Grève les 22 et 23 janvier Tergiversations au ministère de l'Education et sourde oreille au ministère de la Jeunesse et des Sports Me Abdennaceur Lâaouini, chargé de porter plainte contre le ministre de l'Education Après avoir épuisé toutes les démarches d'usage, les enseignants du secondaire se verront obligés à recourir à une grève de deux jours les 22 et 23 janvier courant, pour protester contre la non application par le ministère de la Jeunesse et des Sports des accords convenus et l'intransigeance manifestée par le ministère de l'Education à vouloir reproduire les anciennes pratiques et le manque de sérieux à engager des réformes conformes aux attentes des enseignants et de l'ensemble de la population. Lassâad Yâakoubi, secrétaire général du syndicat général de l'Enseignement secondaire, a précisé hier, que « cette grève ne sera pas la dernière, si les revendications des enseignants ne sont pas satisfaites ». Après la grève du 22 novembre dernier qui avait été largement observée avec un taux de participation dépassant les 90%, les initiateurs de la nouvelle grève se montrent optimistes. La commission administrative réunie le 8 décembre dernier avait décidé de tenir cette grève. Les revendications sont pratiquement les mêmes que celles qui avaient été à l'origine de la grève du 22 Novembre. Lors de la rencontre du 2 décembre la délégation gouvernementale s'est contentée d'enregistrer les revendications. Lassâad Yâakoubi, rappelle que les enseignants d'anglais et d'informatique du secondaire détachés dans le supérieur ont bénéficié d'augmentations spécifiques variant entre 140 et 160 dinars. « Cela prouve que les ministères peuvent négocier des revendications qui ont des incidences financières. Notre ministère s'entête à nous refuser ce que les autres ministères accordent », dit le secrétaire général. Il déplore le silence radio du ministère de la Jeunesse et des Sports qui ne répond pas au courrier du syndicat appelant au dialogue. Une autre réunion de conciliation a eu lieu le 13 Janvier courant. Toutefois, le ministère des Affaires sociales, le ministère de la Jeunesse et des Sports et les représentants du chef de Gouvernement n'ont pas daigné y prendre part. Seul le ministère de l'Education nationale y était. Il cherchait à reprendre les négociations sur des points sur lesquels il y avait déjà eu un accord. « On nous a répondu qu'un décret concernant les promotions professionnelles sera promulgué prochainement, alors que le concours avait été déjà lancé et tout est gelé faute de lois. Concernant les accords sur le nombre d'heures de travail, on nous a rétorqué que le projet sera soumis à un Conseil de ministres », dit-il. Le syndicat général de l'Enseignement secondaire appelle à la publication de tous les décrets concernant les procès verbaux d'accords signés avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et le ministère de l'Education nationale. Il tient à l'application du PV d'accord du 21 octobre 2011 dans son article reconnaissant la pénibilité du travail d'enseignant et permettre aux enseignants de bénéficier de la retraite à 55 ans après 30 ans d'ancienneté. Les enseignants demandent la révision de l'incidence financière des promotions professionnelles dans toutes les catégories, conformément aux accords du 14 septembre 2011 et 18 avril 2012. Les enseignants doivent jouir de la prime de pénibilité conformément à la proposition faite par le Syndicat le 3 décembre 2012. La prime de rentrée scolaire a été instaurée pour faire face aux dépenses pédagogiques. « L'enseignant est le seul fonctionnaire qui achète ses outils de travail en puisant dans son salaire », rappelle le secrétaire général. Cette prime s'élève à 180 dinars par an, soit neuf dinars brut, par mois. Le ministère propose de la doubler pour l'échelonner sur trois ans, soit 3 dinars par mois. Le ministère refuse d'accorder cette prime aux enseignants appelés à occuper des tâches administratives. Par ailleurs, les enseignants demandent la généralisation de l'octroi de la bourse d'enseignement supérieur, master compris, à tous leurs enfants. Le syndicat revendique la régularisation de la situation des enseignants contractuels. Ce problème a été à l'origine de beaucoup d'opérations de malversations et de corruption. Les enseignants vacataires sont dans une situation d'asservissement. Ils doivent être intégrés selon des critères objectifs et transparents. Ces vacataires gagnent 250 dinars par mois, qu'ils ne touchent qu'une fois l'an. Quelle misère ! Le syndicat est décidé à militer pour mettre fin aux situations précaires. De même les enseignants non-voyants, recrutés de façon irrégulière, doivent connaître la régularisation de leur statut. Le syndicat appelle à achever les négociations concernant les Conseils d'établissements et les Conseils pédagogiques. Concernant les enseignants bénéficiant de l'amnistie générale, le syndicat tient à la régularisation de leur situation, tout en insistant sur la nécessité de ne pas le faire sur le dos des autres enseignants. Le décret les concernant, stipule qu'ils bénéficient de la première promotion après cinq ans, la seconde entre cinq et dix ans et la troisième après dix ans. Un grand nombre d'enseignants n'ont pas bénéficié de leur 1ère promotion, 12 ans après leur recrutement. Il y a aucune justice dans cette manière de procéder. Concernant les mutations, le syndicat a relevé beaucoup d'irrégularité. L'avocat Abdennaceur Lâaouini, a été chargé par le syndicat pour porter plainte contre le ministre de l'Education. Pour conclure, le syndicat considère que le ministère de l'Education nationale continue à tergiverser et le ministère de la Jeunesse et des Sports à faire la sourde oreille.