Il ne restait guère plus qu'une toute petite poignée de secondes à jouer dans la rencontre opposant l'OB au CSHL quand surgit de sa boîte Seiko pour crucifier le pauvre Ali Belhadj dont ce fut le baptême du feu dans les bois des Verts. Un but assassin équivalant à un petit tremblement de terre à Hammam-Lif. Déjà, les supporters nourrissaient des craintes en raison du départ de Arbi Mejri à l'Espérance et redoutaient le manque d'expérience du jeune Ali Belhadj, et ce malgré son talent immense et la présence devant lui de deux tours sécurisantes, Cissé et Evans. De plus la rue aurait aimé éprouver la fierté de voir l'un des siens évoluer à l'étranger dans une équipe de renom. Si on y ajoute les griefs formulés à l'encontre de Mongi Bhar d'avoir « bradé » le gardien pour une somme peu conséquente (les chiffres officiels de la transaction n'ont pas été divulgués à ce jour) on comprend alors aisément l'ampleur du mécontentement des inconditionnels suite à la défaite in extrémis subie à Béja.
Lacunes offensives Autre reproche, mais cette fois-ci à l'endroit du staff technique, Akacha et son adjoint : l'équipe évolue comme qui dirait un tantinet recroquevillée sur elle-même, assurant derrière, monopolisant tant bien que mal le ballon au milieu et totalement inefficace devant. Et les plus pessimistes voient déjà se profiler à l'horizon l'aller calamiteux de l'exercice écoulé ; avec deux rencontres successives ratées faut-il le rappeler : l'ESS à Hammam-Lif et le CA à El Menzah. Et puis le flanc droit de la défense était complètement à la merci des véloces attaquants de poche béjaois qui s'en donnèrent à cœur joie et inquiétèrent l'arrière-garde des « Verts » à tout bout de champs. Un garçon comme Walid Chérif aurait, à coup sur, réussi à endiguer les vagues déferlantes et successives des protégés de Mohamed Kouki qui n'en demandait pas tant ! Heureusement que cette mini trêve est arrivée et deux semaines sont largement suffisantes pour préparer comme il se doit l'échéance Etoile du Sahel. Le temps que les nouvelles recrues, Radhouane Ben Ouanès et Mohamed Zouabi, s'intègrent dans le moule banlieusard et donnent le plus que toute la région attend d'eux. Il faut aussi que Ben Chouikha gomme définitivement, se débarrasse des séquelles de sa déconvenue de Tripoli et retrouve sa clairvoyance et son panache de toujours et que Messaoudi et Erivaldo mûrissent davantage et parviennent enfin à gérer le rythme et la pression de notre compétition. L'heure est donc au travail et à la patience, histoire de ne point faire entrer le groupe dans la redoutable spirale de la peur et du doute en ses moyens.