Mardi dernier au Théâtre municipal, le public a apprécié le spectacle « Baroque et Opéra » organisé par l'Institut Culturel Italien en partenariat avec la Municipalité de Tunis. Le concert interprété par l'Ensemble Orchestral de Tunisie, composé d'une quinzaine de jeunes instrumentistes professionnels, sous la direction de M. Rachid Koubâa a fait réellement sensation par la rigueur de l'interprétation des musiciens et des chanteurs qui sont tous tunisiens. C'est que depuis quelques années, l'art lyrique s'est installé progressivement dans les mentalités des spectateurs habitués aux performances des artistes occidentaux. Grâce à quelques sessions du festival de chant lyrique et d'opéra qui se tenaient à Dar Sébastien à Hammamet, des voix ont commencé à émerger et à se positionner sur la scène artistique nationale et internationale. Nous pensons notamment au Baryton Haythem Lahdhiri devenu une grande vedette de ce genre de chant et qui tient l'affiche de ce spectacle. Faisant partie d'un projet lancé il y a plus de deux ans par l'Institut Supérieur de Musique et le Conservatoire de Tunis, pour promouvoir le retour de l'opéra lyrique en Tunisie et mettre en valeur les jeunes talents tunisiens en matière de chant lyrique et de musique classique le spectacle comprend deux parties : La première partie est composée d'une Ouverture d'Antonio Vivaldi, d'un Adagio de Tomaso Albinioni, d'un Concerto « Alla Rustica » d'Antonio Vivaldi (Presto Adagio Allegro) interprétés de manière étonnante par l'Ensemble Orchestral de Tunisie, sous la direction de M. Rachid Koubâa avec un orchestre de violons : Sem Slimane, Michaella Memi, Ismaïl Khribi, Mohamed Bou Slama, Afif Bouslama, Saima Samoud, Amina Khazan, Amine Guesmi, d'altos: Mourad Frini, Seif Edddine Bouraoui, de violoncelles : Farouk Shabou, Andréa Saddem, de Contrebasse : Chawki Kifaya et de contunio : Toyoko Azaiez. La deuxième partie, la plus attendue, a été consacrée à « La Serva Padrona » (Intermezzo en deux parties), référence et véritable chef-d'œuvre de l'opéra-bouffe (opera buffa) du XVIIIe siècle dont le livret a été écrit par Gennaro Antonio Federico et mis en musique par Giovanni Battista Pergolesi. L'intermezzo dépeint avec un style burlesque, l'histoire de Serpina (Soprano Yosra Zekri), une jeune servante malicieuse et pleine d'énergie qui réussit, grâce à son intelligence et à sa ruse, à convaincre son riche patron Uberto (Baryton Haithem Hadhiri), un vieux célibataire endurci de se marier avec elle. Comme il ne semble pas penser au mariage, elle lui présente un prétendu fiancé, Vespone (valet de Umberto Mime), qui a l'air d'un fou, mais qui est en réalité un serviteur déguisé. Inquiet pour le sort de sa servante livrée à un tel personnage, Uberto la demande en mariage. Ainsi la servante Serpina devient la maîtresse de maison. Bien que nous ne maitrisons pas la langue de Dante Alighieri, nous avons pu apprécier à sa juste valeur, la prestation des artistes tunisiens qui avaient l'air de bien maitriser aussi bien la langue que le jeu. Il n'y avait qu'à entendre les applaudissements nourris des Italiens pour comprendre que le spectacle fut une totale réussite.