A la Galerie Yahia a eu lieu, samedi 07 avril, le vernissage de l'exposition personnelle de l'artiste-peintre Lamjed Ennouri intitulée « Sans cadre… ». Une exposition qui comporte une quinzaine de tableaux aux formats différents et aux techniques variées, où peinture à l'huile, acrylique et calligraphie se marient et s'harmonisent. Le titre « sans cadre », nous confie l'artiste, est une tentative picturale qui vise à sortir le tableau de son cadre matériel qui est limité et statique, pour le mettre dans un cadre plutôt dynamique, sans limites, de telle sorte que la perception du visiteur sera libre, autonome et distincte de celle de l'artiste. En effet, contempler les travaux de Lamjed Ennouri invite à l'introspection si bien qu'on se laisse prendre dans l'amalgame des couleurs et des formes qui suscitent rêve et illusions. « Sans cadre » pourrait donc se lire « au-delà du cadre ». Pour Lamjed Ennouri, même le cadre, s'il existe, pourrait donner d'autres dimensions au tableau, ce n'est pas une simple délimitation de l'espace figuré. Dans cette exposition, l'artiste varie les moyens et les techniques, jouant ainsi avec les outils et les matières. C'est ainsi qu'il investit la calligraphie dans la peinture pour obtenir enfin quelque chose à mi-chemin entre calligraphie et art plastique. Une mixture composée de peinture et d'écriture. Plusieurs tableaux rassemblent peinture et calligraphie arabe où l'artiste a su avec dextérité manier à la fois son pinceau et sa plume d'encre de Chine pour obtenir des produits plastiques qui ne manquent pas d'émotionner. La calligraphie arabe qui, parfois, sort de la simple forme scripturale pour prendre un aspect sculptural, comme dans le tableau intitulé « Hourouf » où les lettres arabes sont sculptées en relief plutôt qu'écrites à même la toile. Il arrive que les signes calligraphiques utilisés n'aient pas de sens, mais ils contribuent souvent à la valeur esthétique de l'œuvre. « La force de l'œuvre, nous confie l'artiste, est dans l'illisibilité de ces écritures, si tout est compréhensible, on ne fait pas d'effort pour décoder le message ! C'est pourquoi l'œuvre d'art donne toujours lieu à plusieurs interprétations ! » L'artiste a recours à d'autres techniques, comme la résine, matière bien résistante, pour servir de support dans certaines œuvres, ce qui donne un effet plastique qui ne passe pas inaperçu. Cela se voit d'ailleurs dans le tableau portant le titre « Sans cadre » qui ressemble à une sculpture en bas-reliefs revêtis de couleurs contrastées et très beaux à voir. Dans l'exposition se trouve également un très joli diptyque intitulé « Jumeaux », deux petits tableaux où les formes et les couleurs se ressemblent presque comme deux gouttes d'eau, à la manière de deux vrais jumeaux. On peut voir aussi un triptyque aux formats réduits où on peut remarquer un certain rapprochement dans le style, les formes et les couleurs, sans pour autant présenter de parfaites similitudes, tels des faux jumeaux. La suite des tableaux exposés représente dans l'ensemble, à part la palette des couleurs assez variée, des touches en relief qui sautent aux yeux et donnent à l'œuvre une forme intrinsèque et distinguée. Lamjed Ennouri est à la fois peintre et calligraphe. Ses tableaux reposent sur une mixture de peinture abstraite et de calligraphie. Né en 1980, il est originaire de Mazouna (Sidi Bouzid). Il prépare actuellement son doctorat en sciences et techniques des arts. Il enseigne à l'Institut Supérieur des Arts et Métiers à Siliana. Membre de l'Union des Artistes Plasticiens, il participa à plusieurs expositions collectives de calligraphie. « Sans cadre » est sa première exposition personnelle.