Le Centre Culturel est l'un des quatre lieux où se tient cette année pour la 2è fois l'exposition grandiose « Itinéraire » organisée annuellement à Sousse par la Fédération des Artistes Plasticiens Tunisiens. Cette exposition qui se poursuit jusqu'à la fin du mois courant, regroupe plus de trente artistes plasticiens venus de toutes les régions du pays et de l'étranger, dont certains viennent de sortir des écoles des beaux-arts. Plus de 50 tableaux exposés représentant toutes les formes d'expression artistique : peinture, sculpture, photos, dessins, écriture et calligraphie. Mohamed Amine Hamouda, un jeune diplômé de l'école de beaux-arts de Gabès présente dans cette première apparition quatre travaux à tendance matiériste dans la mesure où il recourt à plusieurs matériaux qu'il investit dans des compositions qui rappellent les écoles informelles : les formes apparaissent au fur et à mesure qu'il avance dans sa construction de l'œuvre. L'une de ses toiles représente une composition à l'égyptienne représentant des modules superposés agrémentés de signes et de symboles abstraits, ayant un sens plastique, inspirés de la calligraphie arabe et de l'écriture berbère. Il en est de même pour ses quatre tableaux constitués de petits modules, constituant chacun un petit tableau à part. Mahfoudh Selmi est un artiste et critique d'art ; il est connu pour sa peinture gestuelle comme on en voit dans son unique toile de peinture à huile exposée qui porte le titre « Composition », caractérisée par de grosses et petites touches dans une atmosphère picturale agréable à voir. On peut voir aussi les belles œuvres de l'artiste tuniso- algérien Ammar Allalouche, dont deux peintures aux techniques mixtes et une sculpture. La toile en acrylique de Ayda Slim « Chahrazed » rappelle le style de Matisse qui s'inscrit dans la nouvelle figuration avec une nuance de rouges bien traités, faisant valoir un contraste avec des bleus bien simples et bien purs. Mohamed Baccar, un ancien de l'Ecole de beaux-arts de Tunis, participe avec deux tableaux « Composition » et « Trace et patrimoine » où l'on peut voir des formes et des motifs en bas-relief sur du papier carton ondulé d'où émergent des flots de lumières qui font les couleurs. Ces deux œuvres procurent du plaisir aussi bien pour la vue que pour le toucher. Ali Ridha, artiste irakien, présente ses dessins calligraphiques faits au lavis qui évoquent des scènes quotidiennes de son pays natal où se sent un expressionnisme dramatique. Quoiqu'il vive depuis plus de trente ans en Tunisie, ses dessins sont empreints de nostalgie pour l'Irak. Lotfi Ben Salah, un autre artiste qui est présent avec deux tableaux aux techniques mixtes, « Derrière le mur » et « Intériorité » où l'on peut voir des personnages stylisés qui expriment aussi bien le côté plastique que dramatique, du fait que l'auteur de ses deux toiles est aussi dramaturge et essaie de rapprocher l'art au drame. Mohamed Belajousa, le doyen des peintres de Sousse, connu pour sa peinture académique ; il expose deux toiles de peinture à huile qui portent sur des scènes quotidiennes dans la Médina. Il y a également Mohamed Alaimi, venu de Gafsa, avec son triptyque de photos intitulé « Artisanat ». La liste est encore longue et tous les travaux exposés sont intéressants et agréables à voir…