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Guellala ou l'argile domptée
Youm el Khazaf 2013 au Centre Sidi Kacem El Jelizi
Publié dans Le Temps le 01 - 06 - 2013

Il n'est sans doute plus besoin de présenter Youm el khazaf, journée de la céramique de Sidi Kacem El Jelizi que les amateurs de terres et d'émaux attendent chaque année. Cette fois, le Centre National de Céramique d'Art a été fidèle à sa tradition en organisant la cinquième session de cette manifestation. .
Le 25 mai dernier, le Centre a accueilli, dans les murs de la Zaouia dédiée à Sidi Kacem, maître jélizi du XVème siècle, des potiers dont la tradition est bien plus ancienne encore. Tout en rendant hommage aux potiers de Guellala, le centre nous a invités à la découverte de leur itinéraire d'artisans et d'artistes confirmés. A la découverte de la perfection de leur savoir faire, perfection dont bien de céramistes travaillant dans des conditions infiniment plus faciles, pourraient être jaloux.
Cette rencontre, à l'initiative du Centre National de Céramique d'Art, est placée sous le haut patronage du Ministère de la Culture.
Les Lotophages étaient-ils déjà potiers ?
Les récits homériques de l'escale d'Ulysse sur l'île des Lotophages, supposée être Djerba, ont donné une image idyllique de cette terre marine. La réalité est plus aride, plus laborieuse et les historiens, bien qu'ils ne s'accordent pas toujours sur leurs sources, admettent que l'activité des potiers perdurerait sur l'île depuis plus de trois millénaires. La date la plus probable, 11ème siècle avant JC, correspondrait à l'installation des comptoirs puniques sur les côtes tunisiennes. L'évolution du nom de Guellala, Harès – jarres - en punique devenu la Haribus romaine, ou Iqallalen, les potiers, en berbère est une preuve de l'ancienneté de la production de poterie tournée à Djerba. Cette ancienneté est attestée par l'importance des gisements de tessons, d'origine locale, dans les ruines de la grande cité romaine de Meninx, proche de la chaussée romaine qui reliait l'île au continent.
Inventions, commerce et cultures voyageuses.
Il y a près de 5600 ans, la poterie subit une véritable révolution avec l'introduction du tour de potier, au Proche-Orient, grâce à une nouvelle population venue du croissant fertile. L'art de la poterie tournée fut introduit en Tunisie par les Phéniciens qui eux mêmes l'avaient appris des Philistins, qui appartenaient aux mystérieux peuples de la mer, et s'étaient sédentarisés au Moyen Orient. Il est sans doute justifié de penser que les potiers de Djerba, et plus particulièrement ceux de Guellala, sont à l'origine de la poterie tournée en Tunisie.
Argiles, sables et oliveraies.
Guellala se situe sur la côte sud de l'île de Djerba qui se distingue du nord par ses petites collines. Sur le Dhahret Guellala, le point culminant de l'île avec ses 54 mètres d'altitude, affleurent des couches d'argile, des marnes grises contenant des cristaux de gypse et quelques fossiles. Riche en oliveraie, l'île de Djerba produit de l'huile. Pour l'exporter, la mer est là mais il faut des récipients. Le travail de la terre est sûrement très ancien à Guellala mais, à l'installation d'un comptoir phénicien sur l'île, les industrieux les potiers ont su profiter de nouvelles techniques pour fabriquer les énormes amphores qui permettraient le commerce de l'huile.
Cela fait donc des millénaires que les grandes jarres sortent des ateliers à demi enterrés dans le sol si typiques de Guellala. Des millénaires que les potiers sortent l'argile de galeries creusées dans le flanc des collines, que l'argile est travaillée puis façonnée sur des tours à pied qui n'ont guère changé. Des millénaires que fument les grands fours, qui, s'ils paraissent rudimentaires, ont été conçus avec une parfaite maîtrise de la conduite des cuissons.
A la découverte de Guellala la grande
Ce qu'a proposé Youm el Khazaf 2013, c'est justement de découvrir leur travail et, au-delà de la rusticité de leurs installations, l'immense savoir faire de générations de potiers. Les potiers ont été présents à Sidi Kacem El Jelizi, pour exposer des pièces, qui montrent la variété de leur production. Depuis les grandes jarres sefri, si lourdes qu'elles doivent être tournées en plusieurs morceaux et que plusieurs potiers doivent unir leurs efforts pour les monter, jusqu'aux pièces plus petites et plus soignées, charbiya, degra ou keskes, anciennement émaillées et décorées. Leurs démonstrations ont permis aux fidèles de Sidi Kacem El Jelizi, d'admirer leur étonnante habileté afin de ne pas laisser retomber dans l'oubli, cet extraordinaire patrimoine tunisien.


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