Après deux réunions tenues au ministère de l'Education, le syndicat général des fonctionnaires de l'Education relevant de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) faute de résultat probant a maintenu son mot d'ordre de grève pour aujourd'hui et demain. C'est la première fois, que les fonctionnaires de ce ministère entrent en grève. Pourquoi ? Fethi Rouissi, secrétaire général du syndicat, précise au Temps, que deux réunions ont eu lieu au ministère, l'une samedi et l'autre lundi dernier, sans résultat. La réunion de lundi a duré plus de six heures. La délégation du ministère était représentée de six hauts responsables. Les points de discorde portaient sur tous les éléments de la motion professionnelle comprenant onze points. « La partie ministérielle a proposé de faire passer le statut tel qu'il est. Or, il y a des points qui n'ont aucun rapport avec le statut », rétorque le secrétaire général. Il déplore l'absence de réaction positive de la part du ministère face aux revendications des fonctionnaires. « Le ministère fait des promesses sans les tenir », se désole-t-il. La crédibilité qui devait présider les négociations est battue en brèche. « Il n'est pas acceptable de négocier et conclure un accord avec le ministère, sans qu'il soit mis en application. Ils ont un problème avec le Premier ministère », dit-il. Du côté du syndicat, on rappelle que plusieurs accords ont été signés dans le passé, sans qu'ils soient mis en exécution. Fethi Rouissi pense qu'il existe toute une stratégie par le passé pour ne pas appliquer les accords conclus. Il existe une forte supercherie. Du côté du syndicat on refuse de revenir à la case départ. « La grève est légitime et légale. Nous sommes une frange dont les droits sont bafoués. L'autre partie parle de grève politique, en oubliant que les grévistes n'ont pas eu leurs droits depuis 50 ans », dit notre interlocuteur. Une commission administrative se réunira après la grève dans les plus brefs délais, pour faire le bilan de la situation et décider des mesures à prendre dans l'avenir. C'est la première grève lancée par le syndicat général des fonctionnaires de l'Education. Elle touche une population d'à peu près 7000 fonctionnaires, exerçant dans les services centraux du ministère et les commissariats régionaux de l'éducation et les institutions éducatives, lycées et collèges. Ils revendiquent l'application immédiate de l'accord du 15 décembre 2011 et surtout le statut spécial des fonctionnaires de l'Education. Ils tiennent aux promotions automatiques à l'instar des autres corps de métier et à l'inclusion des deux tiers de la prime de production dans le salaire mensuel. Ils rejettent la prise en compte de la note d'évaluation dans les critères de promotion sur dossier. Pour la transparence et la probité des résultats des concours de promotion sur dossier, ils demandent leur publication sur le site Edunet, pour connaître le classement des différents postulants. Par ailleurs, ils revendiquent la prise en compte des années passées sous contrat dans le calcul de l'ancienneté dans le grade. Le syndicat demande la révision des nominations dans les postes fonctionnels et d'engager des négociations à ce sujet. Concernant l'émargement des fiches de présence, le syndicat tient à ce que le principe d'égalité soit appliqué pour toutes les catégories. Le syndicat tout en étant contre le laisser-aller et l'indiscipline, dénonce les pressions exercées contre le personnel administratif. Le secrétaire général déplore le fait qu'au moment où la situation administrative de plusieurs fonctionnaires n'est pas réglée, le ministère continue à recruter des maîtres d'enseignement secondaire qu'on affecte dans l'administration pour les orienter vers l'enseignement deux ans après. Concernant les postes fonctionnels, le syndicat proteste que des directeurs qui n'ont pas réussi au concours de recrutement, aient bénéficié de proposition de postes fonctionnels de chefs de service ou de sous-directeurs. Il appelle aussi, à l'ouverture de concours annuels sur dossiers pour les gestionnaires de documents et des archives. Une prime de danger et de contamination est revendiquée pour ces gestionnaires. Les diplômes scientifiques doivent être valorisés. Les comptables veulent bénéficier de la prime de recouvrement à l'instar de leurs collègues au ministère des Finances. Par ailleurs, les recrutements directs dans des postes fonctionnels ne sont pas acceptés. Si le ministère continue à faire la sourde oreille, comment évoluera, la situation ? Une grève du personnel administratif de l'Education, n'est pas directement ressentie par les familles, contrairement à une grève des enseignants. Cela se répercutera-t-il sur l'impact de leur grève ? Du côté du syndicat, on n'exclue pas la possibilité d'aller plus loin dans la contestation, comme le boycottage des examens du prochain trimestre...