de la commission précise : ««Nous avons adressé, à l'occasion de notre première réunion, quatre correspondances aux parties que nous estimons détenir des informations, des documents ou des données pouvant nous aider dans notre mission d'investigation et de dévoilement de la vérité sur ce qui s'est passé le 4 décembre dernier. La première correspondance a été envoyée au ministre de l'Intérieur lui demandant de fournir à la commission toutes les données (photos, vidéos, interrogatoires des présumés coupables, etc.) dont dispose le ministère. La deuxième correspondance a été destinée au secrétaire général du gouvernement l'exhortant à mettre à la disposition de la commission le dossier juridique des ligues de protection de la révolution. Nous voulons connaître leurs structures, leurs objectifs et leurs méthodes d'action. Nous voulons savoir si certaines personnes qui ont participé aux incidents du 4 décembre dernier appartiennent réellement à ces ligues ou non. Quant à la troisième correspondance, elle a atterri au siège de la présidence du gouvernement lui demandant de fournir à la commission tous les éléments à sa disposition concernant les incidents objet de notre enquête. Enfin, la quatrième correspondance a ciblé le secrétariat général de l'Ugtt en vue de nous faire parvenir le dossier qu'il a constitué autour des incidents et des syndicalistes qui se disent avoir été l'objet de violence de la part des ligues de protection de la révolution». D'autre part, la commission présidée côté gouvernement par Abdellatif Mekki, ministre de la Santé, et par Mouldi Jendoubi, secrétaire général adjoint de l'Ugtt, du côté de la Centrale syndicale ouvrière, a décidé de désigner le juge administratif Ahmed Souab en tant que rapporteur de la commission et Hammouda Ben Slama en tant que coordinateur. L'Ugtt remet son rapport La commission qui a décidé d'exercer tout au long de la semaine, à l'exception des journées de samedi et de dimanche, a déjà reçu le rapport de l'Ugtt sur les incidents. «Nous sommes en contact continu avec les autres parties afin qu'elles répondent, le plus vite possible, à nos correspondances. Pas plus tard qu'hier mercredi 9 janvier, une délégation de la commission s'est déplacée auprès du secrétariat général du gouvernement en vue de se procurer le dossier juridique relatif aux ligues de protection de la révolution», révèle notre source. «Notre objectif principal est de parvenir, dans un esprit de consensus et de dialogue sérieux et responsable, à dévoiler la vérité sur les malheureux incidents survenus devant le siège de l'Ugtt. Nous sommes déterminés à ce que la commission mixte d'enquête parachève ses travaux dans le délai qui lui a été imparti, c'est-à-dire d'ici début février prochain, et remette son rapport final au chef du gouvernement, conformément à ce qui a été convenu dans l'accord conclu le 12 décembre dernier entre le gouvernement et l'Ugtt», précise toujours la même source. Parallèlement aux travaux de la commission, le parquet a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire confiée au bureau d'instruction n° 3 auprès du Tribunal de première instance de Tunis. Le juge d'instruction chargé de l'affaire a déjà entendu la déposition des syndicalistes et des agents et employés (exerçant au siège de l'Ugtt) qui ont été agressés le 4 décembre 2012. Les mêmes personnes seront-elles écoutées par la commission d'enquête gouvernement-Ugtt. «Pour le moment, la question ne s'est pas encore posée parmi les membres de la commission», relève notre source. Ugtt — Assassinat de Farhat Hached : Abassi demande à la France les archives... L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a officiellement demandé à la France la restitution des archives sur l'assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached. Le secrétaire général de l'Ugtt, Houssine Abassi, actuellement en visite en France, a rencontré, mardi soir à Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et demandé officiellement à la France la restitution des archives en rapport avec l'assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached «pour faire définitivement la lumière sur les péripéties de cet événement», a indiqué un communiqué de l'Ugtt, diffusé hier. Le responsable français s'est engagé, selon le communiqué, «à aider l'Ugtt dans cette affaire». Lors de cette rencontre, M. Abassi a aussi appelé le gouvernement français à supprimer les dettes tunisiennes et à renforcer l'investissement français en Tunisie «en signe d'appui à la révolution et à la transition démocratique en Tunisie», a indiqué le service de presse de l'Ugtt. Il a, aussi, évoqué la situation des émigrés tunisiens en France, affirmant la nécessité d'élaborer des textes de lois pour les protéger et améliorer leurs conditions de vie.