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La Tunisie fera-t-elle un tabac cet été sur le marché algérien ?
Tourisme
Publié dans Le Temps le 16 - 04 - 2013

Entre espoirs, certitudes et craintes, nos professionnels parient sur une hausse des entrées des touristes algériens en Tunisie. Il faut dire que la Tunisie a accueilli 158 000 touristes algériens au cours du premier trimestre 2013 contre 153 000 en 2012 soit une légère progression de 3%.
Cette performance est due à plusieurs facteurs dont le retour au calme, la diversification du produit touristique, les efforts promotionnels et publicitaires, la sensibilisation du réseau de distribution, l'engagement des TO algériens stimulés par l'encouragement de l'ONTT, le bon rapport qualité-prix et la présence des professionnels tunisiens aux salons touristiques. Mais la Tunisie fera-t-elle un tabac cet été sur le marché algérien ?
Elle demeure une destination recherchée par les touristes algériens. Auprès des voyageurs, les spécificités de la Tunisie reposent sur la qualité de l'accueil et du service, la destination se distinguant entre autres comme étant une destination plus conviviale, alliant pour certains la plage, la culture, et la découverte, et offrant une qualité de services exceptionnels, et étant plus facilement accessible. C'est une véritable destination de proximité, figurant même comme une référence parmi les destinations proches pour nos voisins algériens.
La demande touristique algérienne reste marquée par la prédominance du tourisme familial, de santé et de shopping, le caractère tardif des réservations et la recherche du facteur qualité –prix. 1 million d'Algériens partent chaque année en vacances dont 57% optent pour la Tunisie 88% des Algériens viennent en Tunisie par la route et 12% par avion (Six vols hebdomadaires Tunis-Alger et deux vols hebdomadaires Tunis-Oran) La plupart optent pour les résidences de 15 juillet au 15 septembre. Ce qui explique le nombre limité des nuitées. Les Algériens préfèrent les 3, 4 et 5 étoiles. La durée du séjour oscille entre 10 et 15 jours. C'est donc un marché porteur. La moyenne des dépenses de la famille algérienne est de l'ordre de 2500 euros tout en leur offrant des prix préférentiels. Les perspectives pour cet été s'annoncent prometteuses
Le shopping, la thalasso aussi !
Les Algériens ont toujours considéré la Tunisie comme leur première destination. Il suffit de voir les grandes marées touristiques qui prennent d'assaut nos côtes chaque été..600 à 800 millions d'euros sont dépensés par nos hôtes. La décision de la Banque d'Algérie de revoir prochainement à la hausse l'allocation touristique ne fera pas que des heureux en Algérie. Car si on suppose que l'allocation sera portée à 500 euros, cette somme sera suffisante aux Algériens pour passer un séjour royal en Tunisie. L'Algérien dépense environ 500 dollars par semaine. Il opte souvent pour des particuliers en louant des studios, des étages de villas ou des maisons meublés à des prix variant entre 30 et 80 dinars tunisiens la nuit, en fonction du confort et des commodités proposés.» La présence des algériens dynamise les activités parallèles au tourisme comme la restauration. Les restos, les pizzerias, les centres d'animation sont pleins à craquer par nos hôtes qui apprécient beaucoup la cuisine locale. Le soir si certains préfèrent les veillées dans nos cafés d'autres et notamment les jeunes prennent d'assaut les boîtes de nuit. Un autre produit séduit les Algériens, c'est la thalassothérapie. Très en vogue actuellement, les centres de thalasso de Tunisie sont synonymes de bien-être et de plaisir et sont pris d'assaut par ceux qui visitent la Tunisie notamment en basse saison. Ceci n'empêche pas de repositionner la destination sur l'axe de l'authenticité et de la diversité, en préservant la qualité de service et en misant sur le caractère rassurant de la destination et là il faudrait mettre davantage en valeur les points forts et les spécificités de la Tunisie Maurice, tels l'accueil, le multiculturalisme, la qualité des services, la diversité des sites et des activités. Parmi d'autres stratégies, il est aussi important de coordonner les actions commerciales des divers partenaires pour garantir la dimension prestigieuse de la destination, tout en veillant à la qualité des offres pakagées pour éviter un nivellement par le bas. La Tunisie cherche à retrouver la confiance des touristes algériens pour conserver son statut de principale destination de vacances pour ses voisins. Elle a simplifié les procédures d'obtention de visas pour les Algériens désireux de se rendre dans le pays. Le passage aux frontières a été facilité pour veiller à ce qu'une assistance soit proposée aux touristes algériens, dans la mesure où 90 pour cent des touristes algériens choisissent de se rendre en Tunisie par la route.
La concurrence marocaine et turque
La Tunisie est-elle en train de perdre des parts de marché en faveur de la concurrence? Alors qu'il y a quelques années encore, les touristes algériens au Maroc n'étaient comptés qu'à une centaine de milliers, ils ont atteint les 700 000 en 2012, bien que les frontières entre les deux pays restent fermées. Cela prouve que le touriste algérien trouve son confort au Maroc. Selon une agence de voyage locale, le Maroc propose des offres bon marché. La Turquie se positionne aussi sur le marché algérien. Selon les statistiques du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, 55 298 Algériens ont visité la Turquie (7,68% d'évolution). C'est aussi une destination accessible puisque la majorité des demandes de visas est accordée. Actuellement, Il n'y a qu'un vol de Turkish Airlines qui part quotidiennement, plus cinq vols par semaine d'Air Algérie. Les deux compagnies se partagent le marché. Il y a même des discussions pour pousser plus loin le partenariat. L'augmentation des vols pourrait leur profiter car jusqu'à présent, la demande insatisfaite se dirige vers d'autres compagnies aériennes telles qu'Alitalia et Lufthansa. Pour faire face à cette concurrence et attirer plus de touristes algériens, l'ONTT va reconduire la campagne de publicité engagée l'an dernier soit 700 mille dinars. Dans le cadre de la coopération tuniso-algérienne, il a été décidé de confectionner de produits touristiques mixtes élaborés par une commission mixte d'experts tunisiens et algériens dont les travaux démarreront en novembre 2013, d'organiser de workshops conjoints interprofessionnels (agents de voyages) en vue de promouvoir des circuits combinés confectionner de supports publicitaires et promotionnels de ces produits, engager une promotion conjointe des ces produits dans les grandes manifestations mondiales du tourisme, signer d'un mémorandum d'entente de coordination des efforts promotionnels pour drainer des touristes de marchés lointains organiser des semaines touristiques tunisiennes et algériennes en Algérie et en Tunisie en octobre 2013, intensifier les participations dans les salons touristiques tenus dans les deux pays. Côté investissements touristiques, il a été décidé d'organiser deux colloques sur les opportunités d'investissement dans les deux pays. Le premier à Tunis en mai 2013 et le deuxième à Alger en novembre 2013, de prévoir une visite en Tunisie au profit d'experts algériens portant sur l'expérience tunisienne en matière d'aménagement touristique, et ce, au cours du deuxième trimestre 2013, de programmer des voyages d'études des opérateurs algériens en juin 2013 pour prendre connaissance du parcours réalisé par la Tunisie en matière de thalassothérapie, du cadre réglementaire et législatif et les modes de gestion des centres de thalassothérapie et d'organiser en juin 2013 à Tunis une rencontre mixte consacrée au programme tunisien de mise à niveau des unités touristiques.
Kamel BOUAOUINA

Bassam Ouertani, Représentant de l'ONTT à Alger
« Attention à la concurrence marocaine ! »
Comment évolue le marché algérien sur la Tunisie ?
La Tunisie est déterminée à renforcer sa position sur l'Algérie, un des plus grand pays pourvoyeurs de touristes dans le Maghreb avec près d'un million de voyageurs par an sur la Tunisie. Plusieurs actions sont entreprises pour réaliser cet objectif, notamment à travers des campagnes agressives de communication et de sensibilisation. Ces campagnes visent également les agences de voyages et les professionnels du secteur afin de les sensibiliser aux divers atouts touristiques de la Tunisie. Nous avons organisé des voyages d'études et de presse dans le but d'approfondir les liens de partenariat et augmenter les flux des touristes britanniques vers la Tunisie. 2012 n'a pas été catastrophique puisque la baisse n'était que de 14%
Le Maroc a accueilli 700 mille Algériens en 2012. Est-ce une menace pour la Tunisie ?
Le Maroc aura sa part du marché et deviendra ainsi une menace réelle pour la Tunisie en cas d'ouverture des frontières terrestres fermées depuis 1994. C'est un concurrent direct qui a réalisé 700 mille touristes en 2012 En effet, des destinations comme Agadir, Essaouira, Marrakech ou encore Casablanca sont devenues des lieux de prédilection pour les touristes algériens qui s'y rendent à la fois pour la qualité de l'offre touristique et également pour le shopping. 14 vols réguliers entre les deux pays sont devenus insuffisants pour contenir la demande grandissante de la part des Algériens. C'est la raison pour laquelle plusieurs agences de voyages algéroises ont de plus en plus recours aux vols charter pour pallier le manque de places sur les vols reliant Casablanca à Oran et à Alger.
Comment s'annonce la saison estivale ?
Les touristes algériens seront cet été nombreux en Tunisie, compte tenu des liens entre nos deux pays mais aussi, bien sûr, parce qu'ils y trouvent les produits touristiques qu'ils recherchent. Mais le tourisme est un secteur en évolution : c'est ce qui a amené les hôteliers à diversifier leur offre touristique et la faire monter en gamme. Le tourisme balnéaire de masse n'est pas nécessairement la seule voie d'avenir de la Tunisie. Dans ces conditions, je suis persuadé que malgré la concurrence d'autres destinations méditerranéennes les touristes algériens seront, à l'avenir, encore plus nombreux en Tunisie. J'ajouterais que ce qui compte, ce n'est pas seulement le nombre mais aussi les dépenses de ces touristes : avec la montée en gamme nos recettes devraient connaître une progression sensible. Toutefois en raison de la conjoncture économique, le touriste algérien se décide en dernière minute. Ce last minute commence à le toucher
Quel est le profil du touriste algérien?
Le touriste algérien est un touriste très vulnérable aux petits détails accueil, service traitement par rapport aux touristes européens. C'est un client bon vivant dépensier (entre 2000 et 3000 euros)
La Tunisie et l'Algérie pourraient-elles s'associer pour proposer des séjours combinés aux touristes étrangers?
Les voyagistes des deux pays pourront développer ces circuits combinés. Ce type de produits s'impose de façon plus évidente pour les touristes venant de pays lointains et pour les séjours de deux semaines et plus. L'inscription des deux destinations dans les programmes des agences de voyages devient un atout commercial et un argument de vente. Ces produits existent déjà, en fait. Il s'agit seulement de les encourager et de les développer en trouvant des formules d'encouragement ou de facilitation qui pourraient inciter les voyagistes à les mettre en œuvre.
Quelle stratégie comptez-vous mettre en place pour récupérer le potentiel de touristes algériens
Il y a un travail de continuité. Cette stratégie est basée sur la mise en confiance, quant à la situation sécuritaire prévalant en Tunisie tout en maintenant le cap sur l'amélioration des qualités de services avec un marketing adapté à la situation. Les efforts devraient se concentrer sur la communication tunisienne. Pour faire revenir les touristes algériens, il est temps d'assurer la stabilité sociale, politique et sécuritaire, et ce avec quelques déclarations politiques positives.
Vous êtes donc optimiste pour la reprise ?
Je pense que les défis qui nous attendent sont énormes. Nous allons devoir nous réinventer, réfléchir pour continuer à aller dans le bon sens avec les innovations nécessaires pour dépasser le un million de touristes algériens qui nous visitent chaque année.

Wahid Ibrahim, consultant en tourisme
« S'il s'agit d'une bouée de secours, il convient de bien la gonfler avant de s'y agripper...il faudra faire provision de rustines...et de patience »
Le marché touristique algérien : roue de secours ou bouée de sauvetage ?
Les moyens budgétaires consacrés à la relance sont conséquents et se comptent en dizaines de millions de dinars .La réflexion a souvent porté sur l'opportunité de dépenser autant d'argent alors que les conditions sécuritaires du pays ne sont pas encore durablement assurées, que les restrictions de voyages des autorités des pays émetteurs ne sont pas entièrement levées et que les principales vagues de réservations préestivales appartiennent déjà au passé. Si la situation dans les marchés hyper structurés de typologie nordique est quasiment « consommée » et que les dés y sont quasiment jetés, les marchés dits de typologie latine présentent encore quelques fonds de tiroirs de réservations last-minute à racler. Sur ces derniers marchés, l'engagement d'actions publicitaires ne doit s'opérer qu'à la stricte condition que l'actualité sécuritaire ne connaisse pas d'évolution vers le pire. Et pour ne pas succomber à un climat de sinistrose stérile, l'on se met à rêver de marchés de substitution ou de complément: un marché national touché de plein fouet par un manque évident de visibilité et une érosion évidente du pouvoir d'achat, un marché libyen bien malade qui ne viendra pas refaire le bonheur de nos cliniques et de nos centres de bien être et un marché algérien dont le silence assourdissant quant à notre actualité ajoute à la confusion et nous laisse perplexes. Regardons de plus près ce marché algérien qui devrait normalement se comporter mieux que tout autre.
Les Algériens ont toujours figuré dans le peloton de tête des marchés générant plus d'un million d'entrées touristiques annuelles. Certes, leurs nuitées hôtelières ne sont pas encore en rapport avec le nombre de leurs entrées, mais leur effet économique diffus est indéniable. De ce fait et grâce à leurs dépenses extra hôtelières, ils jouent un rôle appréciable, notamment dans la dynamique de développement régional.De plus, le flux touristique algérien actuellement plutôt subi que provoqué ne nous a rien coûté ou presque rien en investissement promotionnel et publicitaire .Côté demande de produits et particulièrement en matière d'hébergement, les visiteurs algériens affichent une nette préférence pour les formules para hôtelières et les locations résidentielles. En outre les marchés voisins algériens et libyens ont toujours joué le rôle d'espaces stratégiques de régulation et de compensation en cas de crise sur les marchés européens traditionnels. Exactement à l'image du tourisme intérieur avec lequel ils ont plus d'un aspect en commun: caractéristiques matérielles et psychologiques de la demande, saisonnalité, attentes, modalités d'organisation de voyages, déplacements par voies de surface...etc.
Aujourd'hui plutôt spontané et peu organisé au sens européen du terme, le consommateur algérien, grâce à l'amélioration constante et rapide de son niveau de vie, connaitra très bientôt des mutations profondes qui susciteront l'appétit et les sollicitations des destinations concurrentes. Alors, pour garder et développer l'acquis, il importe de profiter du niveau de pénétration atteint et d'élaborer des stratégies promotionnelles et commerciales plus volontaristes orientées vers trois directions :
- Production : Les autorités touristiques devraient engager des actions de contrôle rigoureux de l'hébergement para hôtelier et extra hôtelier dans le souci de protéger le client actuel et de construire une image de qualité crédible et durable capable de motiver davantage de clients potentiels. L'Algérie est un marché où la composante aérienne est très secondaire et où la voiture reste le moyen de transport préféré .A cet effet, une mise à niveau urgente et totale devra concerner les points d'accueil aux frontières (installations climatisées, sanitaires avec douches, salons pour familles avec enfants, buvettes, petits commerces, aires de jeux, infirmerie, restaurants, magasins d'artisanat) ainsi que la fluidité des passages. Il n'y aurait plus de raison que le confort des postes frontaliers terrestres soit moindre que celui des postes aériens ou maritimes. Une diversification des modes de transport terrestre peut également s'opérer en encourageant l'Autocarisme, qu'il soit effectué par des opérateurs tunisiens ou algériens, avec ou sans transbordement ou rupture de charge aux frontières. L'établissement d'une ligne maritime régulière entre Alger et Tunis est une ‘'piste ‘' qui mérite également d'être explorée. Le nouveau ministre du tourisme qui débarque de la CTN devrait comprendre plus que quiconque l'intérêt de ce moyen de transport de masse. Enfin, connaissant l'engouement des touristes algériens pour les formules d'hébergement résidentiel non hôtelier, il sera utile de penser à développer des projets de résidences de vacances locatives avec ou sans accès à la propriété.
- Commercialisation : Le tour operating classique à l'européenne existe certes en Algérie mais il concerne une faible part de la catégorie des vacanciers .Par contre, il est possible de programmer des séjours où des Algériens de France et d'Europe (et ils se comptent par millions) achèteraient des forfaits avec transport pour eux et d'autres sans transport pour des membres de leurs familles qui viendraient en voiture d'Algérie. Cette triangulation qui favorise les regroupements familiaux serait particulièrement adaptée aux besoins de certaines catégories d'expatriés algériens qui ne peuvent, pour des raisons historiques, voyager dans leur pays de naissance. Je pense aux familles des harkis et des juifs d'origine algérienne, entre autres.
En outre, l'ouverture de succursales d'agences de voyages tunisiennes ou de groupements hôteliers dans les grandes villes algériennes, avec ou sans partenariat Tuniso-algérien, permettrait de pérenniser la pénétration commerciale sur ce marché et d'améliorer la visibilité commerciale de la destination.
- Communication :Si sur d'autres marchés européens on a pu se convaincre, parfois à tort, qu'une campagne de communication institutionnelle pouvait neutraliser les sentiments de peur des clients potentiels et les orienter vers les agences de distribution, il n'en va pas de même du consommateur algérien .Ce dernier étant on ne peut plus proche se trouve constamment irrigué par les mêmes chaines de Radio et de télé dont Nessma TV et de ce fait connaît nos réalités et notre vie quotidienne autant et aussi bien que nous mêmes. Les atouts touristiques en termes de confort hôtelier, de festivals, de shopping, de richesses culturelles et d'animation estivale ne lui sont pas étrangers et ne méritent pas qu'on les lui ressasse par le biais d'une campagne publicitaire institutionnel classique. De même, compte tenu de la susceptibilité de nos amis algériens, il serait maladroit de faire campagne pour une ‘'Tunisie nouvelle, fière de sa dignité retrouvée, de sa Révolution et de ses nouveaux espaces de liberté''. Ils y trouveraient des allusions qui ne manqueraient pas de titiller leur amour propre et d'agacer leur légendaire égo. A cet effet et au lieu de gaspiller le budget dans une campagne publicitaire institutionnelle classique, convient-il ,à mon humble avis, d'orienter les dépenses vers des actions d'amélioration réelle des conditions d'accueil aux frontières ,de stimulation à l'implantation d'agences tunisiennes sur le marché, de soutien aux campagnes commerciales initiées par des opérateurs touristiques tunisiens et des agences immobilières, et d'organisation d'événements d'animation à grande portée médiatique :rencontre amicale de football entre les deux équipes nationales à Alger avec retransmission télévisée « Live » dans les deux pays, grand Festival de Rap et de Rai retransmis en duplex sur les tv respectives des deux pays , organisation de jeux télévisés avec offre de prix sous forme de séjours et d'articles de l'artisanat , reportages multimédias ,concours SMS, organisation de caravanes ...etc. Tout cet investissement servirait au moins à endiguer une éventuelle baisse et à préparer l'avenir car on ne doit pas perdre de vue que la conjoncture traversée par notre pays n'autorise pas de faux ou de fous espoirs, d'autant plus que Ramadhan qui survient en plein mois de juillet n'incite pas vraiment la clientèle algérienne à partir en vacances à l'étranger. Les chiffres enregistrés l'été dernier ont été suffisamment édifiants à cet égard. Alors, ce marché algérien est-il une roue de secours ou une bouée de sauvetage ? S'il s'agit d'une roue de secours, il faut constamment vérifier son état pour qu'elle soit constamment viable et opérationnelle. S'il s'agit d'une bouée de secours, il convient de bien la gonfler avant de s'y agripper. Roue de secours si on estime que la crise du tourisme tunisien n'est qu'une simple crevaison de parcours.
Bouée de sauvetage, si on croit que le bateau du tourisme tunisien s'est laissé fracasser contre les récifs acérés d'une conjoncture improbable. Dans les deux cas, il faudra faire provision de rustines...et de patience


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