Par Khaled Guezmir Le ministre de l'Intérieur, M.Lotfi Ben Jeddou, semble avoir compris le message quant à la « neutralité » des ministères de souveraineté et qui a été à la base du consensus de sa nomination. Son ministère, oh combien périlleux et problématique, est loin d'être un lieu de villégiature, parce que tout le temps il faut nager entre deux eaux troubles, souvent à découvert et sans gilet de sauvetage. S'il réprime, même selon la loi, on l'accusera au moins « d'usage excessif » de la violence légale. Et s'il laisse faire, c'est pire, il sera accusé de faiblesse voire même de « compromission » avec les bandes du crime armé. C'est dire si le ministre de l'Intérieur est l'homme « responsable » à tout point de vue et par excellence dans la mesure où l'acte comme son absence lui sont comptabilisés à l'actif comme au passif. Notre actuel ministre n'a pas seulement que des « handicaps ». Il a aussi des atouts. D'abord, sa formation juridique. Puis sa vocation professionnelle d'être « juge ». Enfin, une adhésion totale de la société tunisienne à la sûreté et la remise à niveau de notre sécurité nationale. C'est pour cela que nous avons tous été très attentifs à ses premières démarches et décisions. Va-t-il respecter l'essence même du contrat moral qui a été à la base de son investiture : La neutralité ! Sans être absolument euphorique et affirmatif, il est quand même, des initiatives qui peuvent être indicatives de l'homme et de son tempérament. J'ai relevé avec un profond respect et un grand plaisir sa dernière décision de ne pas autoriser huit « personnes » venues d'Orient et liées à des « conférences » religieuses dans des mosquées « tunisiennes » ou supposées encore comme telles, à entrer sur notre territoire. Comme vous pouvez bien le deviner, il ne peut s'agir que de prédicateurs de cet Orient rétrograde et moyenâgeux (Douaât) et qui, sous couvert de diffuser la bonne parole de Dieu et de son Prophète vénéré, (S.A.W.S), ne font que diviser notre peuple et l'enfoncer dans la haine de « l'autre ». Ce sont là, les promoteurs de la « Fitna » à l'état pur, envoyés par des sociétés multinationales de bienfaisance (sic) dont les chiffres d'affaires se comptent en milliards de dollars du Golfe, pourquoi faire… pour islamiser un pays et un peuple musulmans depuis 14 siècles, soit l'an 50 de l'hégire et la fondation de Kairouan. Alors que M.Habib Ellouze, membre influent de la Nahdha, a décrété que la Tunisie est un pays de « prédication » (Daâwa). Fort heureusement, un autre cadre de la même Nahdha et ministre de son état, lui, a compris que « la Tunisie » n'est ni un pays de Daâwa, ni de Jihad » ! Il s'agit d'un rare ministre de la centrale islamiste qui n'est autre que M. Samir Dilou, qui a osé défier ses « frères » et dire cette énorme vérité que la Tunisie est bien musulmane et heureuse avec son Islam et qu'elle n'a pas besoin de ces « charlatans » d'Orient qui veulent nous imposer leur manière d'être et de vivre « musulmans », leur haine de la modernité musulmane tunisienne et leur projet de reconquête « religieuse » de ce pays ! A M.Ben Jeddou, disons un grand bravo, parce qu'il a bien compris que le « jihad » et la violence sont souvent véhiculées par la « Daâwa » excessive et exaltée des fous de Dieu et qu'il a refoulé à la frontière ces prédicateurs du malheur qui sont la source, les acteurs et la voix de toutes les dérives fanatiques de l'extrémisme religieux. En fait, ce n'est que justice parce que l'honnêteté intellectuelle nous dicte de rendre à César ce qui est à César ! Quant à nos consulats qui continuent à délivrer des visas à ces troubadours de la haine, il vaut mieux en pleurer, car notre sécurité extérieure dépend d'eux et des ordres qu'ils reçoivent de leur département central ! Hé… oui ! Les hommes sont les mêmes… mais ne se ressemblent pas !